"L'Afrique sera la plus touchée par la pandémie", avertissent les experts régionaux - SOS Villages d'Enfants

« L’Afrique sera la plus touchée par la pandémie », avertissent les experts régionaux

 

Alors que COVID-19 continue de se propager dans le monde entierSOS Children’s Villages International a rédigé un article qui explore la manière dont la pandémie affectera l’Afrique. L’article comprend des entretiens avec deux experts régionaux : Mme Senait Bayessa, directrice de SOS Villages d’Enfants International pour l’Afrique orientale et australe et le Dr Deqa Dimbil, médecin dans une clinique mère-enfant à Mogadiscio, en Somalie.

 

 

 

ARTICLE

 

L’Afrique sera la plus touchée par la pandémie, selon des experts régionaux

 

À la mi-mars 2020, 44 pays africains avaient signalé près de 2 000 cas et 59 décès causés par la COVID-19, une pandémie qui a vu près d’un demi-million d’infections dans le monde depuis le premier cas signalé fin 2019.

 

Bien que l’Afrique compte actuellement peu de cas signalés par rapport à d’autres pays durement touchés, la bataille pour le deuxième plus grand et deuxième plus peuplé des continents est difficile.

 

L’Afrique sera la plus durement touchée par l’impact de l’épidémie, déclare Senait Bayessa, directrice internationale de SOS Villages d’Enfants en Afrique orientale et australe.

 

De nombreux systèmes de santé africains, déjà surchargés par différentes maladies, n’ont pas la capacité de répondre à une pandémie de cette ampleur, prévient Mme Bayessa.

La disponibilité des kits de dépistage, les capacités de dépistage à grande échelle, la mise en œuvre des mécanismes de prévention et les ressources pour le traitement des personnes infectées sont insuffisantes. En outre, l’insuffisance des mesures de sensibilisation à la prévention d’une infection peut rapidement entraîner le débordement des hôpitaux et des taux de mortalité élevés.

 

Au-delà des répercussions sanitaires étendues, l’épidémie pourrait paralyser des économies déjà en difficulté. De nombreuses mesures préventives prises par d’autres pays pour lutter contre la pandémie, comme l’éloignement social et le confinement, seront pratiquement impossibles à mettre en œuvre dans toute l’Afrique.

 

Comme la plupart des familles africaines vivent dans la pauvreté et s’efforcent de se nourrir au quotidien, il sera difficile pour les familles de rester chez elles et d’empêcher les contacts sociaux, déclare Mme Bayessa.

 

Le Dr Deqa Dimbill, médecin dans une clinique mère-enfant à Mogadiscio, en Somalie, fait écho aux préoccupations de Mme Bayessa.

 

Ce qui me préoccupe vraiment, ce sont les effets secondaires de la crise, la faim que la crise économique pourrait déclencher, dit le Dr Dimbill. Sans importations, nous ne pourrons pas subvenir à nos besoins. Les prix seront astronomiques et une population déjà pauvre ne sera plus en mesure de subvenir à ses besoins

 

si on en arrive là », prévient le Dr Dimbill, les décès liés au virus seront le dernier de nos soucis.

 

Mme Bayessa fait remarquer que COVID-19 pourrait constituer une menace particulière pour les familles et les structures familiales, et avoir des effets néfastes sur les enfants. En Afrique, l’impact du VIH/SIDA a laissé un grand nombre d’enfants à la charge des grands-parents sur tout le continent. Les personnes âgées étant plus vulnérables au virus, les enfants qui ont déjà perdu leurs parents pourraient maintenant perdre aussi leurs grands-parents.

 

La propagation du virus entraîne davantage de séparations familiales, ce qui rend extrêmement difficile pour les gouvernements africains et les partenaires de développement des donateurs de mettre en œuvre à temps des réponses pour les enfants touchés, avertit Mme Bayessa.

 

Nous devons nous préparer au fait que les enfants vont perdre leurs parents », déclare le Dr Dimbill. Sont particulièrement vulnérables ceux dont le système immunitaire est affaibli par l’exposition à des maladies comme le VIH, le choléra ou le paludisme, explique-t-elle.

 

 

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