Du village d’enfants SOS à la grande ville

Actualité

Sneha Bhuyane témoigne de son parcours à SOS Villages d'Enfants Inde.

Publié le 19 janvier 2022

Témoignage de Sneha Bhuyane

J’avais trois mois quand j’ai été amenée au village d’enfants SOS de Guwahati, dans le nord-est de l’Inde. J’avais 18 ans quand je suis partie pour la première fois vivre dans un foyer universitaire loin de chez moi. Aujourd’hui j’ai 20 ans, j’étudie le commerce dans un collège résidentiel de Jaipur et je veux obtenir un diplôme en administration des affaires. 

Sur ma carte d’identité, au lieu du nom du père, il était inscrit « directeur du village, Guwahati ». Mes amis d’université pensaient que j’avais écrit le titre de mon père au lieu de son nom par erreur. Cela m’a fait réaliser à quel point ma vie était différente de la leur en grandissant dans un village d’enfants SOS 

C’est à ce moment-là que je leur disais que j’aimais et chérissais tout de ma vie chez SOS. Nous avions un beau campus vert et des terrains de jeux. Ma mère SOS m’aimait et nous avions un personnel formidable qui était comme une famille. Je leur parle encore tous les jours et je partage avec eux les choses curieuses que je découvre. J’ai l’impression d’avoir eu beaucoup de chance dans cette vie.

 

Quand mes amis me demandent si je pense à mes parents biologiques ou pourquoi ils m’auraient quitté, ils sont surpris quand je leur dis que je ne pense pas tellement à eux. J’ai eu une si belle vie et une famille si attentionnée. Ma vie est pleine d’amour donc mon esprit ne pense pas souvent aux choses du passé qui n’ont pas existé.  

De temps en temps, si je pense à ma mère et pourquoi elle m’a peut-être quitté, je me sens mal pour elle. Quant à moi, je pense que j’ai plus de chance que la plupart, au vu du nombre de frères et sœurs que je peux appeler pour obtenir de l’aide ou du soutien ! 

 

Quand je suis venue à Jaipur pour étudier le commerce, il m’a fallu un certain temps pour m’adapter au changement. Ici, j’étais cette fille d’une autre partie du pays qui a atterri dans une nouvelle ville,  alors en arrivanje me suis assurée d’entrer en contact avec des frères et sœurs SOS qui s’étaient déjà installés ici.   

Je me souviens que j’appelais ma mère tous les jours pour lui dire à quel point elle et mes frères et sœurs me manquaient. Parfois, j’appelais même notre directeur de village, que j’appelle Oncle Subodh, qui, comme un père, me guidait sur la façon de relever les défis auxquels je devais faire face.  

Je me souviens d’une fois où j’ai dû me présenter à un examen d’entrée à New Delhi qui est une métropole animée et très écrasante. J’étais tellement stressée et confuse que je n’ai pas pu me rendre à l’examen. Pétrifiée et bouleversée lorsque j’ai appelé l’oncle Subodh pour lui raconter ce qui s’était passé, il a commencé à rire en me disant que tout allait bien, qu’il y aurait beaucoup plus d’opportunités comme cet examen pour moi à l’avenir. Il a dit que je devrais juste voir l’humour dans la situation et me rappeler que tout le monde traverse des situations comme ça.  

Je me fais des amis facilement mais mon pilier reste toujours ma famille SOS. Après la fin du confinement lié au COVID, j’étais seule dans mon foyer universitaire pendant un moment. C’est à ce moment-là que j’ai développé un intérêt pour Instagram pour rester en contact avec mes amis et ma famille. Cela m’a également motivée à sortir un peu de la maison pour pouvoir publier des articles sur les endroits à explorer autour de Jaipur, comme les pistes cyclables, les temples et les promenades dans la nature.  

Être à l’intérieur de la maison toute seule m’affectait mentalement. J’aime prendre des photos et je veux toujours partager avec les autres ce que j’apprends sur un lieu ou une expérience. J’ai donc commencé à publier sur mes expériences et j’ai décidé de tirer le meilleur parti du confinement en cuisinant, en faisant du vélo et en restant positive malgré les défis.  

J’ai reçu tellement d’encouragements de la part de tout le monde que j’ai décidé de publier plus régulièrement.  

Je veux que les autres connaissent mon histoire heureuse même si elle est différente de ce que les gens attendent d’elle. Je veux construire une vie vraiment heureuse et réussie parce qu’il y a tellement de frères et sœurs SOS qui me voient comme un exemple 

Je le sais parce que, en grandissant, je regardais mes frères et sœurs aînés SOS et j’étais encouragée par leur succès et leur bonheur.  

J’espère qu’il en sera de même pour mes sœurs et frères plus jeunes.