« Maman, papa a appelé aujourd’hui », demande Lia*, six ans, avec impatience. Lusine embrasse sa fille et lui chuchote : « Oui, papa a appelé il y a quelques minutes. Tout va bien se passer, chérie ». Lusine et ses trois enfants ont fui leur maison lorsque les bombardements du Haut-Karabakh ont commencé.
« Nous avons vécu une vie simple, mais heureuse », dit Lusine. « On ne commence à apprécier une vie paisible que lorsqu’une guerre commence. » La matinée du 27 septembre a été terrible. « Nous nous sommes réveillés au son terrifiant des bombes », poursuit Lusine. « Mon mari et mes deux frères ont été envoyés au front. Nous sommes restés à la maison, ne voulant pas partir. Les jours suivants, les autorités ont transporté toutes les femmes et les enfants dans une zone sûre. Un mur de notre maison s’est effondré, mais mon beau-père a refusé de partir ».
Pendant que Lusine parle, ses enfants jouent dans la même pièce. « Lusine et ses enfants sont traumatisés », dit l’assistante sociale du village d’enfants SOS Kotayk. « Les enfants ont peur de perdre leur mère de vue, ne serait-ce qu’une seconde. Lorsqu’ils remarquent qu’elle n’est pas dans la pièce, ils courent partout en l’appelant par son nom. Ils dorment mal la nuit. Ils se réveillent souvent en pleurant ».
Les combats dans le Haut-Karabakh ont déplacé environ 20 000 enfants, femmes et personnes âgées. SOS Villages d’enfants Arménie fournit une prise en charge alternative provisoire aux enfants et aux familles non accompagnés et séparés, en leur apportant une aide humanitaire et un soutien psychologique. Actuellement, 57 enfants sont hébergés dans le village d’enfants SOS Kotayk. 35 d’entre eux sont non accompagnés ou séparés, tandis que 22 sont avec leur mère.
