Ces derniers jours ont été encore plus marqués par la peur et l’incertitude pour l’ensemble des habitants de Gaza et des environs. Les équipes de SOS Villages d’Enfants Palestine ont également été affectées.
Mohammad Shalaldeh, Directeur national de SOS Villages d’Enfants Palestine, explique : « Nous sommes constamment préoccupés par la sécurité et le bien-être mental et physique des familles, des enfants et de nos collègues. Nous ne pouvons ignorer le niveau de désespoir et de peur que cette escalade de violence a créé dans notre communauté et pour les enfants et les familles que nous soutenons. L’équipe sur le terrain à Gaza est en contact avec les familles pour leur fournir des conseils et des recommandations en cas d’intensification de la violence ».
Bien qu’extrêmement choqués et traumatisés, tous les enfants accueillis, les participants au Programme de Renforcement des Familles et le personnel de l’association sont en sécurité à ce jour.
Les attaques les plus récentes sur la zone ont coïncidé avec la fin du mois de Ramadan. Depuis le 9 mai, les enfants accueillis au village SOS de Rafah, les mères SOS et le personnel étaient dans leurs familles pour célébrer les festivités liées à cette période.
La coordination de SOS Villages d’Enfants Palestine les a toutes et tous contactés pour s’assurer de leur état et de leur sécurité.
Certains des travailleurs et travailleuses de l’association ont été évacués de leurs maisons. D’autres ont été bloqués chez eux à cause des bombardements et n’ont pas pu quitter la zone malgré la violence des bombardements : leurs proches, ainsi que des enfants et des personnes âgées ne pouvaient pas être transportés, et il n’y avait aucun lieu sûr où aller.
Des coupures d’électricité, de communication et d’accès internet ont isolé d’autres membres de l’équipe à cause d’explosions toutes proches de leur domicile.
Les familles accompagnées par le Programme de Renforcement des Familles sont aussi touchées. La plupart de leurs maisons ont été complètement ou partiellement détruites, les vitres, les murs et portes ont explosé. Plus de 150 familles ont dû quitter leurs maisons, dont la moitié vers les bâtiments des écoles de l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, ou vers des proches lorsque cela était possible. Une famille a pu trouver refuge dans une église.
La coordination reste en contact permanent avec les enfants et les familles et veille à leur santé mentale et physique, malgré les mauvaises conditions de communication et de mobilité.
Toujours dans le cadre de sa mission de protection de l’enfance, SOS Villages d’Enfants Palestine met en place un plan d’urgence pour garantir au mieux la sécurité et la protection des enfants et des familles.
Mohammad Shalaldeh précise « nous maintenons la coordination avec toutes les parties prenantes, y compris le Ministère du développement social, le Groupe humanitaire des Nations Unies, le Croissant-Rouge palestinien et le Groupe des Nations Unies pour l’éducation. SOS Villages d’Enfants Palestine réagit le plus rapidement possible pour soutenir les enfants et les familles qui ont été déplacés par ce conflit qui fait rage ».
L’établissement de soins familiaux du village d’enfants SOS à Rafah a rouvert son unité de soins de courte durée le 15 mai pour accueillir immédiatement les enfants privés de soins parentaux. Cette
unité est maintenant prête à recevoir 7 enfants. Une maison a été ouverte en ce sens et un psychologue est prêt à les soutenir.
SOS Villages d’Enfants coordonne son action avec le Ministère du Développement Social pour accueillir les enfants dès qu’ils peuvent se déplacer en toute sécurité.
A ce stade, le village d’enfants SOS de Rafah n’a reçu aucun enfant : le Ministère n’a pas donné l’autorisation de les déplacer vers le village d’enfants SOS car les routes et l’infrastructure ne permettent aucun mouvement sûr.
Une restriction de mouvement est en place pour toutes les organisations internationales et humanitaires. L’accès à l’électricité et à Internet est limité en raison de la fermeture des frontières, ce qui complique le travail des équipes.
Malgré cela, les efforts de bénévoles ont permis de contacter des familles pour les avertir des dangers du phosphore blanc des obus utilisés par l’armée israélienne et les aider à s’en protéger.
Un soutien psychologique est également organisé par téléphone, Whatsapp et tous les moyens possibles en fonction de l’évolution de la situation.
Depuis le 10 mai, au moins 219 personnes, dont 63 enfants, ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza selon le ministère de la Santé local. En Israël, les tirs de roquettes de Gaza ont fait 12 morts selon la police israélienne.