Une formation pour repérer les enfants victimes de violences sexuelles - SOS Villages d'Enfants

Une formation pour repérer les enfants victimes de violences sexuelles

Qu’il s’agisse du film “Les Chatouilles” récompensé aux derniers Césars, ou dans un autre registre les scandales qui touchent l’église catholique ou une star planétaire disparue, l’actualité récente a mis plusieurs coups de projecteur sur les violences sexuelles faites aux enfants. Même si les témoignages autour de ce sujet sont toujours difficilement supportables, ils sont indispensables pour libérer la parole des victimes.

 

Car si un peu plus de 23000 mineurs portent plainte chaque année pour violences sexuelles (8 788 plaintes pour viols et 14 673 pour agressions et atteintes sexuelles selon le service statistique de la sécurité intérieure), tous les spécialistes de ces questions rappellent que ces chiffres sont très éloignés de la réa- lité du phénomène tant les victimes se taisent en la matière. Outre que ces violences s’accompagnent souvent d’une forme de honte ou de sentiment de culpabilité chez les victimes, l’explication vient principalement du fait qu’elles sont très souvent le fait de proches.

 

DANS 87 % DES CAS DE VIOLENCES SEXUELLES LE MINEUR CONNAÎT LE MIS EN CAUSE

 

En effet, selon un rapport de la Commission des lois du Sénat sur la protection des mineurs victimes d’infractions sexuelles de février 2018, dans plus de 87 % des cas de violences sexuelles, le mineur connaît le mis en cause. Pour 65 % des viols, il existe un lien d’amitié ou de connaissance avec le mis en cause et pour 22 % des cas un lien familial ou sentimental. Des données globalement confirmées dans d’autres rapports comme l’enquête “Contexte de la sexualité en France”ou par l’association Mémoire traumatique et Victimologie. Celle-ci pointe par exemple qu’avant 6 ans ces violences sont infligées par un membre de la famille dans 70 % des cas et un proche dans 94 % des cas. Elle relève par ailleurs que pour cette classe d’âge, les agresseurs sont des mineurs dans 25 % des cas et des hommes dans 96 % des cas. Sur la question des âges, il est à noter que le pic de violences sexuelles à l’encontre des garçons est évalué à 6 ans et entre 10 et 15 ans pour les filles, selon le rapport du Sénat.

 

 

UNE FORMATION UNIQUE DES PROFESSIONNELS POUR PROTÉGER LES ENFANTS

SOS Villages d’Enfants est très investie sur cette question car elle accompagne de nombreux frères et sœurs qui ont subi des violences sexuelles infligées par des parents ou des proches.

 

C’est en soi toujours un défi complexe pour les équipes, parfois amplifié par le fait que dans les dossiers remis par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) au moment du placement, les violences sexuelles faites aux enfants ne sont pas toujours connues. Les professionnels découvrent parfois les traumatismes plus tardivement et ont des difficultés à ouvrir un dialogue avec l’enfant.

 

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant en novembre dernier, SOS Villages d’Enfants s’était associée à France 2, Bayard Jeunesse, La Croix et France Inter dans une importante opération médiatique visant à briser le silence sur ce tabou (voir VDJ n° 247).

 

Mais l’association souhaite accompagner cette mobilisation du grand public par une sensibilisation importante de tous les professionnels en lien avec des enfants sur ces questions. C’est pourquoi à partir de 2019, SOS Villages d’Enfants propose une formation dont l’objectif est de faire évoluer le positionnement et les pratiques des professionnels pour mieux repérer et intervenir auprès d’enfants victimes de violences sexuelles intra et extrafamiliales.

 

La formation sera organisée en 4 temps: mesurer les effets des traumatismes résultant de violences sexuelles; travailler la question des émotions suscitées par la rencontre avec ce type de situation; ajuster son positionnement professionnel; offrir un espace pour une réflexion en profondeur sur l’en- semble de la problématique. Christophe Chabrier, responsable de la formation à SOS Villages d’Enfants, explique en effet “que les divers adultes en contact avec l’enfant ne détectent pas toujours les maltraitances subies. Sa parole est parfois sous-estimée et les adultes éprouvent des difficultés à imaginer l’inimaginable. La formation visera notamment à les aider à décoder les signes laissant à penser qu’un enfant a pu subir des violences sexuelles”.

 

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