Laurent : un avenir grand comme le monde

Laurent : un avenir grand comme le monde

Abandonné à la naissance dans une rue d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, Laurent sait que c’est grâce à SOS Villages d’Enfants qu’il peut aujourd’hui envisager un avenir “grand comme le monde”.

 

L’histoire de Laurent (son prénom a été changé) commence comme un récit qu’on a d’abord peine à croire. Laurent est né il y a une vingtaine d’années en Côte d’Ivoire. De ses parents, de sa famille, d’éventuels frères et sœurs, il ne sait rien. Et pour cause, Laurent a été abandonné peu après sa naissance dans une ruelle d’Abidjan, la capitale économique du pays.

 

C’est une sans-abri qui a trouvé le nourrisson et a décidé de le garder. Était-ce pour être moins seule ? Espérait-elle ainsi attirer la compassion des passants ? Combien de temps a-t-elle gardé le bébé avec elle ? Autant de questions qui restent encore aujourd’hui sans réponse. Ce que l’on sait, c’est que survivre dans la rue avec un bébé s’est révélé au-dessus des capacités de cette femme qui a fini par prévenir des policiers. Et ce sont ces derniers qui ont donné son prénom à Laurent. Les recherches entamées pour retrouver ses parents ou des membres de sa famille n’ont pas abouti.

 

Le bébé a d’abord été placé dans un orphelinat de la ville. Il y vivra trois ans avant de rejoindre le village d’enfants SOS d’Abobo-Gare. Au premier regard, Laurent semblait en bonne santé. Apparence trompeuse, car il souffrait en réalité de retards de croissance importants. Ainsi, à trois ans, il n’arrivait toujours pas à marcher ou à manger seul. Il souffrait aussi de retard dans ce qu’on appelle les “compétences socio-affectives” : empathie, confiance, estime et maîtrise de soi, persévérance, sociabilité… Des soins dédiés à la stimulation de son développement lui ont été prodigués avec succès. En six mois, le vrai Laurent s’est réveillé.

 

 

 

LAURENT VEUT DEVENIR UNE PERSONNE INSPIRANTE

“J’ai peur de penser à ce qui me serait arrivé si on ne m’avait pas amené à ma mère SOS dans le village SOS, s’inquiète rétrospectivement le jeune homme de vingt ans. Je ne serais pas allé à l’école, j’aurais eu faim tout le temps, personne ne m’aurait serré dans ses bras ou ne m’aurait souri, tout simplement. Ma maison aurait été un arrêt de bus à Abidjan. Je serais devenu un vagabond ou un bandit de grand chemin vivant dans la rue, mendiant pour survivre…”

 

Son histoire sera bien heureusement très différente. Actuellement étudiant, Laurent a quitté la maison où il vivait avec sa mère SOS pour rejoindre un foyer de jeunes également géré par SOS Villages d’Enfants à Abobo-Gare. Il est fier de continuer à apprendre à se débrouiller seul afin de préparer son autonomie. “Ce que j’apprécie énormément dans cet hébergement réservé aux jeunes, c’est que nous nous entendons comme des frères. On partage beaucoup, on rit, on parle de nos rêves et de notre avenir… La vie est plus facile lorsqu’on vit avec des gens qui nous aiment et qui découvrent la vie en même temps que nous.”

 

Laurent n’oublie jamais que c’est au cours de ses années de vie au village d’enfants SOS que sa mère SOS et l’équipe d’éducateurs lui ont donné les outils pour réussir sa vie. “La leçon la plus précieuse que j’ai apprise de ma mère SOS, c’est que chaque société a ses règles et qu’il faut les respecter. Cela vous évite les problèmes, cela vous permet d’être vous-même et d’affiner vos objectifs. Pour moi, SOS Villages d’Enfants est une superbe école de la vie.”

 

Laurent a de l’ambition, il veut “travailler dur”, dit-il et devenir une personne “influente, capable d’aider et d’inspirer les autres”. Grand passionné de sport, il espère un jour devenir journaliste sportif. “Regarder et écouter les commentateurs décrire les manifestations sportives me procure à chaque fois une montée d’adrénaline ! Lorsque j’aurai terminé mes études secondaires, j’ai bien l’intention de m’inscrire à un cours de journalisme. Ma seule crainte, c’est qu’il pourrait m’être difficile de trouver du travail dans mon pays. En Côte d’Ivoire, il n’y a qu’une seule station de radio et une seule chaîne de télévision vraiment établies. Les places sont donc rares.” Laurent envisage déjà d’aller au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire pour se faire une place dans le métier qui le fait rêver. Le petit enfant, hier abandonné dans une ruelle, se donne le monde comme futur terrain de jeu. Un beau pied de nez au destin !

Dans 3 mois, Marion ne pourra
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