La rentrée du bon pied grâce à Pygmalion - SOS Villages d'Enfants

La rentrée du bon pied grâce à Pygmalion

 

 

La rentrée scolaire est l’un des temps forts de la vie des villages d’enfants SOS. Le programme Pygmalion vient soutenir les équipes et les enfants dans toute leur scolarité. 

 

L‘effervescence de la rentrée scolaire va rythmer ce mois de septembre au sein des villages d’enfants SOS. Or, le manque de confiance en eux est l’une des difficultés que doivent surmonter les enfants confiés par l’aide sociale à l’enfance. Les délaissements et les maltraitances qu’ils ont souvent subis peuvent handicaper leur capacité à entrer dans les apprentissages.  

 

Mais rien n’est joué et le programme Pygmalion, lancé par l’association en 2014, vise à leur donner les mêmes chances que les autres. Déployé dans chaque village, le programme contient une vingtaine d’actions concrètes qui mobilisent cinq acteurs clés de la réussite scolaire : l’association, les équipes des villages, l’institution scolaire, l’enfant et ses parents. 

 

« La rentrée scolaire est un des moments pendant lesquels les enfants doivent être encore plus rassurés que d’habitude, complète Joumana Grehaigne, éducatrice scolaire à Carros. Beaucoup ont des troubles de l’attachement, craignent l’inconnu, l’imprévu… or, l’école c’est le lieu où l’on découvre tout le temps ! Nous sommes là pour leur dire que nous – salariés des villages, enseignants, parents, psychologues, éducateurs… – faisons alliance pour les aider à surmonter leurs difficultés. » 

 

Composante du programme Pygmalion l’aide aux devoirs est un soutien précieux pour les éducatrices. « Lorsqu’on doit s’occuper simultanément des leçons et des exercices de plusieurs enfants d’âges différents, il est compliqué d’accorder toute l’attention qu’ils requièrent », confirme Shelly, aide familiale au village de Carros. Parfois, ce sont les matières ou les méthodes qui posent problème. « Même, la manière d’apprendre à poser une division n’est pas celle que j’avais apprise, sourit Shelly. Et puis il y a des enfants avec lesquels on peut avoir une très belle relation, qui devient conflictuelle au moment des devoirs. Pouvoir se reposer sur l’éducateur scolaire est alors une manière précieuse de ne pas casser ce lien. » 

 

La force de Pygmalion, c’est de s’adapter aux besoins particuliers de chacun. La maison dans laquelle travaille Shelly compte deux adolescentes de 16 et 18 ans, qui bénéficient d’un soutien par des bénévoles ; pour l’une, en visioconférence, pour l’autre, à la maison.  

 

L’achat des fournitures de rentrée est un autre moment propice à la complicité avec les éducatrices, mais aussi avec les parents, qui sont invités à participer à ce rituel si important pour les écoliers. « S’ils ne peuvent pas être présents le jour J, nous faisons en sorte qu’ils assistent au moins à une rencontre avec les enseignants, ajoute Joumana Grehaigne. Mais, comme me l’a dit un jour une fillette de 6 ans, déçue de l’absence de sa mère le jour de sa rentrée : ”Ce n’est pas grave, le plus important c’est que je travaille bien à l’école”. Cette petite avait compris qu’une partie importante de son avenir se jouait là et que nous serions toujours à ses côtés. »