Au Bénin, le courage et la résilience de Bernard - SOS Villages d'Enfants

Au Bénin, le courage et la résilience de Bernard

 

Après le décès de son épouse, Bernard s’est retrouvé seul avec ses trois enfants. Grâce à l’accompagnement de SOS Villages d’Enfants Bénin, il n’a pas perdu pied et est même devenu un soutien précieux pour sa communauté. 

 

 » C’est une période difficile. Il va vous falloir être très courageuses. C’est un nouveau départ pour vous et pour moi… » 

 

En ce jour de 2010, Bernard s’adresse à ses filles, Bergère, 13 ans, et Charlotte, 7 ans.  

 

Tous trois ont le cœur bien lourd. Leur mère, Germaine, vient de mourir en mettant au monde le petit Ebenezer. 

 

Bernard a 54 ans. Il habite dans la banlieue de Cotonou, la capitale économique du Bénin, où il exerce le métier de soudeur. C’est un professionnel expérimenté et apprécié. Mais, malgré sa détermination, le drame qu’il vient de vivre va totalement bouleverser sa vie. 

 

Peu à peu, il n’arrive plus à concilier ses contraintes professionnelles avec ses responsabilités de père de famille. Il perd son emploi et, afin de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, contracte un prêt à la banque, qu’il est incapable de rembourser. 

 

« Je commençais à me sentir bizarre, comme si je devenais fou, raconte-t-il aujourd’hui, assis sous le porche de sa maison. Quand vous êtes un père veuf, la communauté s’attend à vous voir vous effondrer et vous réfugier dans l’alcool. Moi, je n’avais qu’un seul objectif : nourrir mes filles et mon fils. Ce qui m’importait, c’était l’avenir de mes enfants. » Pour ne pas les entraîner dans sa chute, en 2011, Bernard résout à les envoyer vivre chez leurs grands-parents. « Ce fut la période la plus difficile de ma vie », se remémore-t-il avec émotion. 

 

 

L’AIDE DE SOS VILLAGES D’ENFANTS BENIN  

 

Peu après cette séparation, un ami lui parle de SOS Villages d’Enfants Bénin. « Cette association, lui explique-t-il, peut aussi aider les parents. » Bernard prend alors contact avec les responsables et intègre peu après le Programme de renforcement des familles qui apporte un soutien financier, matériel et humain aux familles en difficulté. Pour Bernard, l’accompagnement inclut la prise en charge des frais de santé et d’éducation de ses enfants. Libéré de cette pression financière, il obtient un nouveau prêt bancaire qui lui permet de relancer son atelier de soudure, d’éponger ses dettes et de retrouver une vie stable. 

 

En 2015, quatre ans après leur « séparation », Bergère, Charlotte et Ebenezer reviennent enfin vivre avec leur père, plus volontaire que jamais. « Je faisais tout dans la maison : le ménage, la cuisine, la toilette des enfants  », raconte avec fierté celui qui n’oublie pas de mentionner l’aide plus que précieuse de Bergère, alors âgée de 14 ans : « Sans elle, je n’y serais jamais arrivé. » 

 

L’accompagnement des équipes de SOS Villages d’Enfants Bénin lui fut encore précieux pendant cette période : « Par exemple, lorsque Bergère a eu ses premières règles, je ne savais pas ce que je devais faire ou dire. Les équipes de SOS Villages d’Enfants ont été d’une grande aide en apportant à ma fille le soutien dont elle avait besoin. »  

 

Aujourd’hui âgée de 25 ans, Bergère est désormais une jeune femme épanouie. Titulaire d’un baccalauréat en gestion informatique et en économie, elle est actuellement stagiaire au service client du transporteur DHL de Cotonou. « Ce travail m’apprend à avoir davantage confiance en moi et à prendre conscience de mes compétences, explique-t-elle. Pour le reste, je dois remercier mon père, qui m’a appris à être forte, résistante et à ne jamais abandonner. »  

 

Pendant ses études, elle a aussi bénéficié du programme GoTeach, mis en place par DHL, en partenariat avec la Fédération SOS Villages d’Enfants. Celui-ci permet à des jeunes d’être accompagnés par des salariés du groupe, qui partagent leurs expériences professionnelles et les aident à faire leurs premiers pas dans le monde du travail. Bergère rêve aujourd’hui de s’envoler pour le Canada pour y passer une maîtrise en gestion informatique.  

 

Bernard, quant à lui, est devenu président de l’Association communautaire d’assurance maladie de son quartier. Celle-ci a été fondée par SOS Villages d’Enfants pour aider ses membres à apprendre à mieux épargner, afin de couvrir les dépenses de santé de leur famille. La structure épaule également celles et ceux qui veulent se lancer dans de nouvelles activités génératrices de revenus, telles que la production de savons. Enfin, la générosité de Bernard s’exprime dans son atelier de soudure où il accueille désormais des jeunes issus de milieux défavorisés pour leur apprendre, bénévolement, le métier. Une manière pour lui de rendre à sa communauté le soutien qu’il a reçu au moment où il en avait le plus besoin. 

 

Il espère un jour faire de son espace de travail un lieu d’accueil polyvalent, dans lequel les jeunes de sa communauté pourront se réunir et apprendre de nouvelles compétences ou un nouveau métier. « Ce qui m’est arrivé m’a rendu plus conscient des problèmes et des conditions de vie des gens, conclut-il. Je suis plus sensible et tourné vers les autres qu’autrefois. »  

Dans 3 mois, Marion ne pourra
plus payer son loyer

Pour que majeur ne rime plus avec peur,
protégeons les jeunes de nos Villages SOS.

Découvrez notre action