Marcelina a pu reconstruire une vie de famille au Pérou - SOS Villages d'Enfants

Marcelina a pu reconstruire une vie de famille au Pérou

Marcelina et son fils Santiago

Vraem, au sud-est du Pérou, est une région où est produite 15% de la cocaïne mondiale. Elle abrite également les derniers membres du « Sentier lumineux », un groupe terroriste qui a mené une guerre contre l’État entre 1980 et 2000. Aujourd’hui, on estime qu’il reste 300 combattants dans la région. Les Ashaninka vivent à Vraem.

Les Ashaninka vivent à Vraem. Il s’agit du groupe autochtone le plus important de l’Amazonie péruvienne, mais il représente moins de 1% de la population du pays. Ils constituent également l’un des groupes les plus vulnérables du Pérou.  Dans certaines de ces communautés, la malnutrition chronique des enfants atteint 82 %. Quelque 10 000 Ashaninka ont été déplacés de force dans la région de Vraem ; environ 6 000 ont été tués et 5 000 autres ont été capturés par des groupes terroristes. 

 

Marcelina était l’une d’entre elles. 

 

Marcelina ne connaît pas son âge exact, les médecins estiment qu’elle a 34 ans. Elle ne connaît pas non plus son nom de naissance, elle a été renommée. Elle a été enlevée à l’âge de 13 ans et retrouvée par l’armée péruvienne il y a dix ans dans la région de Vraem.

 

La jeune fille a été forcée de vivre au sein de l’organisation du « Sentier lumineux » : « J’ai été battue, ligotée et violée par mes oncles « , dit Marcelina. C’est ainsi qu’elle appelle les ravisseurs avec lesquels elle vivait. Elle a donné naissance à cinq enfants alors qu’elle était là. En 2009, l’armée a pris pour cible la région et arrêté de nombreux anciens insurgés. Marcelina et son plus jeune enfant, Santiago*, ont été emmenés par l’armée. Elle a été accusée de complicité et emprisonnée dans la prison d’Ayacucho, dans le centre-sud du Pérou. Ses quatre autres enfants se sont échappés et elle ne les a pas revus depuis. 

 

Marcelina parle de cette période de sa vie avec aisance, bien qu’elle ne mentionne pas ses autres enfants. « Nous pensons que c’est trop douloureux pour elle « , dit Sadat Barboza, assistante sociale de SOS Villages d’Enfants Pérou. Quand Marcelina a été enlevée, elle ne savait rien du monde, encore moins comment lire ou écrire, et elle ne savait pas ce qu’était l’argent.

 

Santiago* a vécu avec Marcelina en prison pendant seulement deux mois et a rejoint SOS Village d’enfants Ayacucho quand il a eu trois ans, l’âge légal pour rester en prison avec sa mère. Il souffrait de malnutrition chronique et avait des problèmes de socialisation. « Santiago était très timide, il ne voulait pas jouer avec d’autres enfants et il se cachait constamment. Après un certain temps, il s’est très bien adapté « , dit Patricia, son ancienne soignante SOS. SOS Village d’Enfants Ayacucho était très engagé dans le maintien de la relation entre Santiago et Marcelina, et ils ont organisé des visites régulières en prison pour qu’ils puissent se voir. Pendant ce temps, le Comité international de la Croix-Rouge a travaillé sur le plan juridique pour prouver que Marcelina était une victime du  » Sentier lumineux « . Après deux ans, Marcelina a été innocentée et relâchée. 

 

En raison de ses racines Ashaninka, Marcelina est retournée dans les forêts tropicales à l’est d’Ayacucho, dans la région de Vraem, avec un membre de sa famille. C’est là qu’elle a rencontré son mari Vicma, 23 ans, fils du chef de la communauté indigène Otari. Avec lui, Marcelina a trouvé la motivation pour commencer une nouvelle vie. « Un jour, Vicma m’a dit : « Allons chercher votre fils. Et nous l’avons fait. Il a vu que j’étais triste et il a fait en sorte que cela se produise », dit-elle. Le processus de réintégration a été minutieux. Après que Marcelina et Vicma aient visité SOS Village d’Enfants Ayacucho à quelques reprises, Santiago est resté avec eux pendant les vacances scolaires.

 

Bien que le déménagement de la ville vers une communauté rurale soit un processus délicat, l’équipe de SOS savait qu’il était dans le meilleur intérêt de Santiago de vivre et de grandir avec sa famille d’origine. Vicma et Marcelina étaient prêts et surtout impatients de le recevoir. Cela fait quatre ans que le garçon a déménagé définitivement à Otari.

Aujourd’hui, la famille a une vie humble mais heureuse. Santiago est aujourd’hui un enfant de douze ans en bonne santé et, comme le reste de sa famille, il est le premier enfant de la famille.

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