L’arrivée de la mousson menace les réfugiés rohingyas au Bangladesh

L’arrivée de la mousson menace la situation déjà précaire des réfugiés rohingyas au Bangladesh

Espaces Amis des Enfants Bangladesh

Ghulam Ishaque, Directeur de SOS Villages d’Enfants Bangladesh, alerte sur l’impact de la mousson saisonnière attendue pour juin qui risque de fortement compliquer la situation déjà très critique des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

 

Depuis mars 2018, SOS Villages d’Enfants apporte de l’aide aux enfants rohingyas dans les camps de réfugiés de Cox’s Bazar. Grâce à la mise en place de 5 « Espaces Amis des Enfants », 300 enfants peuvent jouer, suivre des leçons et recevoir chaque jour un repas équilibré.

 

 

Plus de 671 000 réfugiés rohingyas en provenance du Myanmar voisin sont arrivés à Cox’s Bazar depuis le début de la crise des réfugiés en août 2017. Ils sont désormais plus de 800 000 et la majorité sont des enfants.

 

 

Ghulam Ishaqe Bangladesh

Dans l’interview suivante, Mr Ishaque explique en quoi la saison des pluies est un risque majeur pour les enfants réfugiés et leurs familles.  

 

Comment décririez-vous la situation des camps de réfugiés aujourd’hui ?

 

Environ 800 000 réfugiés rohingyas vivent aujourd’hui dans les camps mais chaque jour il en arrive de nouveaux. Sur ces 800 000 réfugiés, 500 000 sont des enfants et près de 40 000 sont des mineurs non accompagnés. Les gens vivent dans de fragiles maisons en bambou à flanc de colline. Malgré le travail des ONG, les conditions d’hygiène sont terribles. C’est une véritable catastrophe humanitaire.

 

Que va-t-il se passer avec l’arrivée des moussons ?

 

Les réfugiés ont construit leurs cabanes sur des coteaux escarpés. Pour faire du feu, ils ont coupé les arbres et même arraché les racines. En cas de fortes pluies, il y a donc un fort risque d’érosion des sols et d’éboulements de terrain.

Lorsqu’il va commencer à pleuvoir fortement, comment mettre suffisamment rapidement tous ces gens à l’abri ? Les routes seront impraticables en raison de la pluie et de la boue. Il est possible que les habitats s’effondrent et que tout soit emporté. Il pourrait y avoir de nombreuses victimes et notamment des enfants qui sont particulièrement vulnérables.

Il faut à tout prix les empêcher de vivre à nouveau des expériences aussi traumatisantes que la perte d’un membre de leur famille. Nous devons nous préparer à faire face à la mousson, et nous devons le faire dès maintenant.

 

Comment peut-on protéger les enfants des dommages météorologiques ?

 

Nous avons mis en place avec d’autres ONG des plans d’évacuation. Nous sommes à la recherche d’endroits dans les communautés locales où nous pourrions mettre en place nos espaces amis des enfants. Les autorités locales sont informées.

Dans le pire des scénarios envisageables, nos « Espaces Amis des Enfants » et nos équipes sur place pourraient également être touchés.

Même si les glissements de terrain ne peuvent pas nous affecter directement car nous sommes au centre de la vallée, la boue entraînant tout sur son passage pourrait arriver jusqu’à nous.

Par ailleurs, nous sommes responsables de la sécurité des enfants qui nous sont confiés. Nous cherchons donc des lieux où nous pourrions les évacuer directement. Dans le pire des cas, nous nous installerions dans les communautés locales. Mais ces dernières sont aussi très pauvres. Elles risquent d’être débordées par cet afflux de réfugiés, ce qui pourrait entraîner des tensions liées à la raréfaction des ressources.

 

Les actions de SOS Villages d’Enfants pour faire face à la crise des rohingyas

Depuis début 2018, SOS Villages d’Enfants Bangladesh a ouvert 5 « Espaces Amis des Enfants » pour aider les enfants rohingyas dans l’un des nombreux camps de Cox’s Bazar.

 

Les « Espaces Amis des Enfants » permettent de :

  • Accueillir chaque jour près de 300 enfants entre 3 et 13 ans. Dans cet espace, ils peuvent jouer mais aussi avoir accès à une éducation de base
  • Leur fournir un repas équilibré
  • Evaluer leur équilibre alimentaire et leurs conditions d’hygiène
  • Mettre en place un traitement des traumatismes et des soins primaires de santé
  • Travailler avec le personnel soignant sur la formation à la parentalité positive.

Dans 3 mois, Marion ne pourra
plus payer son loyer

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