Thary a quitté le village, mais reste proche de sa famille SOS - SOS Villages d'Enfants

Thary a quitté le village, mais reste proche de sa famille SOS

 

 

 

 

Au Cambodge, de nombreuses années de guerre civile ont détruit presque toutes les infrastructures du pays et ont fait du tort à d’innombrables vies et familles à Battambang. La famille biologique de Thary en fait partie.

 

La faiblesse de l’économie nationale a grandement affecté ses parents. Ils n’étaient pas instruits et n’avaient pas non plus d’emploi sûr pour subvenir aux besoins quotidiens de leur famille. Ainsi, un climat de violence s’est installé dans la vie de famille quotidienne de Thary.

 

Jusqu’à l’âge de deux ans, Thary a vécu dans des circonstances difficiles. Son père a quitté la famille et n’est jamais revenu. Quelques années plus tard, sa mère est tombée gravement malade d’une infection pulmonaire. Sans l’aide de qui que ce soit d’autre, la mère de Thary a continué à travailler dur, comme agricultrice, en échange d’un très petit revenu pour subvenir à ses besoins et à ceux de Thary.

 

Malheureusement, ses ressources financières se sont épuisées et n’ayant plus d’argent pour acheter ses médicaments, la mère de Thary a succombé à la maladie en 2005.

 

Thary, qui avait seulement six ans, a emménagé chez sa tante Seng, qui n’avait aucun revenu et qui ne s’occupait pas d’elle. En effet, elle était inscrite en première année d’école primaire mais le besoin de nourriture était si grand qu’elle manquait l’école beaucoup trop souvent, essayant d’aider sa tante à obtenir de l’argent.

 

C’est alors que sa tante s’est adressée au village d’enfants SOS de Battambang pour voir si sa nièce pourrait y trouver les soins dont elle avait désespérément besoin.

 

Thary a rejoint sa famille SOS en 2006. Sa tante est venue lui rendre visite les deux premières années lors d’occasions spéciales et de célébrations nationales, mais avec le temps, elles ont fini par perdre contact.

 

Thary, qui aura bientôt 19 ans, partage son histoire.

 

« Aujourd’hui j’ai 19 ans et le temps semble avoir très vite passé. Les douze dernières années passées avec ma famille SOS au village d’enfants SOS de Battambang ont été les meilleures. Ici, je suis chanceuse. J’ai une famille chaleureuse, bienveillante, une mère et des frères et sœurs adorables, qui m’ont toujours soutenue.

 

Quand je suis arrivée, ma mère SOS m’a tout de suite mise à l’aise. Elle a pris la main et m’a conduite vers la maison. Ensuite, elle m’a donné de nouveaux vêtements et de la nourriture délicieuse. Elle m’a soigné quand j’étais malade, m’a toujours conseillée même quand je ne l’écoutais pas.

 

Comme je suis l’aînée, j’ai beaucoup appris de ma mère SOS, et notamment à prendre soin d’une famille. J’aidais ma mère à préparer mes frères et sœurs pour l’école et à faire leurs travaux ménagers. Et j’ai aussi trouvé ma passion, la cuisine. Personne ne peut me battre en cuisinant des nouilles frites !

 

 

 

     Thary cuisinant des nouilles frites, accompagnée de sa mère SOS

 

 

Grandir avec mes frères et sœurs a rendu notre lien de plus en plus fort. Même si nous ne sommes pas des frères et sœurs biologiques, nous sommes liés par l’amour. Quand j’étais plus jeune, nous avions l’habitude de nous réunir pour partager nos choses préférées ou écouter ma mère raconter des blagues après le dîner. Ces souvenirs font partie des meilleurs, même si, comme dans d’autres familles, il n’était pas rare d’avoir des disputes entre frères et sœurs.

 

Très vite, le temps est venu pour nous, frères et sœurs, de faire nos études. Nous avons dû quitter le nid familial. Deux d’entre nous sont à Phnom Penh, trois de mes frères ont emménagé dans le foyer pour jeunes et moi je vis à Siem Reap, pour apprendre à devenir cuisinière. Un jour, j’aimerais avoir une famille à moi, avec un garçon et une fille. »

Dans 3 mois, Marion ne pourra
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