Siège de Madaya : histoire d’une famille syrienne - SOS Villages d'Enfants

Siège de Madaya : histoire d’une famille syrienne

Abeer Pamuk

 

 

 

SOS Villages d’Enfants Syrie tente d’entrer dans la ville assiégée de Madaya pour apporter une aide alimentaire aux habitants, avec comme priorité les enfants isolés et gravement dénutris.

 

Témoignage.

 

 

 

 

 

 

Amr est un garçon de dix ans qui vient de Madaya. Il a passé toute une journée assis sur le trottoir, regardant les véhicules des différentes organisations humanitaires qui essayaient d’entrer dans Madaya pour distribuer l’aide alimentaire à la population assiégée et affamée. Sa maison n’est pas loin mais il ne peut pas s’y rendre.

 

« Pouvez-vous m’emmener avec vous dans l’une des voitures pour que je puisse voir mon frère ? », demandait-il alors que SOS Villages d’Enfants Syrie attendait le feu vert pour entrer avec des colis de nourriture pour les habitants de la ville.

Le père d’Amr a été tué et il ne se souvient presque pas de lui : « Mon frère a 26 ans et il est comme un père pour moi. Je ne l’ai pas vu depuis 7 mois. J’espère qu’il n’est pas mort comme c’est le cas pour des habitants de Madaya. »

 

« Je vous donne la photo de mon fils aîné, ainsi vous le retrouverez peut-être, si vous pouvez entrer. Mais je ne peux imaginer à quoi il ressemble aujourd’hui », dit la mère d’Amr, les larmes aux yeux. « Comment manger quand nous savons que notre famille à l’intérieur ne peut pas trouver un morceau de pain ? »

 

Amr, sa mère et sa sœur Nadia ont vécu à Madaya assiégée pendant 3 mois. C’est Nadia, âgée de 11 ans, qui procurait à sa famille de quoi survivre, en allant chercher de la nourriture en dehors de la ville au péril de sa vie. « J’étais très heureuse lorsque nous avons pu partir », dit Nadia. « Mais maintenant je pense seulement à mon grand frère qui n’a pas pu venir avec nous ».

 

Ce jour-là, sur 44 véhicules, seulement 3 ont été autorisés à entrer. Les habitants de la ville étaient trop faibles pour marcher dans le froid et venir chercher la nourriture et les couvertures qu’ils apportaient.

Selon les Nations-Unies, dans cette ville de 40 000 habitants, 28 sont morts de faim depuis décembre 2015, 400 ont besoin d’être évacués d’urgence pour raisons médicales et des centaines, voire des milliers, enfants et adultes, manquent de nourriture.

 

Rani Rahmo, directeur national de SOS Villages d’Enfants Syrie : « Notre organisation se focalisera sur ce qui est son expertise : répondre aux besoins des enfants. Notre priorité est d’identifier les enfants séparés de leurs parents et ceux qui souffrent de malnutrition sévère car ils pourront bénéficier d’une prise en charge temporaire et de notre programme nutritionnel ».

 

Photo : Ms Abeer Pamuk

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