Découvrez le parcours d'Elisabeth Ouedraogo

Parcours d’Elisabeth Ouedraogo – 12 merveilleuses années 

Elisabeth Ouedraogo est une ancienne enfant du village d’enfants SOS de Ouagadougou, au Burkina Faso. Grâce à l’affection et au soutien qu’elle y a reçus pendant toute son enfance, c’est aujourd’hui une entrepreneuse heureuse.

 

Elisabeth

Élisabeth Ouedraogo a le sens artistique mais également le sens des affaires. Cette jeune maman vit à Yako, une localité située à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Âgée de 28 ans, Élisabeth est prudente. Estimant qu’avoir une seule activité n’est pas totalement rassurant pour l’avenir, elle a décidé d’ouvrir “Le Passoré”, une librairie-papeterie où elle vend notamment des fournitures scolaires et dont elle a confié la gestion à un salarié. Mais elle est aussi – elle est surtout – la créatrice de son propre petit atelier de couture.

 

“Depuis ma prime enfance, j’ai été émerveillée par le métier, explique-t-elle. De cette curiosité est née une passion, puis une vocation affermie”. Une vocation que SOS Villages d’Enfants Burkina Faso a accompagnée de près puisque c’est l’association qui a financé le matériel professionnel de ses débuts. Un gros coup de pouce qui lui a permis d’ouvrir son atelier et de vivre sereinement sa sortie des dispositifs d’aide aux enfants placés.

 

Élisabeth Ouedraogo fait partie d’une fratrie de 6 enfants. Elle est arrivée au village d’enfants SOS de Ouagadougou à l’âge de 5 ans en compagnie de Ruth, l’une de ses sœurs aînées. C’est à la suite du décès de leur père en Côte d’Ivoire que leur maman avait choisi de s’installer au Burkina Faso. Mais sans aucune ressource, celle-ci n’était pas parvenue à offrir des conditions de vie décentes à ses deux garçons et quatre filles. Elle s’était donc résolue à demander l’aide de structures d’accueil spécialisées dans la prise en charge des mineurs. La direction provinciale de l’action sociale de Yako avait alors orienté Élisabeth et Ruth vers le village d’enfants SOS de la capitale. Elles y ont été très chaleureusement accueillies et pour les fillettes ce furent “12 merveilleuses années” passées avec “Maman Ursule Kielem”, leur mère SOS, aujourd’hui retraitée.

 

Se montrer digne de SOS Villages d’Enfants

Au village d’enfants SOS de Ouagadougou, les filles trouvèrent de la bienveillance, de l’attention mais aussi un grand soutien dans la construction de leurs futures vies d’adultes. Et cela passait d’abord par leur scolarisation. En 1999, la petite Élisabeth intégra l’école SOS installée au sein même du village d’enfants SOS de Ouagadougou. En 2006, elle obtint son Certificat d’Études Primaires et poursuivit sa scolarité au Collège Protestant de la ville, au Lycée Newton Descartes et, enfin, au Lycée Provincial de Yako.

 

Mais c’est en 2009, au Foyer des Jeunes SOS, que les éducateurs décelèrent son goût pour les travaux manuels et Élisabeth fut réorientée en formation professionnelle. Une belle intuition puisque le Centre de Formation Lucie Couture de Yako lui permettra de transformer sa passion en profession, son “métier de rêve”. Après trois ans de cours et un stage de perfectionnement, Élisabeth décrochera, en effet, son Certificat de Qualification professionnelle et, en 2013, s’installera comme couturière indépendante avec l’aide de SOS Villages d’Enfants. De son côté, sa sœur Ruth a également poursuivi des études brillantes. Titulaire d’une Licence en Lettres Modernes, elle enseigne aujourd’hui le français dans des établissements privés de Ouagadougou.

 

L’atelier de couture d’Élisabeth a vite rencontré le succès. “Dans ce métier, explique-t-elle, il ne suffit pas de bien faire son travail, il faut aussi être à l’écoute des clientes et mieux, leur faire des suggestions ! C’est cela qui me vaut ma clientèle”.

 

Dans son aventure professionnelle, elle peut compter sur le soutien de son époux qui travaille dans la finance avec qui elle s’est unie peu après la fin de ses études. Tous deux envisagent désormais de décliner la librairie au-delà des frontières de la province “Le Passoré” dont l’enseigne porte le nom. Élisabeth assume sa combativité et ses ambitions de femme d’affaires. “J’ai appris à me battre dans la vie, conclut-elle. SOS Villages d’Enfants m’a aidée, je dois me montrer digne de cette attention”.

 

Article rédigé à partir du portrait d’Élisabeth Ouedraogo publié dans “Prunelle”, bulletin semestriel d’information de SOS Villages d’Enfants Burkina Faso (Mai 2020). L’article original est signé Victor Komondi, rédacteur en chef de Prunelle. Un grand merci à l’équipe pour nous avoir autorisés à en reproduire une partie.

 

Une mission auprès des jeunes

Ainsi que le souligne Ousséni Nyantudre, directeur national de SOS Villages d’Enfants et directeur de la publication du bulletin d’information “Prunelle”, dans l’éditorial du numéro de Mai 2020 : “A SOS Villages d’Enfants Burkina Faso, nous ne perdons pas de vue qu’il faille aider les jeunes à opérer un choix éclairé dans le contexte si complexe qui est celui de notre pays aujourd’hui. La portée de notre mission et le sens de la responsabilité nous y obligent.

 

Notre organisation fait des efforts remarquables pour l’insertion socio professionnelle des jeunes, solution indispensable pour leur donner espoir en l’avenir et les dissuader des aventures périlleuses”.

 

“A compter de 2021, nous ambitionnons d’organiser chaque année le Forum sur l’employabilité des jeunes. Dans le cadre de ce projet, nous serons en synergie avec toutes les organisations nationales et internationales capables de trouver des solutions à l’avenir de notre jeunesse. Nelson Mandela l’avait bien dit : L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde”.

 

SOS Villages d’Enfants Burkina Faso

Le Burkina Faso compte deux villages d’enfants SOS, l’un à Ouagadougou, l’autre à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du pays, inaugurés respectivement en 1999 et 2007. Ils comprennent, en plus des maisons familiales destinées à l’accueil des enfants, un jardin d’enfants, une école, un dispensaire, des programmes d’accompagnement des jeunes et de renforcement de la famille, ouverts aux enfants et aux familles les plus défavorisés des environs. SOS Villages d’Enfants France soutient depuis l’origine l’action de SOS Villages d’Enfants Burkina Faso et les villages d’enfants SOS de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.