Violences au Sud Soudan : comment SOS Villages d’Enfants assure la sécurité des enfants - SOS Villages d'Enfants

Violences au Sud Soudan : comment SOS Villages d’Enfants assure la sécurité des enfants

Crédit photo : Anne Kahura

 

 

 

Alberto Fait est coordinateur à SOS Villages d’Enfants Sud Soudan. Alors que le pays fait face à de fortes violences, il nous parle de ce que c’est d’assurer la sécurité des familles SOS.

 

 

 

 

Cela fait plus de deux ans que le conflit existe en Sud Soudan. Comment cela a affecté les familles SOS et de manière générale les enfants ?

La situation à Malakal est traumatisante. Nous avons dû déplacer le village d’enfants SOS. Imaginez que vous devez fuir le confort de votre maison pour sauver votre vie. Ce n’est pas une expérience facile à oublier.

 

Je dois dire que mes collaborateurs ont été fantastiques et qu’ils ont réussi à mettre tout le monde en sécurité. Les familles ont été transférées à Juba, un village temporaire et les enfants ont bien accepté la situation, ils ont pu retourner à l’école. J’étais heureux de voir comme les mères SOS ont pris soin de leurs enfants, comme le village était propre et comme les enfants étaient heureux. Il y avait une bonne ambiance dans ce nouveau village.

 

Ensuite cela s’est reproduit [en juillet 2016]. Ils ont dû s’enfuir pour sauver leur vie et laisser tous ce qu’ils avaient derrière eux. Ustensiles, matelas, fournitures de bureau, nourriture, argent, tout est perdu, tout sauf notre vie.

 

Les enfants ont besoin d’une aide psychologique. Leur mère SOS la leur donne mais nous sommes aussi soutenus par une ONG locale avec qui nous avons un partenariat.

 

Quel est le projet que le récent conflit a le plus affecté à SOS Villages d’Enfants Sud Soudan ?

Avant ce dernier conflit à Juba, nous recherchions à étendre nos activités, par exemple, nous pensions à débuter un Programme de Renforcement de la Famille. Mais ce n’est plus notre priorité.

La priorité du moment est de nous assurer que les enfants soient en sécurité et bien accueillis. Nous avons relogé les enfants dans deux maisons temporaires, ils semblent s’en être accommodés. Ils sont souriants et c’est encourageant pour l’équipe. Nous sommes tous inquiets de la stabilité du pays.

 

Combien d’enfants sont accueillis ?

Aujourd’hui, ils sont 86 enfants et 44 jeunes encadrés par 10 mères SOS, 9 aides familiales et 16 membres du personnel.

 

Est-ce qu’il y a une aire de jeux pour les enfants ? Que se passe-t-il concernant l’école ?

Il n’y a pas d’aire de jeux pour les enfants mais nous nous arrangeons pour qu’ils aient accès à un terrain de sport proche des maisons.

Les enfants vont à l’école. Les plus petits, qui avaient l’habitude d’aller au centre de soin de jour, n’y vont plus car il est situé dans un endroit qui n’est pas sûr pour le moment. Donc pendant la journée, ils vont jouer sur le terrain de sport accompagnés par les professeurs du centre de soin.

 

Quelles actions d’urgence à court terme ont été mises en place ?

Le plan à court terme est d’équiper correctement les deux maisons dans lesquelles nous avons aménagé. Nous avons :

  • acheté des produits de première nécessité (nourriture, ustensiles, produits d’entretien…) ;
  • reçu de l’aide matérielle de la part de l’Unicef et de l’Organisation Mondiale de la Santé (des couvertures, des moustiquaires, de la nourriture…) ;
  • ramené le générateur électrique de l’ancien village aux nouvelles maisons ;
  • mis en place un dispensaire et nous cherchons à recruter une nouvelle infirmière pour s’assurer d’avoir une aide médicale suffisante…
  • etc

Nous attendons aussi de l’aide de la part de SOS Villages d’Enfants International.

 

Quand pensez-vous que les familles retourneront au village ?

Nous avons envoyé une équipe pour évaluer la situation sur le terrain et pour déterminer si un retour est possible. Nous espérons rentrer aussitôt que la situation le permet.

 

Nous avons appris le tragique décès d’une fillette de trois ans affectée de fièvres et diarrhée suite à des complications. Est-ce un cas isolé ?

Fort heureusement, c’était la seule dans cette situation. Cependant, c’est la saison des pluies et cela veut dire qu’il y a beaucoup de moustiques et de cas de malaria. Nous avons 6 cas de malaria, deux enfants ont dû être hospitalisés. Un enfant est guéri et un autre récupère. Par sécurité, nous avons installé des moustiquaires et le personnel vaporise de l’insecticide dans les chambres quand les enfants sont à l’école.

 

L’Unicef a alerté sur une augmentation du risque de choléra en Sud Soudan. Qu’allez-vous faire pour vous assurer de la sécurité des enfants ?

De manière générale, les mères SOS entretiennent très bien les maisons et le village, elles savent veiller à ce que tout soit propre. Dans les maisons temporaires, la propreté et l’hygiène sont vérifiées. Nous nous assurons aussi que les enfants soient bien vaccinés contre cette maladie.

 

Propos recueilli par Anne Kahura

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