Cette semaine la rencontre de l’info a eu pour thématique la sensibilisation à la violence éducative ordinaire. Elle a été animée par Maud Alejandro consultante en parentalité, formatrice, membre du Réseau Parentalité créative ®, du Haut conseil à l’Enfance (HCFEA) et de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO).
La violence éducative ordinaire recouvre tous les moyens coercitifs ou punitifs pour modifier le comportement d’un enfant pour qu’il soit bien élevé. Si l’intention est positive, les conséquences sont néfastes pour l’enfant et son développement et plus largement pour la société.
Ce type de violence a ceci de particulier que ses composantes varient selon les cultures et les époques. Grossièrement, c’est tout ce qui est considéré de façon généralisée comme normal dans un pays donné. La difficulté vis-à-vis de la violence éducative ordinaire, c’est qu’elle est largement acceptée dans la société mais aussi qu’il existe une forme de déni chez les adultes qui en ont été victimes et qui minimisent son impact. Il existe une forme de pression sociale et parfois religieuse selon les cultures à y recourir.
Différentes études ont montré que la violence même légère et rare engendre de l’agressivité chez les enfants et des comportements antisociaux. Pourquoi ? Parce que cela apprend à l’enfant qu’on peut relier violence et amour puisque ces parents la lui infligent tout en l’aimant. Par ailleurs, lorsqu’il subit ce type de violence trop régulièrement, l’enfant va produire l’hormone Cortisol dite « hormone du stress » en trop grandes quantités. Cela va affecter son système immunitaire et on observe alors des conséquences comme de l’eczéma, de l’obésité, des troubles liés à l’alcool ou aux drogues, etc.
Après différentes actions de plaidoyer à l’échelle française et internationale (ONU), le 10 juillet 2019, une loi contre les violences éducatives ordinaires a été adoptée en France. Maud Alejandro a insisté pendant son intervention sur la nécessité à la fois de faire connaître la loi et de mettre en place des mesures d’accompagnement pour obtenir un plus grand impact.
Comme elle l’a exposé, là où la violence éducative ordinaire recule comme en Suède, il a aussi été observé une baisse générale de la violence conjugale, de l’alcoolisme, de l’incarcération et donc une baisse du nombre d’enfants placés.
La formation de mercredi était très dense mais Maud a pu s apporter quelques clés pour éviter le recours à ces violences éducatives ordinaires. La première, c’est l’écoute. En se mettant vraiment dans une posture d’écoute avec un enfant et en cherchant à connaître son besoin, la tentation de recourir à la violence éducative ordinaire s’éloigne.
Vous pouvez (re)voir son intervention à travers ce lien :
Pour aller plus loin sur le sujet :
Site de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire : https://www.oveo.org/
Site de la parentalité créative : https://parentalitecreative.com/
Site du magazine de PEPS le magazine parentalité positive https://pepsmagazine.com/
Un article d’OVEO expliquant la loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires
Le texte de loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires du 10 juillet 2019 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038746663/