Quand il commence à faire sombre et que les enfants avec leurs bottes poussiéreuses traînent des pieds jusqu’à leur maison, comme pour prolonger le jeu, Mavis est toujours sur le terrain. Tous les soirs jusqu’à ce qu’il fasse trop noir pour pouvoir distinguer ses mains. La jeune fille est passionnée de football.
Mavis vit à Harare et joue en première ligue de l’équipe nationale de football du Zimbabwe.
Elle est arrivée au village d’enfants SOS de Bindura alors qu’elle n’avait qu’un an. Enfant, elle jouait souvent au football avec ses frères et sœurs SOS. Son talent a été remarqué par ses professeurs et ses amies quand elle avait 11 ans.
Alors qu’elle se prépare à rencontrer l’équipe de football du Canada, elle confie que ses rêves d’enfants sont devenus réalité à Zvik Zimunya, directeur de la communication à SOS Villages d’Enfants Zimbabwe. Rencontre avec une star en herbe :
Comment SOS Villages d’Enfants t’a encouragé à suivre tes rêves et à devenir une athlète ?
J’ai été encouragée par Eddie Magosvongwe (il s’occupe des jeunes au village d’enfants SOS de Bindura). Il m’a toujours dit de faire de mon mieux et que j’avais un grand talent. Son soutien m’a aidé à rejoindre le club de football d’Harare.
Te souviens-tu d’un événement qui t’a marquée ?
Je me souviens du match que j’ai le plus aimé – c’était Zimbabwe contre Afrique du Sud à Johannesburg. Bien que nous perdions 1 à 0, je me rappelle avoir joué avec tant que passion que je me sentais comme Christiano Ronaldo. (rires)
Comment est l’ambiance aux Jeux Olympiques ?
Lorsque je suis arrivée à Sao Paulo, je me suis demandé si c’était vraiment moi qui étais au Brésil. Tout le monde est heureux de nous voir. Les gens nous font des signes de la main, nous prennent en vidéo dans la rue. C’est comme une fête.
Que fais-tu à Rio de ton temps libre ?
Quand nous ne nous entraînons pas, la plupart du temps nous nous reposons. Nous allons être épuisées à la fin, comme lorsque nous avons joué contre l’Allemagne à notre premier match. Nous étions très fatiguées après. Tout ce que nous voulions, c’était dormir.
As-tu déjà pensé à abandonner ?
Pas une fois ! Je sais que si j’abandonne je perdrais ce dont je suis le plus passionnée.
Quelles sont les choses que tu fais le plus quand tu t’entraînes et qui sont les clés de ton succès ?
Je suis sérieuse dans mon entrainement. Quand je ne m’entraîne pas avec mon équipe, je le fais seule. Je vais à la salle de sport et parfois je fais du foot avec les jeunes de mon quartier.
Quels sont tes meilleurs souvenirs de match ?
Je me rappelle avoir marqué un but dans un match contre le Lesotho et aussi dans un match contre la Zambie. En tant que milieu de terrain, je n’en ai pas souvent l’occasion et cela me fait me rends très heureuse.
As-tu un message pour tes supporters ?
Bien que nous ayons perdu contre l’Allemagne, nous sommes en forme ! Nous n’avons pas laissé entrer trop de buts, comparé à d’autres équipes qui ont perdu avec 10 buts d’écart. Le match de samedi est contre le Canada. Nous voulons tellement gagner. Soutenez-nous ! Parfois c’est dur et nous avons vraiment besoin de vos encouragements.
Que veux-tu faire dans la vie ?
Je veux rejoindre l’armée de l’air du Zimbabwe et y travailler dans les réseaux informatiques. L’armée de l’air a aussi une équipe de foot dans laquelle je pourrais jouer. Si possible, j’adorerais avoir l’opportunité de jouer dans une équipe à l’étranger.
As-tu un conseil à donner aux enfants ?
Mon conseil pour les autres enfants : utilisez votre talent. A tous les enfants des villages d’enfants SOS, souvenez-vous que vous avez beaucoup de talents. Ne les gâchez pas, utilisez-les !
Le match entre le Zimbabwe et le Canada est à suivre samedi 6 août à 20 heures.
Crédit photo : Sune Kitshoff
