Les villages d'enfants SOS dans le monde face au covid-19 - SOS Villages d'Enfants

Les villages d’enfants SOS dans le monde face au covid-19

Retrouvez ici les dernières nouvelles des villages d’enfants SOS dans le monde face au covid-19 !

 

La propagation alarmante du virus COVID-19 a conduit SOS Villages d’Enfants à prendre des mesures pour garantir la santé et la sécurité des quelque 70 000 enfants et jeunes qui sont pris en charge ou accompagnés au sein de ses programmes, ainsi que des 39 000 membres de notre personnel dans le monde entier.

 

SOS Villages d’Enfants, qui est présente dans 136 pays et territoires, prodigue des conseils mondiaux et régionaux sur le virus à ses associations membres, en se fondant sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le personnel local suit également les recommandations des autorités sanitaires nationales afin de définir les mesures de protection des enfants et du personnel les mieux adaptées à leur contexte local.

 

Par précaution, les enfants et le personnel de certains pays à haut risque sont confinés au sein du village d’enfants SOS, et les visites de personnes extérieures sont limitées. Dans tous les pays, le personnel a été invité à élaborer et à mettre en place des plans de préparation aux situations d’urgence pour ses programmes et structures.

Vendredi 24 Juillet – BOSNIE

25 ans plus tard, une mère vit un nouveau cauchemar

 

 

« Je me sentais emprisonné. J’ai eu des flashbacks du temps de la chute de Srebrenica en 1995. Je ne me sentais pas bien ».

 

La pandémie de coronavirus a terrifié Azra. Cette mère célibataire de trois enfants craignait la maladie, se demandant comment nourrir ses enfants et comment les mettre en sécurité. 25 ans après avoir survécu au massacre de Srebrenica, Azra vivait à nouveau un cauchemar.

 

Le protecteur

 

Azra a perdu ses parents à un jeune âge, bien avant que la guerre ne ravage son pays natal, la Bosnie-Herzégovine. Elle a été élevée dans un foyer modeste et chaleureux par sa grand-mère et ses oncles. « C’était ma grand-mère, mais en réalité, c’était ma mère. Elle m’aimait beaucoup. » dit Azra avec un sourire.

 

Grand-mère était une femme forte. Elle a survécu à deux guerres et à ses quatre fils : un est mort de maladie, un autre d’un accident et les deux autres de la guerre. « Je ne l’ai jamais vue pleurer », se souvient Azra. « Elle priait beaucoup. Je pense que cela lui a donné de la force. »

 

Comme Azra en 1995, grand-mère était une adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale et se souvenait trop bien de ce que la guerre apporte. Quand la guerre de Bosnie a éclaté, grand-mère a fait tout ce qu’elle a pu pour protéger Azra des horreurs. Malheureusement, elle n’a pas pu.

 

« C’était horrible de voir autant de sang », à travers les larmes, Azra se souvient des grenades. « Je craignais chaque grenade. À chaque coup de sifflet, je courais vers ma grand-mère et me cachais derrière elle. »

 

La chute, les horreurs

 

Tout au long de la guerre de Bosnie, la grand-mère d’Azra a résisté à l’envie de quitter sa maison. C’était un endroit qui gardait le souvenir de ses fils vivant. Jusqu’au 11 juillet 1995 – jour de la chute de Srebrenica. « Ce onzième jour horrifiant, nous sommes allés à Potochari*. Il y avait des bus en panne. Nous avons dormi à côté des bus. »

 

« Des choses horribles se produisaient. Des cris la nuit… Des morts… Le lendemain, il faisait très chaud, et nous n’avions pas d’eau. De l’autre côté de la rue, il y avait une maison blanche où il y avait un robinet. Mon cousin et moi sommes allés remplir de l’eau. Nous ne savions pas ce qui nous attendait là-bas. »

 

« Quand nous avons ouvert la porte, dans la salle de bains, dans la baignoire, il y avait des têtes. Nous avons couru, non pas vers l’entrée, mais tout droit vers la chambre. Nous avons vu… Nous avons vu les corps. Puis nous avons couru. En criant. »

 

« Quand nous sommes arrivés à Tuzla, j’ai rêvé de ces images, de ces têtes, de ces corps pendant des nuits. Ces cris d’enfants et de femmes dans la nuit. Comment ils disaient : ne me touchez pas, ne me touchez pas, laissez-moi partir. Grand-mère me réveillait en me disant que ce n’était que des mauvais rêves. Mais je savais que ce n’était pas des rêves, c’était la réalité. »

 

La vie reconstruite

 

Six mois après le massacre de Srebrenica, la guerre de Bosnie a pris fin. Azra et sa grand-mère sont retournées à Srebrenica. Azra a terminé sa scolarité, s’est mariée et est devenue mère. Elle divorce rapidement, mais compte sur sa grand-mère pour l’aider à donner aux trois filles une enfance heureuse et insouciante. À la mort de sa grand-mère, Azra était seule et désorientée.

 

En 2016, elle a appris que SOS Villages d’Enfants gère un programme d’aide aux familles vulnérables à Srebrenica et a rencontré Meliha, l’assistante sociale. Au début, Azra était méfiante. Rien de bon dans sa vie ne venait de personnes qu’elle ne connaissait pas.

 

« J’étais têtue. Je n’avais pas confiance en Meliha. Je pensais que j’étais la plus intelligente. Cela a créé de nombreuses situations inconfortables. Puis, une par une, les choses se sont passées comme Meliha le disait. Alors je me suis dit que je n’écouterais toujours que Meliha. Une soeur ne m’aurait pas autant aidée. »

 

La famille a reçu l’aide nécessaire en nature, comme de la nourriture, des paquets hygiéniques et des fournitures scolaires, ainsi que des ateliers créatifs pour les jumelles Aida et Salma. La plus jeune, Hana, a été inscrite à la maternelle. Guidée par Meliha, Azra a demandé avec succès l’aide sociale et a réussi à obtenir un emploi à temps partiel. Les choses se présentaient bien pour la petite famille.

 

L’espoir

 

Puis vint mars 2020 et le monde s’est éteint.

 

« Au début, j’avais peur pour la santé de mes enfants. Au fil du temps, je me suis sentie emprisonnée. J’ai eu des flashbacks du temps de la chute de Srebrenica en 1995. Quand nous étions enfermés à Potochari. Je ne me sentais pas bien ».

 

Un appel de Meliha dans les premiers jours de la pandémie a donné à Azra un regain d’énergie et d’espoir bien nécessaire. « Meliha a apporté du lait [pour Hana], de la nourriture et des paquets hygiéniques. Sans elle, je me serais sentie seule et oubliée. Meliha est mon soutien dans ces moments difficiles ». Azra dit qu’avoir quelqu’un comme Meliha à qui parler, qui la soutient et qui s’occupe d’elle, est l’aide la plus précieuse au monde. « Elle est comme ma soeur. »

 

SOS Villages d’Enfants a également payé pour l’Internet afin d’assurer une scolarisation ininterrompue des jumeaux.

 

Aida et Salma ont dû faire face à la scolarité à distance. La famille n’ayant pas d’ordinateur, les filles regardaient les leçons à la télévision et envoyaient leurs devoirs par Viber. Elles ont réussi à terminer la sixième année, mais « si je dois suivre la septième année comme ça, je n’apprendrai rien », dit Salma.

 

Cela aussi passera

 

Azra ne raconte pas à ses filles son passé traumatisant. « Elles sont encore jeunes. » Elle ajoute qu’Aida et Salma ont maintenant le même âge, vivant la pandémie, qu’elle avait lors du massacre de Srebrenica. La mère sait combien de temps durent les cauchemars et se concentre sur un avenir meilleur.

 

Le but d’Azra dans la vie est de mettre ses filles sur le bon chemin. Elle est convaincue que cela se réalisera. Meliha me dit souvent : « Si tu as un but, tu le réaliseras. Je vais y arriver », sourit-elle.

 

Et les filles ? Le but de Hana ces jours-ci semble être d’éclabousser de l’eau dans la baignoire, ce que maman désapprouve, mais que le petit apprécie. Les jumeaux ont de grands rêves : Aida veut devenir astronaute, et Salma pilote. Ils savent que, pour l’instant, leurs rêves sont ancrés au sol, mais les filles gardent le moral. Confiantes en un avenir meilleur, disent-elles à l’unisson : « Ça aussi, ça va passer ! »

 

Pour des raisons de confidentialité, les noms sont changés.

 

NOTE :

 

*Potochari (orthographe originale Potočari) est un village près de Srebrenica où un bataillon de l’ONU (Dutchbat) a tenu sa base pendant la guerre de Bosnie.

 

Après la prise de Srebrenica au début du mois de juillet 1995, des dizaines de milliers de Bosniaques sont venus chercher protection à la base de l’ONU à Potochari. Entre le 11 et le 22 juillet 1995, les forces de l’armée de la Republika Srpska ont tué des milliers de réfugiés, principalement des hommes, en dispersant les cimetières sur une vaste zone. À ce jour, 8.372 victimes ont été identifiées et enterrées dans le Mémorial et le cimetière de Potochari.

 

Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et la Cour internationale de justice ont tous deux proclamé le massacre de Srebrenica comme un génocide.

Jeudi 23 Juillet – MAROC

Pour chaque obstacle, il y a une leçon à tirer. Voici ce que les enfants de SOS Villages d’Enfants Maroc à Agadir, Ait Ourir et Dar Bouazza ont appris pendant ce confinement.

 

Mardi 21 Juillet – BOSNIE

Une fille se souvient du père qu’elle a perdu

 

 

Srebrenica, mi-juillet 1995. Merka, 13 ans, tient la main de son père en attendant de monter dans un bus.

 

J’ai dit : « Papa, on va dans ce bus ». Un soldat lui a dit : « Tu ne peux pas y aller. Tu ne peux pas aller dans ce bus. Vous allez ici, dans un autre ». « Va », m’a dit papa. « Je vais venir. Après toi ».

 

Merka n’a jamais revu son père vivant. Ses restes, retrouvés en 2006, sont enterrés au Mémorial et cimetière de Potochari – la dernière demeure des 8 372 personnes qui ont été tuées lors du massacre de Srebrenica en 1995.

 

Le 11 juillet 2020 marque le 25e anniversaire du massacre de Srebrenica. Des milliers de familles rendront hommage à leurs proches disparus et garderont leur mémoire vivante afin que cela ne se reproduise plus jamais, à personne et nulle part.

 

Merka n’oubliera jamais la dernière fois qu’elle a tenu la main de son père. Ses derniers mots pour elle. Et comment il l’a envoyée en sécurité, tout en sachant probablement qu’il risquait la mort. Son père, son « rocher », a péri, mais son héritage de parent dévoué et courageux est bien vivant avec Merka.

 

Aujourd’hui, 25 ans plus tard, Merka est le « rocher » de son fils Ragib, âgé de 13 ans. Ils vivent dans un village de montagne à 16 km de Srebrenica. La petite famille lutte contre la pauvreté mais Merka travaille dur pour donner à son fils une enfance heureuse et un avenir radieux.

 

Avec l’aide de SOS Villages d’Enfants, Merka a créé un petit commerce de vente d’œufs. Ragib est son bras droit. Le garçon est le seul enfant de tout le village et il n’a pas joué avec un autre enfant depuis que les écoles sont passées à des classes à distance en mars. Mais Ragib ne se plaint pas et aime aider sa mère. Merka décrit son fils comme un garçon modeste, amical et émotif, et comme sa principale motivation pour réussir. « Il me donne la vie, la force et la joie. Je ne demande pas grand-chose. Je veux juste qu’il soit vivant, en bonne santé et heureux ».

 

SOS Villages d’Enfants gère un Programme de Renforcement de la Famille à Srebrenica depuis 2015. En 2019, 92 familles vulnérables (204 enfants et 173 parents) ont bénéficié de ce Programme.

Vendredi 17 Juillet – BRESIL

Le Brésil a le deuxième plus grand nombre de cas de COVID-19 dans le monde, avec plus de 1,5 million de personnes infectées et plus de 62 000 décès. SOS Villages d’enfants Brésil aide plus de 2 000 familles dans tout le pays, dont des centaines dans les épicentres du virus à São Paulo et Rio de Janeiro. Selon Michéle Mansor, directrice du programme SOS, les pauvres – en particulier ceux qui vivent dans des favelas ou des bidonvilles surpeuplés – ont dix fois plus de chances de mourir du virus. Néanmoins, la peur de perdre leurs revenus conduit beaucoup d’entre eux à continuer à travailler.

 

Les restrictions sont maintenant assouplies au Brésil. Est-ce un signe d’espoir ou d’inquiétude ?

 

C’est certainement un signe inquiétant. Nous sommes confrontés à une augmentation des infections et des décès, mais les gens ne semblent pas croire en ce qui se passe. Les gens confondent l’assouplissement des mesures de restriction avec l’absence du virus. Le nombre de nouvelles infections ne cesse donc d’augmenter. L’assouplissement des restrictions suggère que nous vivons à nouveau notre vie normale et ce n’est pas vrai du tout. Notre gouvernement nie également les risques et cela incite les gens à ignorer le danger.

 

Nous n’avons aucune raison d’être optimistes, bien au contraire. Il est temps de s’inquiéter et d’aider les communautés et les familles à comprendre le problème, en leur fournissant des solutions pour rester en sécurité et protégées.

 

Les habitants des favelas de Rio, São Paulo et d’autres grandes villes souffrent-ils davantage du virus, en raison de la promiscuité des conditions de vie ?

Oui, la situation de pandémie a affecté les favelas dans des conditions encore plus difficiles. Non seulement à cause de la promiscuité, mais aussi parce que la plupart des familles qui vivent dans ces conditions n’ont pas de conditions sanitaires adéquates, parfois même n’ont pas accès à l’eau ou à l’énergie. La question est de savoir comment faire face à un virus qui ne peut être combattu qu’avec des mesures de nettoyage adéquates. Et lorsqu’une personne est malade dans la famille, comment la maintenir isolée dans des maisons aussi petites, avec parfois une seule pièce pour tout le monde ? Les services de santé sont toujours loin et ils doivent s’exposer pour obtenir des soins de santé adéquats.

 

Le virus a frappé de manière disproportionnée les pauvres favelas brésiliennes, principalement noires. À São Paulo, les personnes qui vivent dans les zones pauvres et qui contractent le virus ont jusqu’à dix fois plus de risques de mourir que les personnes vivant dans les zones riches, selon les données publiées par le département de la santé de la ville. À Rio, les favelas concentrent environ 22 % de la population de la municipalité, mais certaines études montrent qu’elles correspondent actuellement à 34,6 % du nombre de cas confirmés et à 9,8 % des décès dus au COVID-19. Les personnes qui vivent dans les favelas sont plus exposées au risque de mourir de la COVID.

Malgré tout, dans certaines favelas, en raison du manque de services publics, les personnes qui y vivent organisent leur propre lutte contre les coronavirus, s’entraident et trouvent des réponses aux défis communs. Les responsables communautaires de certains des quartiers les plus touchés du pays embauchent leurs propres ambulances, créent des caisses de chômage et vont même jusqu’à constituer des bases de données indépendantes pour suivre les cas et les décès.

 

Quelles sont les priorités actuelles des familles vulnérables au Brésil ? Quels sont leurs plus grands défis ?

 

Je pense qu’il y a trois grands défis pour les familles en ce moment. Tout d’abord, survivre économiquement et en même temps, survivre au virus. Elles luttent pour savoir comment travailler et avoir accès à un salaire qui leur permette de mettre de la nourriture sur leur table et pourtant, elles doivent quitter la maison tous les jours pour gagner leur vie, sans être exposées au virus. De plus, comment maintenir leur santé mentale et prévenir les situations de violence, l’abus d’alcool et de drogues et toutes les violations des droits que cela implique habituellement.

 

Deuxièmement, comment faire face à l’écart de qualité de l’éducation, comment permettre à leurs enfants d’accéder au système éducatif qui est maintenant principalement en ligne.

 

Enfin, comment garantir que leurs fils et leurs filles aient accès à des opportunités de travail et que leur avenir ne soit pas compromis.

 

Comment font-ils face au risque d’infection et, en même temps, gagnent-ils leur vie ?

 

La plupart des familles ont décidé que la peur de ne pas gagner sa vie est plus grande que la peur du virus. Cela signifie qu’à mon avis, si les familles ne disposent pas d’un moyen significatif de survivre, elles s’exposeront quoi qu’il arrive. Et c’est un gros problème dans les pays où la pandémie rencontre des conditions sociales très vulnérables, comme au Brésil.

 

Comment les familles défavorisées gèrent-elles l’enseignement à domicile ?

 

C’est un défi pour tout le monde, mais c’est encore plus difficile pour les familles qui n’ont pas accès aux services en ligne ou aux ordinateurs, ou qui vivent dans les conditions les plus difficiles possibles. Notre principale préoccupation est de savoir comment cela va affecter les garçons et les filles qui voient leur accès à l’éducation totalement compromis. Et nous savons avec certitude que le manque d’éducation a un effet énorme sur la vulnérabilité sociale.

 

Quel est l’état émotionnel des familles ? Comment SOS Villages d’Enfants Brésil aborde-t-il le stress lié à l’incertitude ?

 

Les familles sont inquiètes, elles font face à des incertitudes, au risque d’infection, tout en faisant face à des mesures d’isolement et de confinement qui éloignent l’aide. Elles font face à tous ces problèmes, en plus de toutes les difficultés qui existaient auparavant.

En plus de leur fournir des produits de base comme de la nourriture et des articles d’hygiène, SOS Villages d’Enfants Brésil apporte également une aide à domicile par le biais d’appels vidéo, mais aussi en personne si la situation l’exige, afin de prévenir la violence et la violation des droits.

 

Comment SOS Villages d’Enfants Brésil peut-il encore soutenir les familles dans les communautés pendant la crise ?

Nous pouvons répondre à des besoins spécifiques tels que la nourriture, l’eau, les produits d’hygiène, l’accès aux services publics, une présence effective dans les communautés, l’aide aux familles pour faire face aux crises provoquées par la crise de Covid19. Trouver des réponses avec les communautés pour des demandes telles que les conditions de vie, l’accès aux services de base, l’accès à l’éducation, la prévention de la violence ou la violation de leurs droits, aider les jeunes à passer ce moment sans nuire à leur avenir. Nous pouvons faire tellement de choses et notre présence est plus que jamais nécessaire.

 

Que souhaiteriez-vous voir le gouvernement et la société faire pour aider la situation des enfants et des familles ?

 

Je voudrais que la société brésilienne comprenne le moment que nous vivons et qu’elle soit unie pour que chaque famille brésilienne, chaque garçon et chaque fille, où qu’il ou elle vive, puisse affronter ce moment sur un pied d’égalité, avec les mêmes conditions et les mêmes chances.

 

Nous sommes confrontés à une situation difficile en ce moment, en tant que société dans son ensemble. Nous devons lutter contre le virus, mais aussi faire face à la fragilité politique et à la crise sous de nombreux aspects. Bien que préoccupés par la situation économique, les droits des enfants ne sont pas la principale préoccupation du gouvernement pour le moment et nous ne pouvons pas dépendre des mesures gouvernementales pour assurer la sécurité de nos enfants et de nos familles. Nous devons donc être unis en tant que société et avec les communautés pour trouver les moyens de sortir de cette situation et de tous les défis qu’elle entraîne : l’éducation, l’accès aux soins de santé, l’accès à la nourriture et la dignité.

Vendredi 17 Juillet

Pendant la crise, SOS Villages d’Enfants continue à soutenir les familles dans le besoin pour leur permettre de se maintenir à flot et de garder leurs enfants en sécurité.

 

Les mesures que nous prenons aujourd’hui aideront au milieu de cette crise et permettront aux enfants, aux jeunes et à leurs familles de se remettre sur les rails une fois la pandémie passée.

 

Mercredi 15 Juillet – BRESIL

« Je m’appelle Joao*, j’ai 10 ans et j’habite à Poá, Sao Paulo.  J’habite avec ma mère, ma sœur aînée et mes deux frères cadets.

 

Je suis en cinquième année, j’aime lire et écrire, donc je fais mes devoirs tous les jours, avec l’aide de ma mère et de ma sœur.

 

La meilleure partie de la vie à la maison, c’est de faire la vaisselle ! Je mets le détergent dans mes mains et je joue avec la mousse jusqu’à ce qu’elle disparaisse. J’aime aussi aider ma sœur à faire le ménage, jouer avec mes frères et regarder des films en anglais en ligne.

 

Ça me manque vraiment de pouvoir jouer dehors et mes amis de l’école me manquent.

 

Ce qui me préoccupe le plus, c’est le bien-être des gens autour de moi et j’espère que tout cela va bientôt s’arrêter et que ma mère m’emmènera au centre communautaire SOS comme toujours ».

 

Joao et sa famille font partie du programme de renforcement de la famille à Poá, Sao Paulo, depuis mars 2019.

 

*Nom changé pour protéger la vie privée de l’enfant

Jeudi 9 Juillet – NEPAL

La famille de Rajiv lutte pour fournir de la nourriture à lui et à ses frères et sœurs

 

Rajiv*, un garçon de quatre ans, souffrait de malnutrition lorsqu’il a rejoint le centre de jour SOS d’Itahari, dans l’est du Népal. Il était difficile pour sa famille de lui fournir une nourriture nutritive.

 

Il a été admis au centre SOS Day Care il y a un an, où il a reçu une nourriture nutritive trois fois par jour et des soins appropriés. Son état s’est lentement amélioré et il est maintenant un enfant en bonne santé qui vit avec ses parents et respectivement un aîné et un jeune frère.

 

Ses parents avaient émigré de la montagne à Itahari pour une vie meilleure il y a six ans. Cependant, la vie n’était pas celle que ses parents avaient imaginée dans un nouvel endroit. Leurs difficultés ont continué.

 

« Après que mon mari se soit fracturé une jambe en grimpant sur un arbre pour aller chercher de l’herbe pour le bétail, puis qu’il ait eu un accident de la route, il s’est retrouvé avec une boiterie permanente. Ensuite, nous avons dû quitter la montagne en espérant trouver un meilleur avenir car nous n’avions rien d’autre que notre petite maison dans la montagne », raconte Basanta Tamang, la mère de Rajiv.

 

Après avoir déménagé à Itahari, ils ont eu du mal à trouver un emploi décent car tous deux n’avaient pas d’instruction. Le père de Rajiv, Pavan, a commencé à travailler comme salarié journalier pour la survie de la famille. Après trois ans à Itahari, Rajiv est né dans une chambre louée. Après sa naissance, la vie est devenue encore plus compliquée pour le jeune couple car un seul homme travaillait pour nourrir la famille de cinq personnes avec son faible salaire. En conséquence, Rajiv était mal nourri.

 

La famille vivait à proximité du village d’enfants SOS Itahari. L’un des membres de la communauté a suggéré à ses parents de se rendre au village SOS Itahari et de demander de l’aide. Comme la famille traversait une période difficile, Rajiv a été admis à la garderie du village d’enfants SOS d’Itahari.

 

La famille était déjà confrontée à un énorme défi en essayant d’organiser l’essentiel au quotidien. Pendant ce temps, le confinement sans précédent pour éviter la propagation de COVID-19 a laissé la famille sans nourriture et sans aucune économie pour acheter de la nourriture.

 

« Mon mari gagnait 300 à 400 roupies par jour (environ 3 à 4 dollars) en tirant un chariot et en livrant des produits de première nécessité. Avec ce revenu, nous achetions les produits de première nécessité et payions 1 000 roupies (environ 10 dollars) de loyer pour une pièce de fortune en bambou dans laquelle nous vivons depuis un an. Nous nous battons pour survivre après la fermeture de l’usine, car mon mari n’a pas de travail », explique Basanta.

 

Elle ajoute : « Mon mari se rend au marché de façon disparate, sans équipement adéquat pour se protéger du coronavirus. Il espère trouver du travail pour que nous ayons de quoi manger au moins ce jour-là ». Mes enfants restent à l’intérieur. Les écoles sont fermées », partage Basanta.

 

Dans une telle situation, SOS Village d’enfants Itahari leur a fourni 5 000 roupies (environ 50 dollars), auprès desquelles la famille a acheté du riz, des lentilles et des haricots.

 

« Nous sommes reconnaissants à SOS de nous avoir apporté son soutien dans cette période difficile. Nous avons au moins quelque chose à manger. Cependant, je ne sais pas combien de temps nous allons survivre avec la nourriture que nous recevons comme secours. J’ai peur que nous mourions de faim si la situation continue », dit Basanta

Mercredi 8 Juillet – NAMIBIE

Une jeune fille préoccupée par le coronavirus en Namibie

 

« Je m’appelle Laeticia*, et j’ai 16 ans. Je suis en 10e année. J’ai trois jeunes frères et quatre sœurs. Ma famille vit à Uupopo, un bidonville du nord de la Namibie. Ici, les maisons sont faites de tôles ondulées. Il y a beaucoup de gens oisifs, jeunes et vieux, et les familles luttent pour gagner leur vie. L’école est un bon moyen d’échapper aux mauvaises influences de cet environnement.

 

Ma vie est très compliquée en ce moment car je pense toujours au virus Covid-19, en me demandant quand il va s’arrêter. Je ne sais pas quand l’école rouvrira et si je passerai en classe supérieure l’année prochaine ou si je redoublerai la dixième année. Je relis mes notes à la maison pour ne pas oublier ce que j’ai appris à l’école avant la fermeture, mais autour de ma maison rendent les études difficiles.

 

Le plus dur quand on ne va pas à l’école, c’est l’absence d’un enseignant. À l’école, j’écoute le professeur et je lui pose des questions. Je n’acquiers pas de nouvelles connaissances, ce qui signifie que je n’avance pas.

 

J’ai trouvé un moyen de me divertir en cuisinant pour rompre la monotonie de la journée. Dans notre petite cuisine, j’ai appris à faire du porridge, du riz, des haricots, des épinards traditionnels et des macaronis. La cuisine est en désordre quand j’ai fini mais je la nettoie bien.

 

Les journées sont longues et j’ai le temps d’aider ma mère à vendre du sorgho et de la farine de mahangu (millet), grâce à une table qu’elle a installée devant notre maison. Les clients sont peu nombreux et nous ne vendons pas beaucoup comme avant, ce qui a réduit les revenus de ma famille. Nous n’avons pas d’argent à dépenser pour autre chose que la nourriture. Avant la crise de la Corona, l’entreprise de ma mère faisait de bons stocks et nos vies s’amélioraient ; elle vendait du sorgho et de la farine de mahangu, des épinards secs et sauvages mais le réapprovisionnement est un problème maintenant et nous manquons de produits à vendre.

 

Je m’inquiète de la recrudescence des cas de corona en Namibie. Depuis l’épidémie, ma famille ne pense qu’à la survie, pas à la croissance ou au développement de notre vie. J’ai vu l’entreprise de ma mère se développer avec l’aide reçue du Programme de Renforcement de la Famille. Je vois maintenant qu’elle se dégrade à nouveau et nous ramène à l’époque de la faim et des difficultés ; cela m’effraie. Dans les jours à venir, je vois les cas de corona augmenter à des niveaux qui affecteront terriblement notre survie. Nous ne pourrons plus faire des affaires, nos produits ne se vendront plus et nous perdrons le peu d’espoir qu’il nous reste ».

 

Laeticia et ses frères et sœurs bénéficient d’une aide pour les frais de scolarité dans le cadre du Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants Namibie, qui fournit également une aide supplémentaire sous forme de colis de nourriture et d’hygiène à des centaines de familles vulnérables comme celle de Laeticia, pour les aider à faire face aux effets de la pandémie COVID-19.

 

*Nom changé pour protéger la vie privée de l’enfant.

 

Vendredi 3 Juillet

Nous avons demandé à des enfants du monde entier ce qu’ils font, eux et leurs familles, pour se remonter le moral, être gentils et rester en bonne santé. Voici Abby, April, Sean, Sofia et Joshua !

 

Rester à la maison peut devenir très ennuyeux après toutes ces semaines. Il est temps d’être créatif !

 

Jeudi 2 Juillet

Nous avons demandé à des enfants du monde entier ce qu’ils font, eux et leurs familles, pour se remonter le moral, être gentils et rester en bonne santé. Voici Abby, April, Sean, Sofia et Joshua !

 

Les enfants et leurs animaux domestiques peuvent être les meilleurs compagnons ! Lorsque nous ne pouvons pas voir nos amis, ils nous aident à rester positifs.

 

Mardi 30 Juin – ETHIOPIE

La détermination d’une mère pour donner à ses enfants une vie meilleure

 

Asnakech ne voit plus l’aube d’un nouveau jour comme une menace pour l’existence de sa famille mais comme une bénédiction et une opportunité d’accomplir les choses qu’elle désire le plus.

 

Cette veuve et mère de quatre enfants vend des articles ménagers de base et des produits d’épicerie pour gagner sa vie le long d’une route très fréquentée dans le district de Dara, une zone rurale du sud de l’Éthiopie. Grâce à ce flux de revenus, Asnakech a presque atteint son objectif ultime, à savoir s’occuper de manière indépendante de ses enfants, âgés de 15, 13, 12 et 5 ans.

 

« Ces jours-ci, je peux acheter des vêtements, des draps, des chaussures, de l’huile pour les cheveux et de la lotion pour le corps pour mes enfants », dit Asnakech, 36 ans. « Je me suis récemment acheté un netela (écharpe éthiopienne faite à la main et portée par les femmes et les hommes), ce qui signifie une grande réussite pour moi. Nous mangeons trois fois par jour, et pas seulement de la nourriture mais des aliments nutritifs », dit la maman avec fierté. « Nous rions et parlons de notre avenir en tant que famille et nous espérons que nous réaliserons un jour nos rêves ».

 

Asnakech a bénéficié de l’aide du projet SOS Villages d’Enfants Educare. Grâce aux deux volets d’intervention du programme – éducation et soins – ses enfants sont allés à l’école et elle a renforcé sa capacité à s’occuper d’eux.

 

Le monde d’Asnakech s’est écroulé il y a cinq ans lorsque son mari et soutien de famille est mort d’un choc électrique au travail. L’accident s’est produit le jour où elle a donné naissance à leur quatrième et plus jeune enfant. Accablée de chagrin et dévastée, elle a pleuré à l’idée d’élever ses jeunes enfants seule, sans revenu.

 

« J’ai grandi dans une famille pauvre mais d’une certaine manière, la nourriture n’était pas un problème. Cependant, être une mère célibataire avec quatre enfants était une chose complètement nouvelle pour moi », dit Asnakech. « Le degré de défi et de frustration est plus grand qu’on ne peut l’imaginer. Tout manquait chaque jour et je m’inquiétais constamment pour chaque repas ».

 

« J’ai également dû m’occuper de mes trois enfants plus âgés », ajoute-t-elle. « Ils étaient très tristes et désorientés par la mort de leur père et l’arrivée d’un nouveau bébé. Les trois premiers mois ont été très durs pour eux mais ils se sont adaptés lorsqu’ils ont réalisé que les choses n’allaient pas être faciles pour nous ».

 

Les enfants vont travailler

 

N’ayant pas le choix, Yohannes*, le fils aîné d’Asnakech, a abandonné l’école pour chercher du travail dans la ville la plus proche afin de subvenir aux besoins de sa mère. Ses jeunes sœurs l’ont rejoint plus tard.

 

« En tant que premier né, ma famille s’attendait à ce que je prenne la place de mon père à sa mort car les fils font cela », dit Yohannes. « Je travaillais comme plongeur dans les cafétérias et je recevais un revenu mensuel. Je ramenais également à la maison les restes de nourriture des clients pour nourrir ma famille pendant un certain temps. Au début, j’étais en colère parce que d’autres enfants de mon quartier allaient à l’école et pas moi. Je savais cependant que j’avais abandonné pour subvenir aux besoins de ma famille. J’étais jeune et fort, je n’ai donc pas totalement perdu espoir. J’ai continué à travailler en espérant qu’un jour meilleur viendrait où je poursuivrais mes études. Mes deux sœurs ramassaient du bois de chauffage pour le vendre au marché ou travaillaient comme messagères ».

 

Pour Asnakech, qui ne pouvait pas travailler en raison de complications de santé liées à l’accouchement, demander à ses enfants plus âgés de travailler a été une décision douloureuse.

 

« C’était déchirant de voir mes enfants travailler pour nous soutenir. C’est moi qui aurais dû faire ce travail », dit-elle. « Ils devraient jouer et profiter de leur douce enfance. Cela m’a fait beaucoup de mal et je me sentais désespérée d’avoir échoué en tant que mère ».

 

L’aide de SOS Villages d’Enfants

 

Temesgen Abebe kassa, le coordinateur en charge du projet Educare, s’est rendu à Asnakech après avoir pris connaissance de la situation de la communauté. « Asnakech était malade et affamée quand je l’ai rencontrée et le petit bébé dans ses bras pleurait. Il n’y avait pas de nourriture ni de bois de chauffage à l’intérieur de la maison. Elle n’avait personne à qui parler et son chagrin et sa douleur étaient visibles sur son visage », explique Abebe.

 

L’équipe de SOS Villages d’Enfants a fourni à Asnakech et à sa famille l’aide dont ils avaient besoin : des vivres, des soins médicaux et des fournitures scolaires pour que Yohannes et ses deux sœurs puissent retourner à l’école.

 

« L’équipe de SOS Villages d’Enfants a travaillé sur mon mental », se souvient Asnakech. « Ils m’ont dit qu’il n’était pas trop tard pour commencer une nouvelle vie et pour améliorer la vie de ma famille. Ils m’ont formée à l’éducation des enfants, à la protection de l’enfance, au planning familial, à l’hygiène et à l’assainissement, à la nutrition et à l’esprit d’entreprise. Par-dessus tout, SOS Villages d’Enfants m’a fait réaliser que j’avais le potentiel pour prospérer au profit de mes enfants ».

 

Près de deux ans plus tard, la vie familiale d’Asnakech s’est considérablement transformée. En plus de sa boutique, elle prévoit d’ouvrir un petit café dans le grand marché ouvert de son quartier ; et à l’avenir, d’étendre son activité à l’un des plus grands supermarchés de la région.

 

« Ce soutien m’ont changée en tant que personne. Cela m’a donné la force de lutter contre la pauvreté et contre toute attitude qui pourrait m’empêcher de réussir », déclare Asnakech. « Je suis maintenant capable d’identifier mes forces, mes faiblesses et mes opportunités. En tant que mère, je suis plus forte que jamais et heureuse d’être un modèle pour mes enfants ».

 

Yohannes et sa sœur ont cessé de travailler et sont retournés à l’école. « Je crois que mon rêve de devenir médecin va se réaliser parce que ma mère est maintenant capable de me soutenir », dit Yohannes. « J’ai vu beaucoup de femmes souffrir de différents types de problèmes de santé dans ce district, y compris ma propre mère, et je veux aider. Aujourd’hui, je ne me soucie plus des repas de ma famille, donc ma priorité et mon attention se portent sur mon éducation. Je suis un adolescent heureux ».

 

*Nom changé pour protéger la vie privée.

Vendredi 26 Juin – ETHIOPIE

Une hygiène rigoureuse reste essentielle pour ralentir la propagation du coronavirus. Aida d’Éthiopie montre comment se laver correctement les mains. 

 

 

Jeudi 25 Juin – ZIMBABWE

Une jeune femme décide de survivre aux difficultés du Zimbabwe

 

La propagation du coronavirus au Zimbabwe a laissé la famille de Vaishe*, 18 ans, sans source de revenus. Pour s’assurer le prochain repas, la famille a dû vendre du bois de chauffage, ce qui, en raison des préoccupations liées à la déforestation, est illégal sans permis. Vaishe vit avec ses deux jeunes frères et sœurs sous la garde de ses grands-parents à Chitungwiza, un canton de la banlieue de Harare, la capitale du pays.

 

« Ma grand-mère a 67 ans et mon grand-père 87. Ils ont toujours gagné leur vie en vendant des articles de quincaillerie au marché. Malgré les difficultés économiques du pays, mes grands-parents ont réussi à nous donner trois repas par jour. Mais à mesure que l’économie s’est détériorée, nous avons utilisé les bénéfices des ventes quotidiennes pour acheter de la nourriture et le réapprovisionnement est devenu difficile. Nous avons même épuisé le peu d’économies qu’ils avaient.

 

La pandémie de corona est arrivée et avec le confinement, mes grands-parents ont dû fermer l’entreprise dont ma famille dépendait pour rester en vie. Aujourd’hui, ma grand-mère achète et vend du bois de chauffage. C’est illégal mais nous n’avons pas le choix. Nous devons faire tout notre possible pour survivre à cette pandémie.

 

Pour aider ma grand-mère, trois fois par semaine, je me rends dans les fermes environnantes pour faire du troc. J’échange une partie de nos vêtements – jupes, chemisiers, robes, pantalons, etc.-. Grâce à l’échange, j’obtiens un seau de 20 litres de céréales par semaine pour nous permettre de continuer. Depuis l’arrivée du virus, nous ne pensons qu’à la façon de combattre la faim. J’ai peur de penser à ce qui nous arrivera lorsque nos vêtements seront épuisés. Je crains également, chaque fois que je vais chercher de la nourriture d’une ferme à l’autre, d’être exposée au virus, que je pourrais rapporter chez mes grands-parents âgés.

 

Je suis allée faire du commerce récemment et la police m’a arrêtée pour avoir voyagé sans lettre d’autorisation, ce qui signifiait que j’enfreignais les règles de confinement. Ils m’ont retenue pendant trois heures. C’était une mauvaise expérience, mais je ne peux pas arrêter de faire du commerce et rester chez moi ; je dois juste être plus prudente.

 

Je m’inquiète pour mon avenir maintenant que la pandémie a rendu la vie plus difficile. J’ai terminé ma 13e année et j’ai obtenu 10 points, mais je ne peux pas capitaliser sur les résultats et je me demande si dans la situation actuelle, je pourrai payer et augmenter les frais d’université.

 

Quelque part dans mon cœur, j’espère que parce que j’ai bien réussi dans mon niveau avancé, j’irai un jour à l’université et que cela changera ma vie et celle de mes grands-parents et de mes frères et sœurs. Lorsque le virus sera parti, je chercherai un travail occasionnel ou même un emploi de femme de ménage pour augmenter mes frais de scolarité ».

 

*Nom changé pour des raisons de confidentialité.

 

Le Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants au Zimbabwe a soutenu Vaishe et ses frères et sœurs dans leur éducation jusqu’en 2019, date à laquelle le projet s’est terminé à Chitungwiza. Cependant, les familles qui étaient autrefois autosuffisantes sont maintenant confrontées à des difficultés dues à la pandémie et ont besoin d’un soutien renouvelé.

Mercredi 24 Juin

La pandémie de COVID-19 conduit les étudiants au chômage

 

Le grand défi pour les États qui lèvent les restrictions de confinement sera de créer les conditions d’un retour au travail en toute sécurité, en particulier pour les jeunes, qui sont la population la plus touchée par les mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus.

 

Par Inder Bugarin, Correspondant d’El Universal

 

L’Organisation internationale du travail (OIT) a averti que, sans une capacité renforcée pour répondre à l’effet disproportionné de la crise sanitaire sur les jeunes travailleurs, l’héritage du virus pourrait être présent dans les sociétés pendant des décennies, exacerbant les inégalités existantes entre les pays et au sein de ceux-ci.

 

« Le risque de conduire à une génération de blocage est réel. Aucun pays n’est épargné », a déclaré Paula Jahn, de l’organisation de protection de l’enfance SOS Villages d’Enfants, à EL UNIVERSAL.

 

« La génération composée de jeunes gens gravement touchés par la pandémie de coronavirus est très similaire à la crise financière d’il y a dix ans », a-t-elle ajouté.

 

Lorsque des crises éclatent, les entreprises n’ouvrent pas de postes vacants, réduisent les stages et les salaires et diminuent les conditions de travail : « Les jeunes sont les plus vulnérables […] La conséquence la plus grave du fait de ne pas développer leur potentiel de travail est qu’ils ne pourront pas apporter une contribution à la société », a averti la chercheuse basée à Vienne, en Autriche.

 

Elle a fait remarquer qu’avant les fermetures, les perturbations d’entreprises, les restrictions de voyage et les fermetures d’écoles et de centres de formation, la situation des jeunes était déjà alarmante.

 

Selon l’OIT, avant la pandémie, plus de 267 millions de jeunes n’avaient ni emploi ni éducation, ni formation. La part des femmes était supérieure à 31% contre 13,9% pour les hommes.

 

Le chômage des 15-24 ans était en hausse. L’indice mondial de la jeunesse était de 13,6 % en 2019, supérieur à 12,3 % en 2007 – le prélude à une crise financière mondiale.

 

Ce groupe était plus susceptible d’occuper un emploi de mauvaise qualité. Trois jeunes travailleurs sur quatre dans le monde étaient employés dans l’économie informelle en 2016, bien que le taux soit de 96 % dans des sous-régions telles que l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud.

 

Maintenant que les mesures de verrouillage sont levées, il reste à voir si ceux qui travaillaient parviennent à garder leur emploi.

 

Les perspectives ne sont pas prometteuses, surtout pour les 178 millions de jeunes qui travaillaient dans les quatre secteurs les plus touchés par les politiques de distanciation sociale : l’hôtellerie et l’alimentation, le commerce, les activités manufacturières et l’immobilier.

 

Près des trois quarts des jeunes travaillant dans ces secteurs (131 millions) étaient employés dans l’économie informelle.

 

« Il ne fait aucun doute que les jeunes seront parmi ceux qui seront les plus touchés par la crise financière provoquée par la pandémie. Beaucoup d’entre eux perdront leur emploi. D’autres, en particulier les diplômés de l’université, ne seront pas employés », a insisté Paula Jahn.

 

Un autre groupe à risque est celui des étudiants qui ne pourront pas surmonter l’impact de la suspension des cours et des leçons de formation. Il s’agit notamment des jeunes qui n’ont pas pu s’engager dans l’apprentissage à distance – une méthode pour atténuer les conséquences des fermetures d’écoles – en raison de problèmes technologiques ou d’infrastructure.

 

On estime que la moitié des élèves fréquentant les écoles qui ont fermé en raison de mesures restrictives n’ont pas d’ordinateur chez eux et qu’environ 43 % n’ont pas d’internet.

 

Selon une enquête mondiale sur la jeunesse et Covid-19 dans le cadre de l’Initiative mondiale pour des emplois décents pour les jeunes, 60 % des jeunes femmes et 53 % des jeunes hommes sont incertains et préoccupés par leur avenir professionnel.

 

Environ la moitié des jeunes étudiants craignent de ne pas pouvoir terminer leurs études et 10 % des jeunes pensent qu’ils ne pourront pas les terminer.

 

Le rapport est clair : « Ces conséquences peuvent avoir un impact négatif sur le bien-être mental des jeunes ».

 

Pas d’endroit où aller

 

L’univers des jeunes comporte un sous-groupe démographique plus vulnérable – ceux qui, pour diverses raisons, grandissent dans des familles d’accueil, vivent dans des familles en difficulté ou sont privés de soins parentaux.

 

« Ils requièrent une attention particulière de la part de la communauté internationale car ils ont moins de chances de trouver un emploi au départ. Lors d’une crise comme celle du coronavirus, il y a un risque pour qu’ils soient laissés pour compte », a-t-elle ajouté.

 

Nirali, 20 ans, a grandi dans un village d’enfants SOS à Faridabad, en Inde. Elle a quitté sa ville natale pour étudier le travail social à l’université Devi Ahilya Vishwavidyalaya à Indore, en Inde. Cependant, après la pandémie, ses rêves sont en danger. Lorsque la crise a éclaté, tout le monde a quitté les dortoirs, sauf elle. Elle n’avait nulle part où aller et personne pour lui demander de l’aide.

 

« J’ai été abandonnée dans les logements étudiants pendant plus de 30 jours. Je vis seule depuis le confinement », raconte-t-elle.

 

Nirali s’attendait à être indépendante, à louer un appartement et à s’amuser mais maintenant la pandémie a considérablement réduit les chances non seulement de trouver un emploi mais aussi de poursuivre ses études.

 

« Ce sont tous des jeunes qui risquent d’être laissés pour compte », a déclaré Mme Jahn, tout en soulignant que les défis seront différents selon les continents et les pays.

 

Par exemple, en Europe, un jeune sur trois travaille dans les secteurs les plus touchés par le coronavirus, tandis que l’Afrique – la région la moins équipée pour l’enseignement à distance – a signalé le plus grand nombre d’écoles fermées pendant la pandémie.

 

Pour éviter que l’impact de la crise sur les jeunes n’entraîne la perte d’une génération et de toute leur capacité de production, Guy Ryder, directeur général de l’OIT, a appelé à la mise en place urgente de politiques spécifiques à grande échelle.

 

Pour cette organisation, il est nécessaire d’apporter un soutien immédiat et sans précédent aux travailleurs et aux entreprises en leur apportant une aide financière, fiscale et autre.

 

L’OIT entend stimuler l’économie et l’emploi par une politique fiscale active, ainsi que par des interventions réglementaires visant à relever les défis auxquels sont confrontés les jeunes, en particulier les plus vulnérables.

Mercredi 24 Juin – INDE

Au moment même où tout se passait parfaitement, une pandémie mondiale a changé le monde et a brusquement mis un terme à tous mes rêves et aspirations. J’ai eu l’impression que tout était perdu, mon éducation, ma carrière et mes rêves. C’est le soutien de ma mère SOS qui m’a permis de sortir de mon lit et de passer une autre journée malgré l’incertitude.

 

Actuellement, je prépare des examens. Étant douée en sciences, j’aide d’autres enfants du village SOS en leur donnant des cours de mathématiques, de physique, de biologie et de chimie. C’est une période difficile pour tous les élèves qui ont eu des difficultés dans ces matières.

 

Comme je suis l’aînée, je réalise aussi que ce n’est pas une période facile pour ma mère SOS. Soudain, tous les enfants sont à la maison. Ils ont toujours faim et ils ont tous besoin d’aide pour leurs travaux scolaires. J’aide ma mère SOS à faire autant de tâches ménagères que possible. J’en confie aussi à mes frères et sœurs. Quand j’ai un peu de temps libre, je regarde les tutoriels sur YouTube et je fais des recettes que je n’ai jamais essayées auparavant. Maintenant, avec la peur de la contamination, personne ne veut manger au restaurant mais nous avons tous envie de ces plats, d’autant plus que nous avons beaucoup de temps pour penser à la nourriture et que, d’une manière ou d’une autre, le fait d’étudier donne faim à tout le monde !

 

En regardant mes frères et sœurs, je me suis rendu compte qu’ils ont besoin de plus de choses à faire car ils s’ennuient aussi avec leurs devoirs et leurs livres scolaires. Nous faisons donc d’autres choses, comme dessiner, peindre et cuisiner ensemble, pour pouvoir retourner aux mathématiques et aux sciences avec un enthousiasme renouvelé. En passant tellement de temps avec eux, j’ai réalisé qu’ils s’ouvraient à moi et me disaient des choses qu’ils n’avaient jamais partagées auparavant. Cependant, même si nous nous amusons beaucoup, les examens sont la chose la plus importante dans notre système d’éducation et je veux m’assurer que les enfants du village sont prêts pour ces examens. J’aime jouer les enseignants et leur faire passer des examens hebdomadaires. Ils coopèrent tous de manière surprenante et se font concurrence sérieusement.

 

Je me souviens que lorsque j’ai obtenu un score de 86 % et que j’ai été nommée directrice de mon école (2019-2020), j’ai eu le sentiment de pouvoir faire tout ce que je voulais. C’était un moment de fierté pour ma famille et mon village SOS et ma mère SOS avait distribué des bonbons aux voisins, ce qui m’avait donné le sentiment que je pouvais leur apporter à tous plus de bonheur que je ne l’avais imaginé.

 

Je veux que chacun ait le sentiment, une fois dans sa vie, que son travail aura un impact direct sur ses résultats scolaires et sa vie. Après avoir terminé mes études secondaires, je veux devenir comptable agréée. Tout le monde dit que c’est un examen très difficile et je ne vois pas beaucoup de femmes choisir cette profession car elle exige beaucoup de compétences en mathématiques. Je veux faire cela pour ma famille et mon village SOS.

Mardi 23 Juin – ETHIOPIE

Pratiquer la distanciation sociale afin de ralentir la propagation du coronavirus peut être difficile. Aida d’Ethiopie montre comment elle salue sa famille et ses amis tout en évitant de les serrer dans ses bras ou de leur serrer la main…

 

Lundi 22 Juin – BRESIL

 

« Je m’appelle Rafaela, j’ai 12 ans et je vis à Igarassu, au Brésil, avec ma mère et mes deux jeunes sœurs.

 

Je vais bien, mais je suis contrariée de ne pas pouvoir aller à l’école. J’aimerais être avec mes amis et j’ai essayé de suivre les cours en ligne.

 

À la maison, en plus d’aider ma mère, je passe la plupart de mon temps à jouer, à peindre, à dessiner, à danser et à raconter des histoires aux plus jeunes filles. Rester trop longtemps à la maison est ennuyeux, car les choses deviennent très répétitives avec le temps. Mais le bon côté des choses, c’est que je peux regarder beaucoup la télévision, utiliser la tablette et écouter de la musique, ce que j’adore.

 

Ce qui me préoccupe le plus en ce moment, c’est ce virus et j’espère que ce moment passera très bientôt et que tout reviendra à la normale, pour que nous puissions vivre heureux. »

 

[Rafaela et sa famille font partie du programme SOS de renforcement de la famille à Igarassu, au Brésil]

 

Jeudi 19 Juin – EQUATEUR

SOS Villages d’enfants Équateur est là pour soutenir ceux qui arrivent du Venezuela en leur offrant une aide pratique et financière et un soutien affectif.

 

 

Jeudi 18 Juin – FLORIDE

Élever des adolescents peut être difficile, en particulier ceux qui viennent de milieux difficiles. M. G, un père SOS au village d’enfants SOS Coconut Creek, en Floride encadre et inspire les enfants depuis 2016.

 

Mercredi 17 Juin – BANGLADESH

 

Je suis étudiante à l’université. Au début, je pensais que COVID-19 ne pouvait pas devenir dangereux, mais maintenant, c’est l’épidémie qui me choque et choque beaucoup de gens au Bangladesh.

 

Je suis sur le point de m’habituer à passer tout le temps à la maison avec ma famille. Je suis très reconnaissante de cette famille chaleureuse, mais il me manque de pouvoir faire les choses toute seule. La plupart du temps, j’aide ma mère dans ses tâches ménagères.

 

Ma mère et YouTube m’apprennent de nouvelles recettes. J’aimerais passer beaucoup de temps à m’entraîner à la guitare, mais j’ai une très courte fenêtre pour m’entraîner lorsque mes jeunes frères et sœurs jouent dehors et ne me dérangent pas ou ne sont pas dérangés par le bruit.

 

Mes amis de l’université me manquent vraiment et je suis entourée d’autres personnes de mon âge. Je n’ai pas vraiment peur de ce virus. Je sais que nous en sortirons bientôt.

Mardi 16 Juin – EQUATEUR

Une mère célibataire et ses enfants commencent à se construire une vie en Équateur

 

Quand elle était au Venezuela, Isa a craint pour sa sécurité lorsqu’une milice locale a tenté de la faire chanter pour qu’elle stocke des armes chez elle. Après quelques semaines de menaces persistantes, la mère célibataire a décidé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de fuir avec ses deux enfants.

 

Elle a quitté sa famille et un emploi stable pour se construire une nouvelle vie à Quito, en Équateur.

 

« Je suis une battante, je ferais n’importe quoi pour mes enfants », dit Isa, 35 ans, tout en tenant dans ses bras son fils, Leo*, deux ans. « Je veux juste être stable financièrement pour les élever dans un environnement sûr. »

 

Isa et ses enfants font partie des 350 000 Vénézuéliens qui ont fui ces dernières années vers l’Équateur. Alors que la plupart d’entre eux ont un statut d’immigration incertain, près de 14 000 d’entre eux cherchent à obtenir le statut officiel de réfugié dans le pays. Isa et ses enfants ont fait une demande et, comme la réponse peut prendre des années, elle espère obtenir un permis qui lui permettra de trouver un emploi légalement pour éviter l’exploitation.

 

Pour l’instant, Isa n’a pas de permis de travail et couvre les besoins de ses enfants avec le peu qu’elle gagne en vendant de la gelée et en faisant des manucures occasionnelles dans un spa de Quito. Être sans papiers dans le pays signifie de longues heures de travail mal payées qui ne lui suffiraient pas pour couvrir les frais de garderie pendant qu’elle travaille.

 

Depuis octobre 2019, une assistante sociale de SOS Villages d’Enfants et une psychologue soutiennent la famille en lui offrant des conseils et des visites à domicile individualisées. Elles l’ont aidée à traverser la procédure compliquée de demande de statut de réfugié, tout en la conseillant sur la manière d’accéder aux services publics. Sa fille de sept ans, Pati*, a commencé à aller à l’école et les deux enfants ont commencé à recevoir un traitement contre les oreillons et l’hépatite.

 

En outre, des versements temporaires en espèces permettent à Isa de louer un petit appartement, d’acheter des biens de première nécessité et de la nourriture. Elle a également acheté des outils pour faire des manucures et les ingrédients nécessaires au commerce de la gelée.

 

SOS Villages d’Enfants Équateur a étendu les paiements mensuels en espèces à Isa et à d’autres familles de migrants en raison du confinement lié au COVID-19. Plus d’une centaine de familles du pays bénéficient d’un soutien financier temporaire et d’un accompagnement individualisé.

 

« Bien que nous ayons traversé beaucoup de choses, je dois continuer à me battre pour trouver la stabilité pour mes enfants », dit Isa. « C’est un soulagement qu’ils soient en meilleure santé, qu’ils reçoivent un traitement et que la plus âgée aille à l’école ».

 

*Noms changés pour protéger la vie privée de la famille

 

SOS Villages d’Enfants Équateur travaille en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et d’autres organisations internationales afin de couvrir les besoins juridiques et financiers des participants.

Lundi 15 Juin – COTE D’IVOIRE

En Côte d’Ivoire, Omer, machiniste dans une usine locale, a grandi dans le premier village d’enfants SOS construit en Afrique. Il en est fier et aujourd’hui, il est un heureux père de trois enfants. Il mentionne que les soins et l’amour qu’il a reçu de sa mère SOS pendant son enfance ont contribué à faire de lui le parent qu’il est aujourd’hui.

 

Jeudi 4 Juin – AMERIQUE LATINE

Les enfants : victimes cachées de la crise du coronavirus en Amérique latine

 

 

L’Amérique latine a été déclarée le nouvel épicentre de la pandémie mondiale de COVID-19. Avec des systèmes de santé faibles, des économies informelles et des niveaux d’inégalité élevés, la crise représente un défi sans précédent pour les familles en difficulté. Les enfants sont particulièrement vulnérables et leurs familles risquent de s’effondrer.

 

En Amérique latine et dans les Caraïbes, neuf enfants sur dix âgés de trois à quatre ans sont exposés à au moins un des principaux facteurs de risque que sont la violence psychologique, la violence physique et les châtiments familiaux, l’absence d’éducation précoce, le manque de soutien et l’insuffisance des soins. En raison du COVID-19, la situation risque de s’aggraver car les mesures d’isolement et le manque de revenus augmentent le risque de maltraitance et de violence à la maison.

 

« De nouveaux facteurs de stress pour les parents et les personnes qui s’occupent des enfants et qui peuvent être sans emploi peuvent augmenter le risque que les enfants perdent le soutien parental », déclare Fabiola Flores, directrice internationale de SOS Villages d’Enfants en Amérique latine. « Dans une région où les taux de violence domestique sont alarmants, le stress émotionnel peut conduire à la violence ».

 

Avec plus de 95 % des enfants non scolarisés en raison de la crise – et seul un petit pourcentage ayant accès à l’éducation en ligne – le risque est plus élevé pour les enfants et les jeunes de prendre du retard, voire d’abandonner l’école. Le fait de ne pas aller à l’école signifie également que quelque 80 millions d’enfants d’Amérique latine ne peuvent pas bénéficier de cantines scolaires. Pour certaines familles, la pression de devoir mettre de la nourriture sur la table en temps de crise peut également être difficile à surmonter.

 

« Les enfants deviennent les victimes cachées de cette pandémie, qui aura des répercussions à court et à long terme sur leur santé, leur bien-être, leur développement et leurs perspectives », déclare Mme Flores.

 

Faiblesse des systèmes de santé et économies informelles

 

En Amérique latine et dans les Caraïbes, la couverture du système de santé est fortement segmentée en fonction du niveau de revenu des ménages. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 30 % de la population n’ont pas accès aux services de santé en raison de contraintes financières et géographiques. Par rapport aux pays développés, les gouvernements d’Amérique latine ont investi trois fois moins dans les systèmes de santé publique.

 

Il est frappant de constater que 140 millions de Latino-Américains ont un emploi informel, ce qui peut aggraver la crise de la santé. En raison de la pandémie, la situation de l’économie va mettre en péril le bien-être de millions de personnes. « Cette situation, combinée à la faiblesse des systèmes de santé, laisse de nombreuses personnes vulnérables et en danger », déclare Mme Flores.

 

« Sans autre source de revenus ni filet de sécurité pouvant compenser le manque soudain de ressources, cette crise oblige des millions de personnes à décider chaque jour de se nourrir ou à risquer d’être exposées au virus », dit-elle.

 

« Les gouvernements et les organisations », ajoute-t-elle, « doivent soutenir les familles en cette période de crise ».

 

Pour sa part, SOS Villages d’Enfants fournit un soutien médical, hygiénique, des moyens de subsistance et un soutien psychosocial et s’engage à fournir une prise en charge alternative des enfants en cas de rupture familiale.

 

« Il est essentiel que nous soutenions les familles pour éviter les violations des droits de l’enfant, ainsi que pour fournir une prise en charge alternative de qualité lorsqu’il n’y a aucune possibilité pour que les enfants restent avec leur famille », déclare Mme Flores.

 

Les priorités de SOS Villages d’Enfants en Amérique latine

 

Le Brésil est l’un des pays les plus touchés par la pandémie dans le monde, juste derrière les États-Unis. Le premier cas ayant été identifié fin février, le pays doit maintenant faire face à des taux alarmants d’infections et de décès, alors que le gouvernement n’a pas encore déclaré l’urgence ni imposé des mesures de distanciation sociale. « SOS Villages d’Enfants Brésil offre un soutien émotionnel et une assistance pour les besoins immédiats », déclare Alberto Guimaraes, directeur national de SOS Villages d’Enfants Brésil.

 

« Alors que la crise s’aggrave, nos préoccupations portent sur la hausse du chômage et les conséquences immédiates sur les familles pour couvrir les besoins de base des enfants, plus le retard dans l’éducation des enfants en raison du manque d’accès et d’outils appropriés », déclare M. Guimaraes.

 

Et d’ajouter : « À l’avenir, nous devons nous efforcer d’aider les parents et les personnes qui s’occupent des enfants à réintégrer le marché du travail, ainsi que d’améliorer l’accès des enfants à l’éducation et d’aider les jeunes Brésiliens à se former et à trouver un emploi ».

 

Selon la directrice du programme régional de SOS Villages d’Enfants, Patricia Sainz, « le principal défi à court terme est d’atteindre les familles et les enfants pendant le confinement ». Avec une approche mixte entre appels téléphoniques et visites occasionnelles en fonction des restrictions du pays, SOS Villages d’Enfants cherche à apporter un soutien émotionnel tout en répondant aux besoins immédiats des familles vulnérables.

 

« Nous devons soutenir les familles avec des articles d’hygiène et des denrées alimentaires mais nous devons également garder à l’esprit le développement à long terme des enfants », déclare Mme Sainz. « Nous repensons et changeons la façon dont nous soutenons les familles tout en respectant nos normes de qualité en matière de protection et de soins aux enfants ».

Mercredi 3 Juin – MEXIQUE

« Je m’appelle Fabiola, j’ai 25 ans et je vis à Mexico, en Mexique.

Il y a plus de 40 jours, ma patronne m’a dit qu’elle allait fermer le spa dans lequel je travaille pendant la période du confinement et qu’elle ne pouvait pas continuer à me payer. Elle m’a assurée que lorsque tout reviendrait à la normale, elle me réembaucherait. Depuis lors, je fais des coupes de cheveux chez mes voisins mais parfois ils ne m’appellent qu’une ou deux fois par semaine et cela ne suffit pas.

 

Je vis dans la maison de mes parents. Avant la quarantaine, mon père travaillait dans la construction mais il est au point mort. Ma mère travaille dans une usine textile ; elle a récemment repris ses activités. A cause de la crise, ils produisent des masques et elle perçoit la moitié de son salaire. Nous avons donc décidé que je prendrai sa place à l’usine pendant qu’elle s’occupera de ma fille de trois ans.

 

Nous avons cultivé des légumes mais il y a deux semaines, il y a eu des grèves et tout a été détruit. Nous sommes très inquiets car c’était notre source de nourriture et sans travail, nous n’avons pas beaucoup d’argent.

 

J’ai utilisé le peu d’argent que j’avais économisé pour les médicaments contre l’asthme que doit prendre ma fille. J’ai beaucoup réfléchi à ce que je ferai quand l’argent sera épuisé. La situation est très difficile.

 

Ma principale préoccupation est ma fille, elle a besoin de ses médicaments. De plus, à cause de son asthme, elle est une personne à risque et elle ne quitte pas du tout la maison. Cela la rend irritable, mes parents et moi essayons de la distraire avec des jeux, des chansons ou des films.

 

Je sais que nous ne reviendrons pas à la normale. Ce virus est venu changer notre vie et nous apprenons à vivre différemment mais c’est très difficile quand on n’a pas de source de revenus stable ».

 

[Fabiola fait partie du Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants à Mexico]

Dimanche 31 Mai – BENIN

Les élèves actuels et anciens du lycée d’art et de design du village d’enfants SOS d’Abomey-Calavi, désireux de jouer un rôle dans la riposte contre COVID-19, décident de produire pas moins de 4 000 masques de protection en 10 jours en utilisant le patron de couture fourni par le gouvernement du Bénin, pour soutenir le personnel de SOS, les premiers intervenants et la communauté.

Samedi 30 Mai – BOSNIE – HERZEGOVINE

Le retour à la vie normale et un espoir pour l’avenir

 

 

Pour une famille de Bosnie-Herzégovine, le retour à la normale est également porteur d’espoir pour un avenir meilleur.

 

Ragib, 13 ans, vit avec ses parents dans un village de montagne à 16 km de Srebrenica. Le bus qui l’emmenait et le ramenait de son école à Srebrenica a cessé de circuler lorsque l’école a fermé au début de la pandémie en mars. Ragib est le seul enfant du petit village.

 

Chaque lundi, le garçon consacre une partie de sa petite bourse à l’internet mobile pour pouvoir suivre le rythme de l’école. Il planifie soigneusement les paiements en s’assurant qu’il dispose de suffisamment de données pour les jours d’école. Ragib ne joue pas à des jeux en ligne et ne va pas sur les réseaux sociaux. Il sait que s’il le fait, sa famille ne pourra pas se permettre d’utiliser davantage l’internet pour ses études.

 

« Mes amis d’école me manquent terriblement », dit Ragib. « Cela ne me dérangerait pas de faire des kilomètres à pied pour me rendre à mon école, juste pour pouvoir m’asseoir avec mes amis ». En attendant, Ragib passe son temps libre à aider sa mère Merka à s’occuper des vaches et des poulets de la famille.

 

La famille fait partie du Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants depuis 2015. Ils ont bénéficié d’un soutien psychosocial pour Ragib, ainsi que d’une aide à la création d’une petite entreprise. Merka a acheté des poules pondeuses et son mari a obtenu des matériaux pour construire un poulailler. Elle a également suivi des leçons de conduite et a passé l’examen écrit avant le début de la pandémie. Elle passera bientôt l’examen de conduite.

 

Merka est prête à devenir conductrice. Elle dit que sa première tâche sera de vendre des œufs dans le magasin le plus proche, à 16 kilomètres plus bas, par une route de montagne étroite. Merka n’a pas peur, elle connaît chaque recoin de la route. Elle l’a parcourue chaque jour de sa vie pendant près de 20 ans. Elle prévoit d’aller encore plus loin en voiture pour livrer des œufs dans d’autres magasins et directement aux clients. « J’ai hâte de savoir ce que c’est que de conduire seule », dit Merka, ajoutant que sa motivation pour démarrer la petite entreprise est de donner à son fils une chance d’avoir un meilleur avenir.

 

Merka connaît trop bien les difficultés. Elle a été témoin de la mort de son frère pendant la guerre de Bosnie, a été elle-même blessée et a perdu son père dans le massacre de Srebrenica. Pour cette mère, le meilleur avenir possible pour son enfant est une vie simple, tranquille et normale.

Vendredi 29 Mai – PEROU

La force d’Aida pendant le confinement

 

 

« Je m’appelle Aida. J’ai 39 ans et j’habite à Lima, au Pérou. J’ai deux enfants, Kathy (22 ans) et Elmer (12 ans). Je suis veuve et j’ai travaillé très dur pour élever mes enfants. Cela n’a pas été facile.

 

En 2017, nous avons perdu tout ce que nous avions à cause des coulées de boue à Chosica, à l’est de Lima, y compris les animaux que j’ai élevés comme source de revenus. Mais je n’ai jamais perdu mes forces.

 

Après la catastrophe, j’ai dû trouver un autre moyen de gagner de l’argent. Mes voisins et moi avons reçu un don individuel de quatre machines à coudre, mais nous ne savions pas comment les utiliser et nous avions peur de les casser. L’année dernière, SOS Pérou nous a donné une formation en couture, nous avons donc commencé à fabriquer des tabliers, des sacs et des polos. Ils nous ont également appris le marketing et les finances pour démarrer notre entreprise.

 

Malheureusement, alors que l’atelier fonctionnait déjà, nous avons été confrontés au verrouillage du coronavirus. Nous avons donc eu l’idée de produire des masques pour les livrer à des organisations en échange de nourriture pour la communauté. Et maintenant, nous donnons aussi des masques. Lorsque nous avons été victimes des coulées de boue, beaucoup sont venus nous aider – maintenant, nous voulons les aider.

 

Quand tout cela sera terminé, je veux continuer à travailler dans notre atelier de couture car j’ai appris que tant que j’ai des mains et des pieds, je peux continuer à me battre pour mes rêves« .

 

[Aida fait partie du programme de renforcement de la famille à Chosica, au Pérou]

 

Mercredi 27 Mai – COLOMBIE

« J’ai commencé à travailler l’année dernière dans une entreprise qui conçoit et fabrique des meubles. J’ai apprécié car je pouvais appliquer tout ce que j’avais appris à l’université mais depuis le début du confinement en Colombie, l’entreprise est au point mort, donc je ne travaille plus.

 

Je termine ma thèse et je serai diplômé en septembre en ingénierie industrielle. J’ai un appel par semaine avec mon directeur de thèse.

 

Au début, je pensais que le virus n’atteignait pas Cartagena mais il est là. Je m’inquiète de la façon dont cela va affecter l’économie ; toutes les entreprises sont fermées et je vois que le chômage augmente. Je m’inquiète de la façon dont cela va affecter les jeunes comme moi à l’avenir.

 

Dans le cadre de mon processus d’indépendance, j’avais prévu de déménager au début de cette année mais mon conseiller de SOS Villages d’Enfants et moi-même avons décidé que je devrais attendre d’avoir mon diplôme. Je suis très heureux de l’avoir fait car il aurait été difficile de gérer la crise actuelle par moi-même.

 

À la maison, nous sommes tous généralement très occupés à étudier et à travailler et nous nous voyons à peine. Mais depuis le confinement, nous passons tous du temps ensemble, nous cuisinons, nous jouons à des jeux de société, nous regardons des films et nous nous amusons beaucoup. Étonnamment, il n’y a eu aucune dispute jusqu’à présent. Il y a donc un bon côté à tout cela, c’est comme si nous nous redécouvrions les uns les autres ».

 

[Francisco fait partie du programme pour les jeunes de SOS Villages d’Enfants et vit au foyer de jeunes SOS à Carthagène, en Colombie].

Mardi 26 Mai – NEPAL

Ishwori Dahal, 25 ans, travaille comme infirmière en formation à Katmandou, au Népal. Elle a grandi dans le village d’enfants SOS de Kavre, près de Katmandou et est en dernière année d’école d’infirmières. Elle se trouve maintenant en première ligne dans la lutte du Népal contre le virus.

 

« Je travaille comme infirmière dans un service d’isolement où nous gardons les personnes suspectées de COVID-19, à l’hôpital municipal de l’Amitié entre le Népal et la Corée à Katmandou. Je travaille dans cet hôpital depuis cinq ans. Ma vie a changé de façon spectaculaire au cours des dernières semaines.

 

Travailler en première ligne pendant cette pandémie est redoutable et stressant car nous ne savons pas si nous transportons ce virus avec nous à la maison et dans notre famille.

 

Depuis mon transfert au service d’isolement, la nature de mon travail a changé. Je fais des gardes de 12 heures dans la salle d’isolement. Notre hôpital a consacré 16 salles à l’isolement et 20 salles à la quarantaine (pour les personnes exposées à une maladie contagieuse). Le principal risque pour un professionnel de la santé est le changement d’équipement de protection individuelle. Nous devons nous assurer que notre peau n’est pas exposée et que nous nous débarrassons correctement du matériel utilisé afin d’éliminer le risque d’une éventuelle infection.

 

En tant que professionnelle de la santé, je pense que la chose la plus importante pour nous est de nous protéger afin de pouvoir prendre soin des personnes malades et dans le besoin. Travailler dans un service d’isolement signifie que je dois toujours prendre des précautions.

 

Après l’épidémie de COVID-19, ma mère SOS, Geeta Devi Shrestha, et ma ‘famille SOS’ ont eu peur que je sois également infectée. Elles s’inquiétaient pour ma sécurité. Mes sœurs (de ma ‘famille SOS’) voulaient que je démissionne de mon travail. Plus tard, je les ai convaincues qu’avec des mesures de sécurité adéquates, je ne serais pas en danger et que je resterais en sécurité. De même, je leur ai dit que le pays avait besoin de personnes comme moi qui ont les connaissances et les compétences nécessaires pour apporter leur contribution pendant cette période difficile. Aujourd’hui, ma famille est fière de moi et me soutient également.

 

Je suis heureuse de pouvoir aider les gens de ma communauté pendant cette période difficile. Le rôle d’une infirmière est d’apporter un soutien aux personnes malades et je fais mon devoir sans réserve. Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale. C’est pourquoi j’invite tout le monde à rester en sécurité, à rester chez soi et à rester en bonne santé. C’est la seule façon de lutter contre ce nouveau virus ».

Lundi 25 Mai – KENYA

Des soins de santé pour des mères de familles vulnérables

 

Depuis neuf ans, Norah prodigue aux mères vulnérables, dans le cadre du Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants, des soins de santé maternelle de qualité à un prix abordable. Elle est infirmière diplômée et travaille au centre médical SOS à Eldoret, dans l’ouest du Kenya. La question du coût est en effet un élément essentiel qui pourrait empêcher les mères avec lesquelles Norah travaille de se faire soigner, surtout en cette période où la pandémie de Covid-19 a fait baisser les revenus de leur ménage. C’est pourquoi Norah continue de jouer un rôle essentiel en fournissant des services vitaux aux mères et aux bébés qui en ont le plus besoin.

 

« J’ai différentes responsabilités au quotidien. Je m’occupe des mères qui ont besoin de soins prénatals, je fais des accouchements, je vaccine les enfants jusqu’à 5 ans et je propose des services de planning familial. Chaque jour est différent ; certains jours sont plus difficiles que d’autres mais l’essentiel est que les mères issues de familles vulnérables, qui auraient choisi d’accoucher à domicile par manque de ressources, aient accès à des soins de santé de qualité et à des professionnels qualifiés.

 

Nos services habituels au centre médical SOS n’ont pas changé, nous continuons à prendre soin des mères et des enfants. La crainte d’une infection dans les établissements publics en raison de la forte fréquentation et le fait que les patients atteints de coronaropathie y reçoivent également un traitement ont poussé de nombreuses futures mères à venir nous voir. Ici, les signaux sont plus courts et les patients ne sont pas aussi exposés au covid-19. Je pense que les services comblent une lacune.

 

Nous offrons des services gratuits dans la salle d’accouchement et des soins prénataux mais nous facturons des frais subventionnés pour les autres services destinés aux mères et aux enfants. Certains chefs de famille parviennent à payer les services de santé, même s’ils ont subi une baisse de revenus. Mais d’autres, qui sont des travailleurs occasionnels, n’ont plus de revenus et  viennent nous voir sans un seul centime. Une mère seule a amené sa fille de 17 ans qui allait avoir un bébé. Elle n’avait pas une seule pièce de linge pour envelopper l’enfant à naître. J’ai assuré la liaison avec des collègues et nous avons fourni des vêtements pour le bébé. Dans de telles situations, nous ne facturons rien, pas même les médicaments que la mère doit emporter chez elle. Il est de la plus haute importance de fournir des soins médicaux aux mères les plus vulnérables.

 

Avant la crise du Covid-19, je faisais des visites à domicile pour vérifier l’état de santé de la mère et du nouveau-né. Aujourd’hui, pour ma protection, je prends contact avec les mères par l’intermédiaire de bénévoles de la santé communautaire. Ils surveillent la situation et nous font des rapports. Nous interdisons cependant aux bénévoles de faire de fréquentes visites à domicile pour éviter le risque de contaminer la famille. Un coup de téléphone suffit parfois. Grâce à des soins de santé de qualité, les enfants de familles à faibles revenus ont la chance de vivre en bonne santé. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir les décès maternels et infantiles en cette période de pandémie ».

Samedi 23 Mai – BANGLADESH

Le Dr Istiak Ahmed a grandi au village d’enfants SOS de Dhaka au Bangladesh. Aujourd’hui, il est médecin en formation et se spécialise dans le traitement des personnes atteintes d’infections.

 

Vendredi 22 Mai – GHANA

Pendant la crise sanitaire, SOS Villages d’Enfants continue à soutenir les familles dans le besoin pour leur permettre de se maintenir à flot et de garder leurs enfants en sécurité.

 

Les mesures que nous prenons aujourd’hui aideront au milieu de cette crise et permettront aux enfants, aux jeunes et à leurs familles de se remettre sur les rails une fois la pandémie passée.

 

Jeudi 21 Mai – GUINEE BISSAU

Entretien avec le directeur national de SOS Villages d’Enfants Guinée Bissau, Elber Eugenio Carlos Nosolini

 

 

Quelle est la situation en Guinée Bissau concernant le Covid-19 ?

 

La Guinée Bissau fait partie des pays touchés par la nouvelle pandémie de coronavirus. À ce jour, 761 cas ont été signalés, 26 personnes se sont rétablies et trois sont décédées. Parmi les cas touchés, on trouve des hauts fonctionnaires du gouvernement comme le Premier ministre de Guinée Bissau, Nuno Gomes Na Biam, et trois autres ministres. Comme vous le savez peut-être, la Guinée Bissau fait partie des huit pays les plus pauvres du monde. Plus de la moitié de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Les infrastructures sanitaires sont médiocres et mal équipées pour faire face à cette pandémie. Si la propagation se poursuit, la situation pourrait devenir totalement incontrôlable.

 

Le 3 avril, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence, qui a maintenant été prolongé jusqu’au 26 mai. Les écoles sont fermées. Les marchés ne sont ouverts que le matin et la circulation est limitée. Tous les transports publics ont été interrompus. Seuls les véhicules autorisés peuvent circuler à partir de 14 heures. Pour un pays comme la Guinée-Bissau, qui compte environ 1,8 million d’habitants, le nombre de cas est préoccupant.

 

Comment la pandémie affecte-t-elle SOS Villages d’Enfants en Guinée Bissau ?

 

Nos trois villages d’enfants SOS sont fermés à clé et l’accès est désormais interdit à toute personne de l’extérieur. Les enfants ne sont pas autorisés à sortir. Les mères SOS peuvent sortir mais doivent respecter des mesures préventives strictes. Des installations de lavage des mains ont été mises en place pour tout le personnel, les enfants et les jeunes ont reçu des informations adéquates sur les mesures préventives à adopter.

 

Comme vous le savez peut-être, le gouvernement de Guinée-Bissau est l’un de nos principaux donateurs. Cette année, il ne pourra pas nous soutenir car tous les fonds ont été redirigés vers la réponse du Covid-19.

 

Un autre impact sur nos opérations est lié à la restriction des transports. Le fait que ces écoles soient fermées et que les enfants soient confinés les affecte à la fois physiquement et psychologiquement. Dans tous les programmes de type familial, nous veillons à organiser des activités physiques le matin et des jeux. De plus, nous veillons à ce que des cours de soutien scolaire soient organisés afin que les enfants ne prennent pas de retard.

 

Diriez-vous que vous êtes optimiste ou pessimiste ?

 

Je suis optimiste car je constate que de plus en plus de personnes prennent cette pandémie au sérieux et commencent à observer les mesures de sécurité. Si l’ensemble de la population joue son rôle, le nombre de cas devrait logiquement diminuer.

Jeudi 21 Mai – INDE

L’Inde : Nirali de SOS Villages d’Enfants Faridabad partage ses expériences pendant le confinement

 

Nirali a déménagé à 800 km de sa famille SOS pour étudier à l’université. Lorsque l’Inde a décrété le confinement, elle s’est retrouvée seule et a appelé sa famille SOS pour obtenir un soutien émotionnel. Écoutez sa réaction.

 

 

Mercredi 20 Mai – COLOMBIE

La promesse d’Angela

 

 

« Je m’appelle Angela et j’ai 16 ans. Nous sommes originaires du Venezuela mais nous avons déménagé il y a trois ans à La Guajira, en Colombie.

 

Depuis le début du confinement en mars, nous nous réveillons chaque jour comme si nous allions à l’école. Nous nous préparons, nous préparons le petit déjeuner et nous nous asseyons pour faire nos devoirs. Chacun de nous a des guides d’exercices que ma mère a pris à l’école quand tout cela a commencé. Nous envoyons des photos des devoirs par SMS dans les délais impartis. Ma sœur aînée et moi aidons les plus petits mais nous avons besoin de matériel scolaire ; nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter du papier pour faire nos devoirs, alors nous réutilisons ce que nous avons.

 

Ma mère est actuellement au chômage et mon père est décédé l’année dernière. La nourriture devient chère et nous sommes sept bouches à nourrir.

 

Je me sens inquiète. Je veux que la quarantaine soit terminée pour que je puisse travailler et aider ma famille.

 

Avant de mourir, mon père m’a fait promettre d’aller à l’université et de faire prospérer ma famille. Quand ce sera fini, j’aiderai ma mère à ramener de l’argent à la maison, pendant que j’étudie. Et quand j’aurai fini mes études, je ferai tout ce que je peux pour obtenir une bourse d’études pour devenir avocat et nous acheter une belle maison« .

 

[Angela et sa famille font partie du programme d’intervention d’urgence en Colombie pour les migrants vénézuéliens].

 

Mardi 19 Mai – MACEDOINE DU NORD

Lutte contre la violence domestique

 

Valentina Dimovska est psychologue au sein du Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants en Macédoine du Nord depuis 10 ans. Sur les 50 familles avec lesquelles elle travaille, elle n’a eu connaissance que d’un seul cas de violence domestique pendant la période de confinement. Mme Dimovska explique la manière dont la pandémie affecte les familles à risque, les menaces qui pèsent sur les enfants et l’impact du travail de SOS Villages d’Enfants.

 

Quels changements avez-vous remarqués chez les familles à risque, conséquences directes des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus ?

 

Les familles luttent pour survivre. Elles n’ont pas d’argent. Elles ne peuvent acheter ni nourriture ni articles d’hygiène. Leurs enfants n’ont pas ou peu accès à la scolarité en ligne.

 

Notre travail avec les familles est perturbé. Nous parlons aux familles au téléphone et les rencontrons pendant quelques minutes lorsqu’elles viennent récupérer de la nourriture ou des fournitures de première nécessité. Avec cela, nous ne faisons qu’effleurer la surface. Nous ne pouvons pas être sûrs de ce qui se passe réellement et cerner les problèmes plus profonds que la crise entraîne au sein de la famille.

 

Cependant, nous connaissons très bien les familles et elles nous font confiance. Nous les appelons suivant une fréquence qui dépend de notre dernière évaluation de leur situation et de leurs besoins. Jusqu’à présent, deux mois après le début de la crise, nous avons eu un incident majeur, un cas de violence domestique pour lequel nous avons réussi à intervenir.

 

Que s’est-il passé ? Comment êtes-vous intervenue ?

 

Cette famille avait un certain nombre de problèmes, mais la violence domestique n’en faisait pas partie. Le père a perdu son emploi au début du mois de mars. Les enfants sont restés à la maison car les écoles et les jardins d’enfants ont fermé. La famille n’avait pas d’économies, pas de possibilité de s’approvisionner, pas de famille élargie pour les aider. Ils ont épuisé la nourriture que nous leur avions distribuée pour survivre.

 

J’ai parlé aux parents séparément au téléphone. La mère m’a dit que les dernières semaines étaient tendues. Les deux conjoints n’avaient pas beaucoup de patience l’un envers l’autre et envers les enfants et se disputaient souvent. Ce jour-là, la dispute a dégénéré en jurons et en insultes, puis il l’a frappée. . Les cris et les pleurs des enfants ont alerté un voisin qui a appelé la police.. Lors d’un échange plus approfondi avec le père, il a déclaré qu’il se sentait impuissant et désespéré car il ne pouvait pas subvenir aux besoins de sa famille. Il a reconnu que la raison de l’incident était sa frustration. J’ai parlé souvent et longuement aux deux parents. Au cours de ces entretiens, je leur ai rappelé les ateliers auxquels ils ont participé et leur séance de conseil individuel en leur répétant sans cesse les conséquences de tels actes de violence sur les enfants.

 

J’ai réussi à ce que tous les deux, en particulier le père, prennent conscience des raisons non seulement de la violence mais aussi des disputes constantes des jours précédents. Rafraîchir leurs souvenirs avec les choses qu’ils ont apprises dans nos ateliers les a aidés à parler ouvertement entre eux. Les services sociaux de l’État les ont invités à demander l’aide du gouvernement et la police a effectué des visites de suivi pour assurer la sécurité des enfants et de la mère. Tout cela a aidé les conjoints à redevenir partenaires. Je continue à téléphoner régulièrement aux deux parents.

 

Qu’en est-il des enfants ?

 

Malheureusement, c’est la seule et, pour nous, la plus importante intervention que nous ne pouvons pas faire maintenant. J’ai parlé à l’aîné des enfants au téléphone, mais à part les « Je vais bien » et les « C’est bien », je n’ai pas pu aller plus loin.

 

Les enfants qui sont victimes ou témoins de violence ne peuvent souvent pas verbaliser leurs expériences et leurs émotions. Surtout les plus petits et dans le cas de cette famille, tous les enfants ont moins de sept ans. Dans une conversation, les enfants donnent des réponses courtes et sèches sans donner de détails sur leurs craintes et les traumatismes subis. La meilleure façon de comprendre l’état psycho-émotionnel des enfants et d’apprendre la racine de leur traumatisme pour pouvoir les aider correctement, est par le biais d’un dessin, d’une histoire ou par l’observation.

 

Les mesures de prévention de la pandémie nous empêchent d’apporter une aide psychologique adéquate aux enfants. Leur poser des questions par téléphone sur ce qui s’est passé et sur ce qu’ils ont ressenti peut être préjudiciable. Les enfants revivraient le traumatisme et nous ne serions pas en mesure de les guérir.

 

Comment les enfants peuvent-ils alors être protégés ?

 

La façon de protéger les enfants dans ces circonstances est d’intervenir auprès des parents, leur faire comprendre les conséquences de leurs actes. Je répète aux parents que la violence mène à la violence. Si un enfant voit de la violence au quotidien, il pensera que la violence est la façon de se comporter et de communiquer. Il est probable qu’un tyran ait déjà été victime de violence. Bien sûr, nous ne justifions jamais un comportement violent. Nous nous efforçons de mettre fin à ces comportements, de traiter les traumatismes de manière appropriée et professionnelle et de guider la personne vers le développement d’une attitude positive.

 

Dans mes appels téléphoniques quotidiens avec tous les parents, je répète que les enfants sont non seulement privés de leur liberté de mouvement mais aussi d’autres modèles d’apprentissage et d’autres types de communication qu’ils reçoivent à l’école, de leurs pairs, de leurs voisins et de leurs parents. Dans cette crise, les enfants n’ont que leurs parents. Le parent n’est plus le principal pourvoyeur de soins et d’assistance. Le parent est maintenant aussi l’enseignant et l’ami de l’école. C’est trop, nous en sommes bien conscients.

 

Les mesures de prévention de la pandémie peuvent entraîner et entraînent effectivement des frustrations. J’essaie de mettre en évidence les aspects positifs et c’est ce dont je parle avec les parents. Je ramène les parents à l’époque où passer du temps avec leurs enfants était un problème. Je leur dis qu’il est temps de renforcer leur relation avec les enfants, de mieux les connaître, de trouver des intérêts communs et de discuter. Partagez vos histoires d’enfance heureuses, vos souvenirs heureux, interrogez-les sur leurs moments particuliers, fantasmez sur l’avenir, faites des projets.

 

Aucun d’entre nous n’a jamais connu une telle crise. Mais chaque crise doit être considérée comme une opportunité. Nous ne pouvons pas nous enfermer dans le négatif, et nous avons le devoir de ne pas laisser cela arriver aux enfants.

 

Quelle est l’efficacité de cette approche ?

 

Sur les 50 familles qui participent actuellement à notre Programme, en deux mois de crise nous n’avons eu que ce seul cas de violence domestique que j’ai décrit. Je ne me fais pas d’illusions sur la réalité. Nous saurons avec certitude ce qui s’est passé et quels problèmes se sont posés lorsque nous pourrons rencontrer à nouveau les familles.

 

Ce qui me convainc que, malgré la crise, notre aide fait une différence, c’est de savoir les progrès que nous avons réalisés avec toutes les familles avant le début de la crise. En moyenne, une famille reste dans notre Programme pendant trois ans. Lors de l’admission dans le Programme, chaque famille à risque est évaluée, les principaux problèmes sont répertoriés et, conjointement avec la famille, nous établissons un plan de développement familial avec des objectifs clairs. Nous abordons chaque problème individuellement et par étapes. À chaque étape, nous aidons et renforçons non seulement les enfants mais aussi leurs parents. Ce que nous nous efforçons d’obtenir, c’est une famille forte qui n’a plus besoin de notre aide

Samedi 16 Mai – CAP – VERT

La pandémie a bouleversé la vie des enfants. Écoutez ce que les enfants du village d’enfants SOS Assomada au Cap-Vert ont à dire !

 

Jeudi 14 Mai – SOMALIE

“Je ne sais pas comment je vais nourrir ma famille!”

 

Sirad Sheikh Doon et ses petits-enfants vivent à Mogadiscio, en Somalie (district d’Heliwa). La famille avait un petit commerce près d’une école voisine et Sirad vendait des confiseries et des biscuits devant l’école. Les élèves représentaient la majorité de sa clientèle. Elle aidait sa famille avec le maigre revenu que cela lui procurait en payant le loyer, l’eau, les frais de scolarité…

 

“La pandémie du coronavirus a mis un coup d’arrêt à mon activité. Je gagnais mon revenu quotidien en vendant confiseries et biscuits aux élèves de l’école. Le gouvernement somalien a imposé des mesures de restriction et a fermé tous les établissements d’enseignement. Aujourd’hui, je souffre de problèmes financiers et je ne suis plus capable de pourvoir aux besoins fondamentaux de ma famille comme auparavant. J’ai la chance d’avoir de bons voisins qui prennent soin de moi comme de leur propre famille mais combien de temps pourront-ils subvenir à mes besoins ?”

“J’essaie de protéger ma famille par des mesures d’hygiène, avec le peu de fournitures disponibles dans notre maison. J’ai vu à la télévision chez mes voisins comment se laver correctement les mains avec de l’eau et du savon. Je l’ai appliqué à la maison avec les enfants. Je peux heureusement dire qu’ils prennent le lavage des mains au sérieux et qu’ils le font aussi souvent que possible. Cependant, personne dans notre communauté ne peut se permettre d’acheter des masques ou des gants. Nous utilisons le voile pour nous couvrir le visage quand nous sortons de la maison. J’espère que le gouvernement recevra suffisamment de masques, gants et produits d’hygiène et qu’il le distribuera aux populations déplacées à l’intérieur du pays et aux communautés les plus pauvres”. — Sirad Sheikh Doon

 

“Cela me manque de ne plus jamais pouvoir jouer avec mes amis à cause du virus. Je reste tout le temps à la maison et cela m’ennuie de jouer seulement avec mes frères et soeurs. Mes amis me manquent tellement. Tout le monde en ville est inquiet à propos du virus, notre rue est vide et n’est plus animée comme avant. Je voudrais que les choses redeviennent normales” – Zarah*,10 ans.

 

*Prénom modifié pour des raisons de protection de la vie privée

Mercredi 13 Mai – ETHIOPIE

L’Afrique retient son souffle et se prépare au désastre

 

Malgré le nombre relativement faible de cas d’infection et de décès, l’Afrique subit déjà les effets de la pandémie mondiale. Les familles vulnérables, déjà au bord du gouffre, risquent maintenant de s’effondrer en raison des quarantaines et des revers économiques.

 

Justine Lungu, expert en autonomisation des familles et des communautés au sein de SOS Villages d’Enfants, développe des interventions de résilience qui permettent de maintenir les familles unies en Afrique subsaharienne. Basé à Addis-Abeba, en Éthiopie, M. Lungu met en garde contre une augmentation dramatique du nombre d’enfants vulnérables et abandonnés et du nombre de familles ayant besoin d’un soutien. Il demande instamment de commencer dès maintenant à se préparer aux conséquences de la catastrophe.

 

Qu’est-ce qui rend les familles de la région subsaharienne particulièrement vulnérables au Covid19 ?

 

La population avec laquelle nous travaillons, vit en grande partie dans des endroits surpeuplés, dans des bidonvilles. Dans une maison, il peut y avoir 5 à 10 personnes vivant dans la même pièce. Donc, lorsque vous parlez de distanciation sociale, ce principe de prévention est très difficile à appliquer lorsque les gens vivent dans des maisons surpeuplées.

 

En ce qui concerne l’hygiène et le lavage des mains, de nombreuses familles ne disposent pas d’un approvisionnement en eau adéquat ou suffisant. Donc, quand vous dites « Lavez-vous les mains », la question est « Où est l’eau » ? C’est l’un des défis à relever. De plus, avoir du savon pour se laver les mains n’est pas considéré comme une nécessité. C’est considéré comme un privilège. Ces familles ont des besoins plus pressants et cela les rend plus vulnérables.

 

Enfin, elles n’ont pas d’économies pour répondre à leurs besoins quotidiens. Elles vendent à l’heure du déjeuner et achètent immédiatement de la nourriture. Elles vivent au jour le jour. Donc, lorsque vous leur dites « Il y a un confinement, ne bougez pas, restez chez vous », vous les mettez en fait en quarantaine jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ces familles vivent dans des zones qui sont dans l’angle mort de la prestation des services sociaux du gouvernement. Les équipements de base sont inadéquats ou totalement inexistants.

 

Quel est l’impact potentiel de la pandémie mondiale sur ces familles ?

 

En conséquence directe du Covid19, nous prévoyons une augmentation du nombre d’enfants qui auront besoin de soins alternatifs. Dans cette situation, où la plupart des personnes ont perdu leur emploi et sont économiquement démunies, cela entraîne normalement une augmentation des abandons d’enfants. En outre, de nombreux enfants peuvent devenir orphelins, conséquence naturelle de la mort de leurs grands-parents qui s’occupent d’eux à cause du Covid19. La capacité de la famille élargie à subvenir aux besoins du ménage s’en trouve alors dépassée. Cette situation économique, combinée à l’inaccessibilité du filet de sécurité que sont les services sociaux, signifie que la famille élargie pourrait ne pas être en mesure de prendre en charge ces enfants. De plus, nous constatons déjà une augmentation du nombre de familles qui participent à nos Programmes de Renforcement de la Famille. À partir d’aujourd’hui, nous prévoyons que le nombre de familles devenant vulnérables et ayant besoin d’un soutien extérieur va tripler, uniquement en raison de l’impact de la quarantaine et du verrouillage des petites entreprises. Mais si le Covid19 se répand réellement, la situation va s’aggraver et ce sera bien pire que ce que nous observons en Europe. Nos gouvernements n’ont pas la capacité financière, les ressources humaines et les infrastructures nécessaires pour contenir une telle situation.

 

Que peut-on faire pour en atténuer les conséquences ?

 

Dès maintenant, nous devons commencer à préparer l’après-Covid19. Que se passera-t-il après l’ouverture ? Comment gérer la période de transition ? Comment aider les gens à se réinsérer dans leur vie ?

 

Mercredi 13 Mai – INDONESIE

« Ce virus se propage rapidement et touche de nombreuses personnes »

 

Andi Supriyanto, 24 ans, infirmier, a grandi dans le village d’enfants SOS de Jakarta, en Indonésie. Aujourd’hui, il est en première ligne de la pandémie Covid19, en traitant des patients à l’hôpital Dharmais pour cancéreux de Jakarta.

 

« Je travaille au Dharmais Cancer Hospital de Jakarta, où nous avons ouvert trois nouvelles salles spéciales pour les patients suspectés d’être atteints de Covid19 et d’autres maladies respiratoires. Je constate que ce virus se propage rapidement et touche de nombreuses personnes. Les personnes qui risquent d’être infectées sont notamment les patients atteints de cancer du poumon et du nasopharynx, les personnes souffrant de maladies respiratoires et les personnes âgées.

 

Je traite et prends soin des patients atteints de Covid19. J’aide à les nourrir, je vérifie leurs signes vitaux et je leur donne des médicaments. J’utilise des équipements de protection individuelle et je me lave souvent les mains pour éviter de propager ou de contracter le virus. J’essaie de manger sainement et de boire de l’eau. Je me tiens également au courant de la pandémie en lisant le journal et en suivant les réseaux sociaux. Je me sens bien quand je vois le moral des patients qui vont mieux et qui peuvent retourner dans leur famille.

 

J’ai peur de propager des virus et des bactéries depuis l’hôpital, même si nous prenons les précautions nécessaires avec des équipements de protection individuelle. Bien que nous recevions beaucoup d’EPI grâce à des dons, je crains que dans les zones rurales, nos collègues ne puissent pas recevoir de bons équipements de protection individuelle en raison de l’accès limité à la région et aux fonds.

 

Bien que ce soit un travail fatigant, je m’engage en tant qu’infirmier. Avant l’épidémie, nous étions déjà conscients des dangers des bactéries et des virus infectieux. Nous continuons à travailler de tout cœur pour servir les patients pendant l’épidémie. Nous apprenons quelque chose de nouveau chaque jour et nous touchons de nombreuses vies. Nous nous occupons de personnes ayant des besoins biologiques, physiques, psychologiques et sociaux. Nous ne nous occupons pas seulement des patients mais aussi de leurs familles. J’aime ce travail. C’est plus qu’une profession car je veux améliorer la qualité de vie des gens. Je veux donner ma vie pour aider d’autres personnes dans le besoin et continuer à tendre la main à plus de gens ».

Lundi 11 Mai

 « Les enfants ont toujours besoin d’avoir quelqu’un à leurs côtés, et d’autant plus en temps de crise »

 

Appel personnel de Siddhartha Kaul, président de SOS Villages d’Enfants International :

 

Assise près de moi dans le village d’enfants SOS de Greenfields (Inde) où j’ai grandi, Asha, 11 ans, me demande : « quand est-ce que je pourrai aller à l’école et jouer avec mes amis ? Maman travaille beaucoup… j’aimerais lui faire un bisou et un câlin. » Pour être honnête, je n’ai rien à lui répondre. Alors j’ai simplement dit : « bientôt ma petite, bientôt ». Partout dans le monde, tous les enfants posent ces mêmes questions, qui restent sans véritable réponse.

 

Le monde n’était absolument pas prêt à faire face à la pandémie du coronavirus. Comme souvent, nous nous sommes adressés à Google ou Wikipédia, mais là non plus, pas de réponse valable. La seule chose que nous pouvons faire, c’est nous assurer de la sécurité des enfants et des familles. Et c’est précisément ce que fait SOS Villages d’Enfants depuis plus de 70 ans, à travers 136 pays et territoires.

 

Arrêtons-nous un instant pour réfléchir : qu’arrivera-t-il à la prochaine génération ? Une chose est certaine : le monde sera différent, très différent. Beaucoup d’entre nous vivent dans la peur, celle d’attraper ce virus potentiellement mortel, et celle de le transmettre à nos proches.

 

Il est de notre responsabilité, à vous et à moi, de veiller à la sécurité de la prochaine génération, de lui assurer un avenir sûr. S’agissant des enfants isolés ou risquant d’être séparés de leurs familles, le problème est d’autant plus délicat. Les enfants ont toujours besoin d’avoir quelqu’un à leurs côtés, et d’autant plus en temps de crise. Le débat tourne aujourd’hui principalement autour des adultes, et nous nous exposons à de lourdes menaces en ignorant l’impact direct et indirect de la pandémie sur les enfants. Nos premiers échanges avec nos collègues et partenaires du monde entier ont révélé que de plus en plus d’enfants auraient besoin d’une prise en charge alternative, du fait de l’explosion des cellules familiales ; phénomène qui, souvent, pourrait et devrait être évité.

 

J’entends de plus en plus parler de « nouveaux pauvres ». Des millions de travailleurs journaliers se retrouvent sans emploi, et sans abri. Leur survie est en jeu. Et n’oublions pas qu’ils ont des familles, des enfants. Que se passera-t-il si nous ne nous serrons pas les coudes pour veiller à ce que les enfants ne se retrouvent pas seuls ? Aujourd’hui, nous avons besoin de solidarité plus que de toute autre chose, il nous faut nous concentrer sur ce qui nous lie, plutôt que sur ce qui nous divise.

 

En nous unissant, en nous soutenant les uns les autres, nous parviendrons à faire face à l’impact de ce coronavirus sur les enfants, les jeunes et les familles. Nous n’avons pas encore de réponse à la question d’Asha, mais tous ensemble, avec l’expertise et le soutien de la famille locale et internationale de SOS Villages d’Enfants, nous pouvons veiller à ce que des milliers d’enfants aient quelqu’un à leurs côtés en ces temps de crise.

 

Prenez soin de vous, et n’oubliez pas les enfants.

 

 

Samedi 9 Mai – MAROC

La pandémie a bouleversé la vie des enfants. Mais les préventions actuelles n’empêchent pas les enfants de s’amuser chez eux.

 

Découvrez en vidéo, la vie quotidienne des enfants de SOS Villages d’Enfants Maroc.

 

 

Vendredi 8 Mai – BANGLADESH

« Je veux retourner à mon ancienne vie »

 

« Ce sont des vacances non désirées pour tout le monde au Bangladesh à l’heure actuelle. Mon école aussi est fermée pour une durée incertaine. J’essaie de maintenir un horaire pour continuer à suivre mes cours réguliers. Je suis le programme et je me prépare aux examens à venir. Il n’est pas certain que l’examen aura lieu à la date annoncée ou non, mais comme je n’ai pas de meilleur plan, je suis actuellement en train de le suivre.

 

Le monde traverse actuellement une période difficile. J’essaie de ne pas me plaindre des choses qui me rendent anxieux. Je sais que la situation devient chaque jour plus dangereuse au Bangladesh. Lorsque je vois un groupe de mendiants dans les rues, demandant de la nourriture, j’ai peur pour eux et je me demande ce qui va leur arriver. Survivront-ils à ces moments difficiles s’ils ne sont pas capables de donner suffisamment de nourriture aux membres de leur famille ? Je me demande souvent si je ne peux pas aller à l’école et si je ne peux pas rencontrer mes amis, alors qu’est-ce que je fais. Je m’accroche à tout ce qui peut me permettre de rester dans la routine comme avant l’arrivée de Coronavirus. Pour parler à mes amis, j’emprunte le téléphone de ma mère et je leur parle, afin de ne pas perdre totalement le contact avec eux. Pour me sentir en sécurité, je vais dans notre petit coin de jardin et je fais un peu de jardinage. Je fais aussi régulièrement de l’exercice physique pour me maintenir en forme. Je prie le Tout-Puissant pour que la situation épidémique se termine rapidement afin que je puisse retourner à ma vie d’avant » dit Israt, 16 ans.

Jeudi 7 Mai – NIGERIA

 

Répandre l’espoir pendant le confinement à Gwagwalada, au Nigeria

 

Ayomide a vu de grands progrès dans sa famille depuis que l’équipe de renforcement de SOS Famille est intervenue pour soutenir sa famille. Ses cinq enfants sont tous allés à l’école et sa ferme et ses élevages de volaille ont obtenu de bons résultats. Alors que l’épidémie de coronavirus a mis à mal ses moyens de subsistance, Ayomide, en tant que membre actif de la branche féminine dans les associations religieuses et politiques, essaie de réduire l’impact de Covid-19 sur les familles plus vulnérables de sa communauté, à sa manière.

 

 

« Je suis une agricultrice dans l’âme. Quand je me réveille le matin, je veux juste visiter ma ferme principale pour planter une nouvelle culture en cette saison des pluies. Mais c’est loin de chez moi, et le confinement m’empêche d’y aller. La ferme ne va pas bien en ce moment parce que les bergers ont conduit leurs animaux dans la culture, détruisant la plupart de ce que j’aurais pu récolter. C’est de là que provient la majeure partie de notre nourriture. Je vends souvent le surplus au marché mais je n’ai rien à vendre maintenant, ce qui est mauvais pour mon revenu. La ferme autour de la maison m’occupe, mais elle n’est plus aussi fertile qu’avant.

 

J’ai gardé quelques poulets dans mon enceinte pour les vendre. Seuls quelques clients les achètent ces jours-ci. Je pense que manger de la viande n’est plus une priorité pour de nombreuses familles. Celles qui achètent veulent un crédit pour payer en deux ou trois jours. Mes clients des villages éloignés respectent la directive « restez chez vous » du gouvernement et ne peuvent plus venir ici.

 

Dans la situation actuelle de blocage, les marchés ne sont ouverts que pendant quelques heures et les prix des denrées alimentaires ont augmenté. Cela a obligé ma famille à s’adapter à notre environnement changeant et nous avons réduit de trois à deux repas par jour. Pour notre nouveau temps trouvé, mes trois aînés de 26, 22 et 20 ans organisent des cours pour leurs deux plus jeunes de 16 et 13 ans, en prenant le rôle d’enseignants. Ils leur apprennent également à gérer leurs émotions lorsqu’ils se sentent anxieux et fatigués de rester à la maison, et à être reconnaissants du temps que nous passons à créer des liens en famille ».

 

Mercredi 6 Mai – BOLIVIE

La famille de Noemy s’unit pour lutter contre le coronavirus

 

« Je m’appelle Noemy Florez et j’ai 31 ans. J’habite à Santa Cruz, en Bolivie.

 

Au début du confinement, j’ai déménagé chez mes parents avec mon mari et mes enfants, nous restons aussi dans la famille de mon frère. Nous avons décidé de nous réunir parce que de cette façon, nous pouvons partager le peu de revenus que nous gagnons sans nous exposer constamment. Nous nous entendons bien, j’essaie de ne pas stresser parce que c’est aussi contagieux.

 

Je travaille habituellement à la fabrication et à la vente d’ « empanadas », mais il y a des restrictions en ce moment, alors je vends des œufs, des produits laitiers et d’autres produits d’épicerie avec mon frère. Il a un stand sur le marché, donc nous avons un permis. Nous prenons toutes les précautions sanitaires ; nous partons tous les deux à 6 heures du matin et nous rentrons à la maison à midi. Au début, les ventes étaient bonnes, mais maintenant elles ont chuté, probablement parce que les gens n’ont plus d’argent. Mon mari est mécanicien automobile et il est au point mort, c’est donc notre seul revenu pour l’instant.

 

Hier, après le travail, mon frère et moi avons apporté de la nourriture à une tante que nous avons, elle a presque 80 ans. Elle ne peut pas sortir et elle a du mal à s’en sortir. Nous devons nous soutenir les uns les autres, surtout notre famille.

 

A la maison, nous essayons de motiver les enfants : nous les faisons lire et organisons des activités. Ils s’entendent bien avec les enfants de mon frère et c’est comme avoir une petite classe à la maison. On dit que les écoles vont redémarrer en mai mais je ne laisserai pas mes enfants aller à l’école si ce n’est pas sûr. J’espère qu’ils organiseront bientôt des cours en ligne.

 

J’étudie pour obtenir un diplôme en éducation précoce, tout est en ligne et tout va bien. Je prends les appels de mon téléphone mais je dois constamment acheter des crédits. C’est difficile de trouver du temps entre le travail et les enfants, mais je me débrouille. C’est bien de continuer à poursuivre mon rêve de devenir enseignante malgré la crise « .

 

Mardi 5 Mai – GEORGIE

La violence domestique et la maltraitance des enfants pourraient être en augmentation, avertit un expert

 

Nelly Akobia est conseillère et directrice de programme de SOS Villages d’Enfants Géorgie. Après des années de formation et de supervision professionnelle dans les programmes de renforcement de la famille, Nelly a rejoint l’organisation en tant que responsable à Zugdidi, en Géorgie occidentale, en janvier 2020.

 

Nelly est titulaire d’une maîtrise en travail social de l’université de Columbia et a plus de dix ans d’expérience dans le domaine du travail social et du développement des services sociaux pour divers groupes vulnérables et dans le domaine de la violence domestique et sexiste. Elle parle des problèmes auxquels sont confrontées les familles à risque en Géorgie, en mettant l’accent sur les risques de violence.

 

Comment la crise pandémique a-t-elle affecté les familles à risque ? Quels changements remarquez-vous ?

 

Il y a eu une détérioration de la situation dans les familles à risque. Les familles connaissent un niveau de stress élevé. Les parents et les personnes qui s’occupent des enfants doivent consacrer plus de temps et de ressources aux enfants et aux autres membres de la famille dont ils s’occupent. De nombreux parents ont perdu leur emploi, soit parce qu’ils ne peuvent pas trouver de travail dans le secteur informel, soit parce que leur emploi a été supprimé en raison de la pandémie. En outre, nous ne pouvons pas fournir nos services de renforcement de la famille, comme le soutien psychosocial et les activités de renforcement économique, de la manière habituelle, directement par le biais de conseils individuels ou d’ateliers.

 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles sont confrontées les familles à risque dans la pandémie actuelle ?

 

Les principales difficultés sont liées au manque de ressources : financières, matérielles ou humaines. Les familles ne peuvent pas accéder aux services et aux ressources comme avant la pandémie. Ces difficultés concernent tous les domaines, mais plus particulièrement l’appauvrissement, les problèmes de garde d’enfants, la parentalité positive, le soutien à l’éducation et au développement des enfants, les relations entre les membres de la famille, les risques de maltraitance des enfants, la violence sexiste et/ou la violence des membres de la famille.

 

Quels sont les besoins les plus importants des familles à risque aujourd’hui ?

 

Nous avons identifié les besoins suivants :

– Alimentation

– Produits sanitaires, y compris les masques et les désinfectants

– Matériel pédagogique

– Matériel nécessaire pour soutenir le développement des enfants

– Soutien psycho-émotionnel pour prévenir les abus domestiques, en particulier les abus liés au sexe et aux enfants

– Psycho-émotionnel pour diminuer les niveaux élevés de stress dans les relations familiales et dans l’interaction avec les enfants

– Soutien aux parents, notamment en ce qui concerne la planification de la routine quotidienne, des activités, etc.

– Soutien à l’apprentissage à distance et en ligne, y compris les ressources techniques nécessaires

– Aide au paiement du loyer

– Médicaments

 

Quel est l’impact de la crise pandémique actuelle sur le risque de violence dans ces familles ?

 

Avant même la pandémie, la Géorgie connaissait des niveaux alarmants de maltraitance des enfants et de violence sexiste, y compris le féminicide.

 

Lundi 4 Mai – INDONESIE

Les enfants de SOS Villages d’enfants Indonésie expliquent comment ils voient le coronavirus et comment il affecte leur vie quotidienne.

 

Samedi 2 Mai – GHANA

Un père et ses filles face au coronavirus

 

Pendant plusieurs mois avant l’apparition du coronavirus, Nyaaba ne s’est pas préoccupé de l’avenir de ses deux plus jeunes filles. Elles allaient à l’école régulièrement, bien habillées dans un uniforme scolaire soigné et avec toutes leurs fournitures scolaires fournies.

 

Marikah, 15 ans, et Serwa, 12 ans, allaient même à l’école à vélo, ce qui avait permis de réduire considérablement le temps qu’elles mettaient auparavant à parcourir les 8 kilomètres à pied. Le soutien du Programme de Renforcement des Familles de SOS Villages d’Enfants a permis de réduire leurs frais d’éducation et leur père, âgé, peut ainsi se concentrer sur leur alimentation.

 

Nyaaba, 66 ans, subvient aux besoins de ses enfants avec le riz et le maïs qu’il plante sur sa ferme dans la campagne ghanéenne où la famille s’est installée. Sa femme est morte il y a sept ans, alors que Serwa avait quatre ans. Nyaaba a dû s’occuper d’elle seul à partir de cet âge.

 

« Je suis un vieil homme qui s’efforce d’élever ses deux filles et maintenant le coronavirus est venu me donner une autre raison de m’inquiéter », dit Nyaaba. « À cause de ce mauvais virus, je ne suis pas en mesure de m’engager dans une activité significative ces jours-ci. Les agriculteurs commerciaux qui achetaient des surplus de nourriture à de petits exploitants comme moi ne viennent plus. Le revenu familial a donc diminué et cela me pousse à subvenir autrement aux besoins de la famille », dit-il.

 

Nyaaba a récemment récolté du riz qui doit être transformé mais il ne peut pas se rendre à Kumasi en raison du confinement. Il a perdu des revenus qui, espérait-il, permettraient de subvenir aux besoins de la famille pendant la crise.

« Je ne peux pas vendre le riz dans cette période de crise sanitaire », dit Nyaaba. « Je prie pour que les problèmes liés au virus disparaissent afin que je puisse traiter mon riz ».

 

Marikah, la fille aînée, pense davantage à l’école. Elle avait commencé son premier trimestre de septième année lorsque les écoles ont fermé au Ghana pour protéger les enfants du virus. « Je déteste être à la maison et ne pas aller à l’école », dit Marikah. « Je m’inquiète de ne pas pouvoir regarder les programmes scolaires à la télévision et les autres cours en ligne qui se déroulent actuellement parce que nous n’avons ni télévision ni ordinateur. Comment vais-je pouvoir rattraper mes camarades qui ont accès à ces éléments ?J’ai l’impression que ma vie est au point mort »

 

Vendredi 1 Mai – PEROU

 

La violence domestique : une menace permanente au Pérou

 

Le taux alarmant de violences domestique au Pérou en fait l’une des raisons pour lesquelles les enfants sont séparés de leur famille dans le pays. A SOS Villages d’Enfants Pérou, l’on s’efforce de maintenir les familles unies grâce à des programmes conçus pour s’attaquer aux causes profondes de la violence.

 

Dans une société où les rôles des hommes et des femmes sont profondément intériorisés et qui reproduit des relations de pouvoir inégales entre les hommes et les femmes, la violence est souvent tolérée et même justifiée dans les foyers. L’année dernière, plus de 200 000 cas de violences domestiques ont été signalés dans le pays, soit l’un des taux les plus élevés d’Amérique latine. En outre, selon le ministère des femmes et des populations vulnérables, environ 70 % des enfants placés dans le système de protection de remplacement avaient été victimes de violence physique, sexuelle ou psychologique chez eux.

 

« Dans la plupart des cas, les femmes ont vu la violence chez elles et cela leur semble normal, ce qui entraîne la soumission, l’incapacité d’agir, une faible estime de soi et un manque de conscience de ce qui se passe », explique Stephany Orihuela, spécialiste de la protection de l’enfance et psychologue à SOS Villages d’Enfants Pérou. « Cela a de graves conséquences sur le comportement des enfants, comme des problèmes émotionnels, de faibles résultats scolaires et la normalisation de la violence ».

 

Le niveau de violence n’a fait qu’augmenter car les familles sont contraintes de rester à la maison en raison de la pandémie de coronavirus. Dans les premiers jours du confinement, près de 4 000 appels ont été reçus par la ligne d’assistance téléphonique nationale pour la violence domestique.

 

« L’incertitude et le stress sur le plan économique peuvent conduire à un clash violent et les limites imposées obligent les familles à coexister dans la violence, ce qui peut causer des dommages irréparables chez les victimes », déclare Mme Orihuela.

 

Une approche holistique

 

En coopération avec les chefs de communautés, SOS Villages d’Enfants Pérou promeut ce qu’il appelle des « communautés protectrices » où les gens sont formés pour identifier les cas de violences domestiques dans leur quartier et informer l’équipe de SOS Villages d’Enfants.

 

« Si la vie ou l’intégrité d’une personne est en danger, le conseiller familial de SOS Villages d’Enfants Pérou déposera le rapport de police avec le responsable de la communauté », explique Paola Oliviera, spécialiste du Programme de Renforcement de la Famille. « Sinon, l’équipe de SOS Villages d’Enfants travaillera en collaboration avec les institutions gouvernementales pour soutenir la famille ».

Vendredi 1 Mai – PALESTINE

Le divorce s’accompagne de la stigmatisation des femmes de sa communauté palestinienne et peut même constituer un obstacle à la recherche d’un emploi.

 

Mais l’ancien mari de Nadera n’a pas assumé la responsabilité des enfants en tant que parent ou soutien de famille. Pour le bien de ses enfants, elle a senti qu’elle devait prendre le contrôle. Cependant, sans emploi ni éducation formelle, elle s’est battue.

 

 

Jeudi 30 avril – COLOMBIE

Jerliz est devenue mère à 19 ans et depuis lors, elle souhaite devenir le meilleur d’elle-même pour le bien de son enfant. SOS Villages d’enfants Colombie l’a aidée à améliorer ses compétences professionnelles grâce à une formation, tout en l’aidant à élever l’enfant, renforçant ainsi ses capacités parentales.

 

 

Jeudi 30 avril

L’université de Brown et SOS Villages d’Enfants : une recherche mondiale sur les facteurs de séparation entre les enfants et leur famille

 

De nombreux facteurs conduisent les enfants à être séparés de leur famille. Malheureusement, il existe peu de données qui donnent une vision globale des raisons de cette situation. SOS Villages d’Enfants International, à la recherche de preuves pour éclairer les politiques et les pratiques, s’est tourné vers les chercheurs de l’Université de Brown à Providence, Rhode Island, pour mener ce que l’on pense être la toute première analyse documentaire mondiale sur les raisons de la séparation entre les enfants et leur famille. La recherche est dirigée par Susan E. Short, professeur de sociologie et directrice du Centre d’études et de formation sur la population de l’université de Brown. Elle indique qu’ils sont à mi-chemin et qu’ils publieront leurs conclusions dans un article révisé par des pairs.

 

Comment est née l’idée de cette recherche ?

 

Prof. Short : « L’année dernière, mes collègues et moi-même, à Brown, avons eu une conversation avec l’équipe de recherche de SOS Villages d’Enfants International. Nous avons évoqué toutes les raisons pour lesquelles les enfants sont séparés de leur famille. Nous nous sommes rendu compte qu’il existait de nombreuses études sur des populations d’enfants spécifiques mais qu’il y avait peu de recherches ayant une vision globale sur cette question. L’équipe de recherche de SOS Villages d’Enfants a pensé que ces informations pourraient être utiles pour eux et notre équipe à Brown a estimé que ces informations seraient également utiles aux chercheurs qui travaillent dans ce domaine ».

 

Pouvez-vous nous expliquer l’objectif de cette recherche ?

 

Prof. Short : « Je travaille avec des collègues de Brown, dont un groupe d’étudiants exceptionnels, pour examiner la littérature scientifique sur les raisons de la séparation. Jusqu’à présent, nous avons rassemblé environ 1000 articles de recherche qui ont été écrits sur la séparation entre les enfants et leur famille. Notre objectif est de passer en revue tous ces articles, afin de déterminer pour chacun d’entre eux la raison de la séparation, ainsi que d’autres éléments. Nous prévoyons d’écrire ensuite un article de recherche. Nous résumerons les raisons de la séparation et nous décrirons également comment ces raisons varient d’un endroit à l’autre, ainsi que d’autres facteurs ».

 

Comment pensez-vous que cette recherche sera utilisée à l’avenir ?

 

Prof. Short : « Les raisons de la séparation des enfants sont importantes pour concevoir les efforts visant à soutenir les familles dans le besoin. Les expériences et les besoins des enfants varient. Nous espérons que les résultats de l’étude fourniront des informations utiles aux organisations travaillant avec les familles, ainsi qu’aux chercheurs.

 

Nous espérons également que ces recherches permettront d’attirer davantage l’attention sur les enfants vulnérables et menacés de séparation. Des millions d’enfants sont séparés de leurs familles dans le monde entier et nous ne savons pas combien, ni même ce qu’il en est en tant que groupe car nous ne recueillons pas de données systématiques. Avec cette étude, nous rassemblons les recherches existantes afin que d’autres puissent les utiliser. C’est un début et nous devons faire plus ».

 

Qu’attendez-vous de la revue de la littérature ?

 

Prof. Short : « Les enfants sont vulnérables partout. Les raisons de la séparation sont différentes dans les différentes parties du monde. Elles dépendent du contexte local. Notre revue mettra en évidence cette variable.

 

Nous espérons également que cette étude mettra en évidence non seulement ce que nous savons mais aussi, et surtout, ce que nous ne savons pas. Il va mettre en évidence les lacunes. Cela nous aidera à voir les questions que nous ne posons pas et nous indiquer de nouvelles directions ».

Mercredi 29 avril – FLORIDABLANCA

Beatriz, étudiante et collaboratrice

 

Je m’appelle Beatriz, j’ai 23 ans et je vis au village d’enfants SOS de Floridablanca, en Colombie.

 

Le pays est bouclé depuis le mois dernier. Au début, c’était difficile car nous sommes sept personnes dans la maison. J’étais stressée mais heureusement, nous avons un beau jardin dans le village d’enfants SOS où je peux m’asseoir et respirer. Un garçon qui vit avec nous étudie l’éducation physique à l’université et il organise des séances d’entraînement tous les jours dans l’espace commun du village, cela m’aide beaucoup. Et à la maison, pendant nos temps libres, nous cuisinons ensemble, nous jouons à des jeux de société et nous regardons des films mais nous avons tous des moments où nous voulons être seuls. Je dois être patiente et ne pas désespérer, cela concerne tout le monde.

 

J’étudie l’enseignement initial à l’université et je termine en septembre prochain, le professeur nous envoie chaque semaine des devoirs avec des dates limites. Je suis également volontaire dans le cadre du programme d’intervention d’urgence, où j’organise des jeux pour les migrants vénézuéliens dans le refuge temporaire mais celui-ci est fermé en raison de la quarantaine. Récemment, j’ai commencé un stage à temps partiel en tant qu’aide-enseignante dans la garderie de SOS Villages d’Enfants pour les enfants vénézuéliens vivant dans la ville. Maintenant, avec la fermeture, je dois appeler 14 familles deux fois par semaine, pour les tenir au courant et leur proposer des activités pour les enfants.

 

Je m’inquiète pour les autres, pas pour moi. Je vais bien, c’est ma maison, je me sens en sécurité. J’ai tout et je ne peux pas me plaindre. Mais je m’inquiète pour les autres, la plupart de ces familles font des paris quotidiens, elles sont dans une impasse économique complète, je m’inquiète pour elles et de la façon dont cela affecte les enfants qui travaillent chaque jour.

Mardi 28 avril – COTE D’IVOIRE

Aminata, 17 ans, transportait de lourds sacs pour les clients du marché afin de soutenir les revenus de sa famille. Avec des partenaires communautaires, SOS Villages d’Enfants Côte d’Ivoire lui a permis d’apprendre un métier. Mais comme les ateliers de couture où elle travaille maintenant ont moins de clients à cause du coronavirus, Aminata doit lutter contre les effets économiques. Écoutez ce qu’elle a à dire.

 

Mardi 28 avril – MONGOLIE

Une famille souffre du confinement en Mongolie

 

En Mongolie, les hivers sont rudes si vous êtes pauvre. Si le froid ne rend pas malade, l’asphyxie due à la combustion du charbon peut le faire. Si vous êtes l’aîné d’une famille monoparentale et que vous vivez dans un bidonville, la vie peut être plus dure que d’habitude pendant une pandémie mondiale comme celle du coronavirus.

 

Arban, huit ans, a deux frères et sœurs et une mère célibataire qui est toujours au travail. Avant l’épidémie de coronavirus, la mère d’Arban travaillait comme couturière dans un atelier. Comme beaucoup d’autres, son travail s’est réduit de moitié après l’annonce du confinement. La mère d’Arban travaillait toujours de longues heures et occupait des emplois mal payés pour mettre de la nourriture sur la table, mais c’était à elle de materner ses jeunes frères et sœurs dès leur plus jeune âge. N’étant elle-même qu’une enfant, Arban était toujours épuisée et trouvait peu de temps et d’énergie pour ses études.

 

Lorsque sa mère a découvert le Programme de Renforcement de la Famille de SOS Villages d’Enfants pour les familles en difficulté, Arban a ressenti une étincelle d’espoir. Le Programme a aidé la mère d’Arban à trouver un emploi mieux rémunéré, Arban a reçu des fournitures scolaires et a pu payer ses frais de scolarité pendant que ses frères et sœurs étaient pris en charge dans un jardin d’enfants.

 

Une lutte pour survivre

 

Les améliorations apportées à la vie de la famille Arban ont cependant été de courte durée car la pandémie mondiale a frappé Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie. En plus de faire de nombreuses victimes, le virus a rendu les lieux de refuge des communautés comme les écoles, les jardins d’enfants et les centres de formation dangereux pour les personnes dont la survie en dépendait. Arban essaie de garder une trace de ses cours en les regardant à la télévision mais elle doit lutter.*

 

« Les leçons sont diffusées à la télévision mais notre poste est vieux et petit, donc je ne peux pas voir certaines des choses que le professeur écrit », dit Arban.

 

Bien que certaines leçons et certains devoirs soient imprimés sur papier et enseignés en ligne par un enseignant de SOS Villages d’Enfants pour les enfants vulnérables comme Arban, elle dit qu’il est encore difficile de rendre les devoirs à l’enseignant de la classe à temps car elle n’a pas d’ordinateur ni de smartphone.

Lundi 27 avril – ZAMBIE

La pandémie a bouleversé la vie des enfants. Ils ont besoin de soins, de protection et de soutien pour traverser ces moments difficiles et devraient toujours avoir la possibilité d’exprimer leurs sentiments. Écoutez ce que Palo de SOS Villages d’enfants Zambie a à dire.

 

 

Jeudi 23 avril – SOMALIE

« Mon pays sera mis au défi de lutter contre COVID-19 »

 

Farhio Saney est médecin à l’hôpital SOS de Mogadiscio, en Somalie. Elle affirme que son hôpital n’a pas d’autre choix que de produire des masques, car le prix d’un paquet de masques est passé de 2 à 50 dollars.

 

« En grandissant, j’ai toujours souhaité devenir médecin. Il n’y avait pas assez d’hôpitaux en Somalie quand j’étais jeune. C’était bien pire à l’époque à cause des guerres, des sécheresses et des maladies.

 

Certains hôpitaux ne sont toujours pas équipés de services de maternité de base et le taux de mortalité des mères en Somalie est très élevé. Je suis responsable du service de maternité de l’hôpital de SOS Villages d’enfants en Somalie, où nous offrons des analyses de laboratoire médical et des accouchements par césarienne gratuits aux femmes dans le besoin. Je suis très heureuse de servir ma communauté en tant que médecin.

 

En tant que médecins, nous continuons à offrir nos services à l’hôpital pour mères et enfants, même avec le COVID-19. En tant que nation, nous sommes confrontés à de nombreux défis. La Somalie fait partie des pays qui n’ont pas de kits de dépistage. Nous envoyons donc des échantillons de test pour le coronavirus aux pays voisins et nous recevons les résultats après un certain nombre de jours.

 

Dans notre hôpital, nous avons conçu des masques faciaux pour nos agents de santé, ce qui contribuera à la prévention. Nous avons un membre du personnel qui est chargé de coudre les masques faciaux. Nous utilisons un petit morceau de tissu blanc pour les fabriquer et nous espérons que cela nous aidera à nous approvisionner durablement. Nous avons jusqu’à présent produit 100 pièces et donné 25 échantillons au ministère de la santé, mais nous savons que cela ne nous protégera pas complètement du virus.

 

La plupart des hôpitaux en Somalie ne sont pas bien développés et manquent de la plupart des équipements. Le standard des soins intensifs n’est pas bon et les ventilateurs sont insuffisants. C’est donc un grand défi pour nous de traiter toute mère ou tout enfant qui pourrait entrer avec le virus au cas où il développerait de graves complications. Nous avons préparé une salle, que nous utilisons pour vérifier les signes vitaux des patients et leur montrer les procédures de lavage des mains avant de les envoyer dans d’autres services pour consultation et aiguillage vers des consultations externes.

 

J’espère vraiment que ce virus disparaîtra bientôt, parce que cela m’inquiète chaque fois que je regarde les nouvelles sur les autres pays et les moments difficiles qu’ils traversent. Je sais que mon pays aura beaucoup de mal à lutter contre le COVID-19« .

Jeudi 23 avril – KENYA

Nekesa a dû élever seule son frère alors qu’elle était encore une enfant, suite au décès de ses parents. Elle a été privée de sa propre enfance, car elle a assumé le rôle d’adulte pour maintenir la famille unie. La pression du Covid-19 sur la famille a laissé à Nekesa un sentiment de surcharge, mais elle doit rester forte pour son frère.

 

« J’ai 20 ans et je vis avec mon frère cadet Lusala qui a 17 ans.  Nous vivons seuls. Je m’occupe de lui parce que je suis plus âgée que lui. Ma sœur aînée s’est occupée de nous quand notre mère est morte en 2015, mais elle est mariée maintenant et a une autre famille.

 

Mon frère et moi sommes proches. Il m’écoute et j’aime ça. Nous formons une bonne équipe et nous nous soutenons. Lusala en est à sa dernière année de lycée et je suis en première. Il m’a dépassé lorsque j’ai redoublé une classe après quelques mois d’absence de l’école pour prendre soin de notre mère malade.

 

Avant l’apparition du coronavirus, nous déjeunions à l’école, puis le week-end, le samedi, nous travaillions dans les fermes des gens et gagnions de l’argent pour acheter des produits alimentaires qui nous aidaient à survivre la semaine comme de la farine de maïs, des légumes et du kérosène à utiliser le soir sur notre petite lampe« .

Jeudi 23 avril – BURUNDI

Des enfants et des jeunes du Burundi partagent leurs réflexions sur le coronavirus.

 

 

Jeudi 23 avril – VENEZUELA

                                            

Une famille vénézuélienne à Quito pendant la période du coronavirus

 

« Je m’appelle Dayana, j’ai 32 ans et je viens du Venezuela. Ma famille et moi avons déménagé à Quito, en Équateur, en 2018.

 

Au début, je pensais que tout cela allait se terminer rapidement, mais je vois maintenant que cela va prendre du temps. J’ai l’habitude de sortir car je vends des plats préparés aux voisins ou je travaille chez la manucure, donc c’est frustrant de voir que je ne peux pas ramener d’argent à la maison. Heureusement, mon mari, Wilmer, travaille dans la vente et la livraison de gaz, donc même si nous sommes en confinement, il part travailler de 8 heures à 16 heures. Je deviens nerveuse. Je préférerais qu’il reste à la maison parce qu’il est exposé, mais nous avons besoin de l’argent pour manger. Nos enfants, Saul (9 ans) et Nina (2 ans), l’attendent tous les jours, portant un masque et des gants, avec de l’eau et du savon pour qu’il soit désinfecté avant d’entrer dans la maison.

 

 Au début, mon fils Saul regardait les nouvelles et répétait les chiffres des infections et des décès de la journée. Nous avons remarqué que cela l’affectait, alors nous avons éteint la télévision. Nous l’aidons à rester positif et occupé. Nous jouons et mettons de la musique. Il comprend que nous devons rester à la maison pour être en sécurité, mais je remarque toujours que lui et sa sœur s’ennuient et sont dépassés par le fait qu’ils ne peuvent pas sortir.

 

Saul adore aller à l’école. Il est censé suivre des cours en ligne, mais nous n’avons ni Internet ni ordinateur, alors il fait ses devoirs par le biais de WhatsApp et utilise mon téléphone pour faire des recherches. Mais cela ne suffit pas. Saul est un élève brillant et j’ai l’impression qu’il prend du retard parce que nous n’avons pas les outils nécessaires.

 

Il est effrayant de voir le nombre de morts à Guayaquil et dans le monde. J’ai peur qu’il nous atteigne. J’entends aussi dire que mes amis vénézuéliens qui vivent avec un salaire journalier ne peuvent pas payer leur loyer ni manger. Il est dévastateur que des étrangers comme nous soient comme un vide dans le système parce que les gouvernements n’aident que les locaux.

 

Pour l’instant, je ne peux que me réjouir que mon mari ait ce travail et que nous soyons tous en sécurité. Nous devons être patients et espérer que tout cela s’arrangera ».

 

Mercredi 22 avril – BENGLADESH

 

En Bengladesh, Ashibur Rahman, de SOS Jeunesse de Dhaka, essaie de faire face au changement soudain de sa vie et de ses conditions de vie et prie pour que sa vie revienne à la normale au milieu du confinement du Covid-19.

 

« Je suis un garçon de la maison SOS Jeunesse de Khulna et je vis dans une pension de famille à Dhaka. Je suis en train d’étudier une licence en ingénierie textile à l’Université internationale de la jonquille. Juste après l’achèvement de mon examen de fin d’études de deuxième année. Le COVID-19 a commencé à se répandre dans différentes parties du monde et mon université a été fermée. Notre pension de famille a dû être évacuée à bref délai. Contre mon gré, j’ai dû retourner à la maison SOS Jeunesse de Khulna pour me mettre à l’abri du coronavirus. Nous sommes en quarantaine à la maison depuis plus de 20 jours maintenant.

 

Au début, j’étais stressé en pensant à mes études et à mon logement. L’université a déclaré que nos cours se dérouleront en ligne pour le moment. Pendant les premiers jours, il était difficile de faire face aux cours en ligne. Mais avec un peu de contrainte, j’ai pu utiliser les cours en ligne. La plupart du temps, je reste dans ma chambre et je suis les cours en ligne et je participe à la discussion avec mes professeurs et mes camarades de classe. Lentement, la situation se normalise.

 

Pendant ma pause, j’essaie de faire des exercices physiques légers et de jouer au cricket sur terrain court avec d’autres garçons dans la cour de récréation de notre campus SOS Youth House Khulna. J’espère que ce COVID-19 sera bientôt éradiqué et que nous pourrons tous retourner à notre vie normale bientôt. Pour l’instant, je ne peux que prier ».

 

Mercredi 22 avril – ETHIOPIE

 

 » Je prie pour que tout cela soit bientôt terminé »

 

Abeba Seyoum vit avec une de ses filles  et sa petite-fille, Meron, à Harar, en Éthiopie. La famille a bénéficié du soutien du programme de renforcement de la famille de SOS Villages d’Enfants, qui a permis à Abeba de créer son entreprise et de pouvoir subvenir aux besoins de Meron, actuellement en CE1. Mais le Covid-19 a causé un revers pour la famille. Elles parlent de leurs luttes et de leurs craintes dans la crise du coronavirus.

 

« Mes enfants sont maintenant à la maison car les écoles sont fermées à cause du coronavirus. Les maigres revenus que je tirais auparavant du petit commerce que j’avais couvrent à peine les besoins de base de la famille maintenant.

 

Je vendais des articles comme du sucre, des feuilles de thé et des épices utilisées pour la cuisine. Cette pandémie nous coûte très cher. Nous sommes confrontés à des temps difficiles et nous ne voyons pas la fin venir de sitôt. En raison de la restriction des déplacements dans la ville, je ne peux plus aller au marché pour vendre mes articles. Je ne fais plus le peu de profit que j’avais l’habitude de faire… Nous nous battons !

 

Les médias et les travailleurs communautaires nous disent tous les jours de nous protéger, ainsi que nos familles, contre le virus. Nous utilisons autant que possible de l’eau et du savon pour nous laver les mains. Nous avons du savon et du désinfectant à la maison, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter des équipements de protection comme des masques et des gants. Je fais tout ce que je peux pour nourrir ma famille, il m’est impossible de pouvoir fournir en plus des protections à tout le monde. Je prie pour que tout cela soit bientôt terminé « .

 

Quant à Meron, elle déclare :

 

« Je suis inquiète de la situation que cette maladie provoque. Je ne peux plus jouer avec mes amis comme avant. Je me sens comme une prisonnière à la maison. C’est extrêmement difficile pour notre famille. J’aide à la maison en nettoyant, en allant chercher de l’eau et d’autres choses dont ma grand-mère a besoin. Je suppose que je me protège et protège les autres du coronavirus en respectant mon hygiène et en restant à la maison, mais je pense toujours à la réouverture de l’école. Je pense à mes camarades de classe. Je m’inquiète aussi de la façon dont nous nous en sortirons si cette situation perdure, car je sais que ma grand-mère ne pourra pas subvenir à nos besoins. J’entends parler de personnes qui meurent dans le monde entier à cause de la pandémie et cela m’effraie beaucoup. J’ai cependant bon espoir que tout cela se terminera bientôt et que les choses reviennent à la normale. J’espère vraiment que nous reprendrons bientôt l’école« .

Mercredi 22 avril – SOMALIE

Somalie : l’inquiétude grandit

 

 

Fatma Ali Jama, porte-parole de SOS Villages d’Enfants Somalie, envoie des dépêches quotidiennes sur la vie en Somalie dans le contexte de la crise du coronavirus :

 

Lundi 13 avril : « J’ai l’impression que la situation devient incontrôlable et cela m’effraie tellement que je ne veux pas imaginer comment sera la vie en Somalie. Le nombre total de cas COVID-19 dans notre pays est de 25, avec deux décès à ce jour. J’ai parlé à l’un de mes amis qui est médecin dans l’un des hôpitaux de quarantaine de Mogadiscio. A ma grande surprise, il ne se sentait pas bien car il toussait en me parlant au téléphone. La direction de l’hôpital lui a conseillé de s’isoler dans une chambre. Il ne se sent pas bien depuis cinq jours. Je lui ai demandé ce qui lui faisait penser qu’il avait le COVID-19. Il a simplement répondu : « traiter des patients sans équipement de protection ». Il est très inquiet car il ne peut pas fournir de respirateurs aux patients. Ils ne sont même pas disponibles dans les hôpitaux publics. L’un de ses patients est mort. Je me demande comment nous allons protéger nos médecins SOS, nos infirmières et même les patients, si cela commence à se propager maintenant et que nous n’avons ni la protection ni le traitement ».

 

Vendredi 10 avril : « Aujourd’hui, je ne me sentais pas bien et je suis allée à l’hôpital. Les rues étaient vides et aucun bus ne transportait de passagers. Une mesure du gouvernement pour contrôler le virus. C’était étrange de voir les rues vides, là où il y a habituellement une vie animée.

 

Même l’hôpital était moins bondé que d’habitude. Une mère et sa fille de 4 ans ont essayé de se couvrir le visage en utilisant leur Nikab. « Je veux nous protéger. J’ai d’autres enfants à la maison. Que Dieu me pardonne, si je suis la cause de ce virus pour ma famille. » Bien que le COVID-19 semble dominer l’esprit de chacun d’entre nous, je ne peux toujours pas imaginer comment il serait possible de ne pas venir voir un médecin. Ce n’est pas encore réel mais je sens qu’il se rapproche ».

 

Jeudi 9 avril : « Alors que je ne fais que couper les légumes pour notre dîner de famille, je suis inquiète à cause de choses très simples. Souvent, nous n’avons pas de réfrigérateur car l’électricité coûte une fortune. Cela signifie que si les marchés et les magasins ferment et que le couvre-feu empêche les agriculteurs d’approvisionner les villes comme Mogadiscio en légumes, en viande, en lait… nous savons tous ce que cela signifie dans un pays fragile comme le nôtre. Les gens ont des liens étroits avec leurs familles et leurs clans et tenteront de faire preuve de solidarité. Mais en même temps, ces clans créeront des problèmes dès que nous devrons être en rivalité pour la nourriture ».

 

Mercredi 8 avril : « La gravité de cette situation pénètre chaque jour davantage dans mon esprit. J’ai parlé à l’une de mes amies aujourd’hui. Elle est mère de onze enfants. Elle est très inquiète, bien qu’elle n’ait pas pris le virus au sérieux au début. Mais maintenant, elle comprend que nous sommes vraiment en danger. Les gens qui sont habitués à la terreur et à la guerre ont maintenant peur de mourir de faim à cause d’un verrouillage avant que le virus n’aille jusqu’à leur porte ».

Mardi 21 avril – LIBERIA

« Les familles peuvent rester unies »

 

 

 

Alors que les cas positifs se multiplient dans le monde entier, on ignore encore beaucoup de choses sur la trajectoire de la transmission du COVID-19 en Afrique. Beaucoup craignent qu’avec des niveaux de pauvreté élevés, des systèmes de santé faibles et des zones urbaines surpeuplées, le virus soit particulièrement dévastateur. D’autres espèrent qu’avec son climat plus chaud, sa population jeune et son expérience de la lutte contre les maladies infectieuses, l’Afrique pourra éviter le pire de la pandémie.

 

« Je suis toujours optimiste », déclare le Dr James D. Lewis, qui dirige la clinique SOS de Monrovia (le gouvernement du Liberia a demandé il y a quelques jours seulement à l’équipe d’être prête à prendre en charge les patients COVID-19 dans les semaines et les mois à venir).

 

« Nous étions en première ligne lors de la crise Ebola qui a paralysé le pays entre 2014 et 2016, tuant plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest, dont 4 810 au Libéria. Nous avons réussi à vaincre Ebola, donc je pense que nous pouvons encore travailler ensemble et mettre en place les mêmes mécanismes pour vaincre le virus.

 

L’élément clé du coronavirus est qu’il est presque comme une maladie invisible. Avec le virus Ebola, vous pourriez facilement diagnostiquer un patient qui viendrait vomir du sang. Le sang proviendrait de toutes les parties du corps. Le patient serait très faible, léthargique, il ne pourrait même pas marcher. Il faudrait que quelqu’un l’aide à se déplacer. Avec le coronavirus, c’est beaucoup plus difficile. On peut l’avoir et se déplacer normalement. Il se peut qu’on ne sache même pas qu’on l’a. C’est ce qui le rend un peu plus dangereux et difficile à détecter.

 

Je pense que les gens ont toujours cette notion et cette idée qu’avec une hygiène et des conditions sanitaires adéquates, ils pourront surmonter cette situation. C’est pourquoi, en gardant cela à l’esprit, je pense que nous sommes optimistes quant à la possibilité de vaincre ce virus, car tout le monde est conscient de l’importance d’une bonne hygiène et d’un assainissement adéquat.

 

L’une des leçons que nous avons tous tirées de l’Ebola est que la plupart des gens ont commencé à comprendre l’importance de l’hygiène et de l’assainissement. Je me souviens d’avoir vu des enfants de six ans seulement rappeler à leurs amis, après être allés aux toilettes, de se laver les mains, de veiller à garder les mains propres, sinon ils attraperaient le virus Ebola ».

Lundi 20 avril

Santé mentale :  » L’enfermement peut être risqué pour les familles vulnérables « 

 

Teresa Ngigi, experte en santé mentale pour SOS Villages d’Enfants et auteure dans le domaine des traumatismes de l’enfance, parle de l’impact de la crise du coronavirus sur la santé mentale des enfants placés (prise en charge de remplacement) et des familles à risque ayant besoin d’aide.

 

Dans cette crise, quels sont les défis particuliers auxquels sont confrontés les enfants et les jeunes qui vivent séparés de leur famille dans des structures de prise en charge de remplacement ?

 

Les routines de la vie quotidienne ont été perturbées, ce qui ne manquera pas d’affecter les enfants de manière significative. Les enfants ont besoin de prévisibilité, de structure et de cohérence, et les mesures visant à contenir COVID-19 ne le garantissent pas. Les enfants et les jeunes s’épanouissent dans l’interaction avec les autres, ce qui a également été réduit de manière significative.

 

La possibilité de voir physiquement leurs parents biologiques n’existe plus, ce qui crée une peur et une anxiété à leur égard.

 

La réorganisation totale de la vie est un autre facteur d’incertitude, qui ne peut qu’affecter la santé mentale des enfants et, par conséquent, leur comportement.

 

Comment relever ces défis ?

 

Il est important que les personnes qui s’occupent des enfants soient en bonne santé afin qu’elles puissent transmettre leur bien-être aux enfants. Il est important de s’adapter de manière créative en faisant le meilleur usage de la situation actuelle. Les programmes de soutien aux aidants sont importants à ce stade crucial.

 

Les enfants ont besoin de se sentir en sécurité pour pouvoir s’épanouir. Il est donc important de créer un environnement sûr et de les faire participer activement à leur propre sécurité. Les routines quotidiennes, les structures et les activités organisées servent à donner un cadre aux enfants et aux jeunes mais nous devons veiller à ne pas en faire trop. Ils ont également besoin de leurs propres temps et espace.

 

Il est important de leur donner des occasions d’entrer et de rester en contact avec leurs proches. Cela peut se faire par téléphone, Skype, vidéo, par des appels, des messages ou même par l’écriture de lettres à l’ancienne, etc. Il y a une composante thérapeutique.

 

Les enfants ont besoin de sentir qu’ils contrôlent les situations et les soignants pourraient donc les aider à comprendre ce qu’ils peuvent contrôler et ce qu’ils ne peuvent pas contrôler.

 

Les rencontres et autres formes de contact avec les familles biologiques peuvent être limitées en raison des mesures d’isolement. Pourquoi est-il important de trouver des moyens de maintenir le contact ?

 

Les enfants vivant dans des structures de protection de remplacement peuvent déjà ressentir un sentiment de séparation de leur famille. Chacun doit avoir un sentiment d’appartenance et, même s’ils sont dans le cadre d’une protection de remplacement, leurs familles biologiques jouent un rôle important dans leur sentiment d’appartenance et d’épanouissement. Le maintien des contacts renforce ce sentiment d’appartenance. Lorsqu’ils quittent le placement, c’est dans leur famille qu’ils reviennent, d’où l’importance de maintenir des liens très étroits avec leur famille biologique. Cette expérience contribue à atténuer la stigmatisation.

Vendredi 17 avril – EQUATEUR

Emilio Carrillo, directeur de programme à SOS Village d’enfants Guayaquil en Équateur évoque la situation pendant la pandémie de coronavirus.

 

Jeudi 16 avril – KENYA

La faim est plus réelle que le coronavirus dans les bidonvilles du Kenya

 

Walter Odhiambo est le directeur national de SOS Villages d’Enfants du Kenya. Au Kenya, les écoles, les magasins, les restaurants et les aéroports sont fermés depuis les premiers cas de corona il y a près de deux semaines et le pays a imposé le couvre-feu. La situation dans les bidonvilles de Nairobi est alarmante et pourrait bientôt avoir des répercussions sur le continent.

 

Comment vivez-vous actuellement la crise du corona au Kenya ?

 

Le couvre-feu et la fermeture des magasins, des hôtels, des restaurants… ne font qu’amorcer une spirale de chaos. Les gens qui vivent au jour le jour ne peuvent plus trouver de travail. En même temps, les prix des produits alimentaires augmentent parce que les agriculteurs livrent habituellement leurs marchandises pendant la nuit mais ne peuvent pas le faire à cause du couvre-feu. Nous avons déjà les premiers soulèvements dans les bidonvilles parce que les gens ne respectent pas les mesures préventives et font la plupart de leurs affaires le soir. Quelqu’un a dit hier : « Je ne vois pas le corona. Mais je peux sentir la faim. Et si je dois choisir entre le pain et le savon, je suis sûr de choisir le pain ! »

Nous ne pouvions pas faire de tests jusqu’à il y a peu de temps. Il y a plus de 2 000 cas connus actuellement. En attendant, le nombre d’infections continue d’augmenter. Si nous pouvions effectuer des tests et si nous disposions de suffisamment de personnel médical, nous pourrions peut-être réduire le nombre de cas.

 

Les conséquences économiques sont-elles un problème plus important que le virus ?

 

Ce sera une combinaison maléfique d’un effondrement simultané des systèmes de santé et économique. Cela posera d’énormes problèmes. Les mesures de prévention ne s’appliquent pas aux personnes qui ont faim. Si je n’ai pas les moyens de m’offrir de l’eau, comment puis-je appliquer l’hygiène des mains ? Lorsque je suis enfermé dans les bidonvilles, comment puis-je m’isoler et garder mes distances ? Ici, les habitants des bidonvilles sont à juste titre en colère. Parce qu’ils ont peu de chances de se protéger et, comme je l’ai dit, leur première préoccupation est la faim. Elle est réelle. Ils ne veulent pas et ne peuvent pas adhérer à des mesures préventives si nous ne les aidons pas à assurer leur survie quotidienne. Si le couvre-feu se resserre, il ne faudra pas deux semaines pour que le pays plonge dans le chaos alors que les gens descendent dans la rue pour protester. Il nous sera alors également difficile de protéger les villages d’enfants SOS. Nous avons fait des provisions et constitué des stocks. Mais que se passera-t-il si nous sommes les seuls dans la région à pouvoir encore prendre soin de nous-mêmes ? La pauvreté et le chômage montent déjà en flèche, qu’en sera-t-il dans trois mois ? Nos courbes d’infection ne font que commencer.

 

Quelles sont les solutions dont vous disposez ?

 

Nous ne devons pas laisser tomber les gens maintenant. Nous avons promis de les aider. Nous distribuons des produits alimentaires aux familles des bidonvilles et nous nous assurons qu’elles peuvent coudre des masques avec des machines à coudre et qu’elles sont payées pour cela. Nous cherchons à voir si nous pouvons aider les familles des bidonvilles à fabriquer du savon, comme revenu et protection. Nous cherchons également à savoir si nous pouvons utiliser nos écoles et nos centres de formation comme postes d’isolement supplémentaires. Nous préparons également notre clinique à Nairobi pour les cas. Avec des fonds supplémentaires, nous pouvons aider les familles à obtenir des prêts de démarrage après la crise. Personne ne peut faire face à cette crise seul. Nous devons tous travailler ensemble, les gouvernements, les organisations, les entreprises et chacun d’entre nous. Mais nous devons agir rapidement.

Jeudi 16 avril – BOSNIE-HERZEGOVINE

Senka Cimpo, psychologue au village d’enfants SOS Bosnie-Herzégovine, parle de l’importance d’exprimer ses émotions pendant les périodes troublées telles que la pandémie du Covid-19.

 

Mardi 14 avril – PEROU

La vie d’Ana pendant le confinement à Juliaca, au Pérou

 

« J’habite à Juliaca, au Pérou, j’ai 13 ans et je vis avec ma mère et mon petit frère Tomas. J’ai commencé ma 5e en mars, mais j’ai dû arrêter l’école il y a trois semaines car nous ne sommes pas autorisés à quitter la maison avant fin avril à cause du virus.

 

Pendant la journée, j’aide ma mère à préparer le petit déjeuner et à faire la lessive. Je dessine et je peins aussi, c’est ma matière préférée à l’école. Je joue avec mon petit frère à cache-cache, et avec nos chatons. Notre chatte, Nina, a eu trois bébés récemment, alors nous jouons avec eux mais ma mère nous a dit que nous devrions leur trouver un foyer quand le confinement sera terminé.

 

J’ai commencé les cours virtuels le 6 avril mais comme nous n’avons pas Internet, je dois allumer la chaîne 7 à la télévision de 14h à 14h30 en semaine. C’est l’horaire des classes de 5e et 4e. Les lundis et mardis, nous avons des cours de langue et de communication et les mercredis et jeudis, des cours de mathématiques. Nous avons des devoirs après chaque leçon. Aujourd’hui, j’ai eu ma première leçon de maths. C’est difficile car je ne suis pas douée en maths et je ne peux pas demander à n’importe qui. Ma mère n’est pas bonne non plus.

 

Je suis inquiète parce qu’il y a un touriste avec le virus à Puno, à une heure d’ici. Donc, ma mère et moi avons peur de l’attraper. Pour l’instant, elle est la seule à sortir de la maison une fois par semaine pour nous apporter de la nourriture, elle marche deux heures pour aller au marché du centre-ville et quand elle revient, elle se lave les mains.

Ce qui me manque le plus, ce sont mes amis mais comme ça, je suis avec ma famille, nous sommes en sécurité et nous passons du temps ensemble ».

Mardi 14 avril – HAITI

Découvrez l’interview de Charles Myrtil, directeur territorial de SOS Villages d’enfants Haïti, concernant les mesures prises par SOS Villages d’Enfants Haiti lors de la pandémie du Covid-19.
 

Mercredi 8 avril – GHANA

Au Ghana, les informations sur le coronavirus sont communiquées via les réseaux sociaux et la radio afin de joindre aux mieux les communautés.

Jeudi 2 avril – BOLIVIE

Pour faire face au coronavirus, chacun doit rester chez soi et doit donc trouver des activités pour que les enfants restent actifs. Le jardinage est un excellent outil de détente et de soulagement du stress, mais il présente aussi les avantages de l’exercice physique. 

Alors que la Bolivie est en quarantaine et que les cours sont suspendus, à Potosí, les enfants, les jeunes et les soignants SOS travaillent dans les vergers familiaux, récoltant des légumes frais à emporter chez eux. 

Ces projets familiaux visent à sensibiliser les enfants à l’environnement et à la nutrition, tout en leur apprenant les bases du jardinage et en leur faisant comprendre l’importance du travail en équipe, de l’engagement et de la responsabilité. 

 

Lundi 30 mars – MADAGASCAR

Face à la pandémie du COVID-19, SOS Villages d’enfants Madagascar a mis en place des groupes de travail au niveau national et local, composés d’employés de différentes fonctions. Ces groupes de travail, qui se réunissent chaque semaine, coordonneront les efforts de prévention, partageront des informations régulières et géreront les cas suspects et confirmés s’ils surviennent.

 

Pour éviter la propagation du virus :

 

– Les visites dans les villages d’enfants SOS sont totalement interdites sans l’approbation du directeur régional

– Le personnel venant de l’extérieur doit désormais télétravailler. La mise en place des connexions au travail depuis le domicile, des forfaits de téléphone et d’internet 3G pour le personnel sont augmentés. Les chauffeurs assurent la liaison entre les différents membres du personnel selon les besoins, des « laissez-passer » sont accordés pour assurer la continuité des activités de protection de l’enfance et un groupe WhatsApp est créé pour permettre au personnel de partager des informations.

 

Pour la prévention du virus :

 

– Des efforts de sensibilisation sont en cours avec des outils et du matériel obtenus via le Ministère de la Santé publique

– L’accent est mis sur la sensibilisation des mères SOS, des « tantes SOS » et du personnel pour s’assurer que les maisons des villages d’enfants SOS sont correctement nettoyées

Promotion des pratiques de lavage des mains au savon à la porte des villages d’enfants SOS et des bureaux, en portant des masques

– Constitution d’un stock de denrées alimentaires suffisant pour deux mois, de médicaments d’urgence et de matériel préventif et sanitaire

– Les mères SOS vérifient quotidiennement la température des enfants et les foyers reçoivent des kits de soutien pour renforcer les défenses immunitaires

 

Pour la sécurité :

 

– Des infirmières sont prêtes à être immédiatement disponibles en cas d’urgence

– Les budgets pour les opérations et les programmes ont été donnés jusqu’à la fin mai, même si les activités sont arrêtées, cela sert de réserve

– Malgré l’urgence de la situation, les achats sont toujours effectués conformément aux procédures sanitaires appropriées

– Des lieux de quarantaine sont désignés avec le mobilier et les ustensiles de base nécessaires, y compris une salle de bain, conformément aux protocoles mis en place par le ministère de la santé

 

 

La mise en place d’ateliers pour en apprendre davantage sur le virus !

Lundi 23 mars – PEROU

Les discussions de groupe et les ateliers sont quelques-unes des actions entreprises par l’équipe de SOS Pérou pour prévenir et réduire le risque de coronavirus dans les programmes.
 

 

Lundi 23 mars – MAROC

Un atelier de sensibilisation a été mise en place au profit des enfants du programme de renforcement de la famille à Mediouna.
 
 
 

 

Vendredi 20 mars – VIETNAM

Découvrez cette vidéo de SOS Villages d’Enfants Vietnam où les enfants chantent et dansent sur une chanson pop qui a été adaptée pour sensibiliser aux moyens de prévenir la propagation du coronavirus. Les enfants du village SOS de Go Vap se sont joints à un danseur vietnamien populaire, Quang Dang, pour partager le message sur le lavage des mains, le fait de ne pas se toucher le visage, et plus encore.

 

Jeudi 19 mars – PALESTINE

 

87 enfants du village SOS de Bethléem ont cessé d’aller à l’école le 7 mars en raison de la propagation du coronavirus. Les enfants restent à l’intérieur du village d’enfants SOS avec leurs mères SOS.

Toutes les visites ont été annulées jusqu’à nouvel ordre. Les enfants restent à la maison ou jouent au terrain de jeux du village d’enfants SOS. Leurs contacts avec le monde extérieur sont limités.

 

 

 

 

Mardi 17 mars – ITALIE

Les éducateurs et le personnel des villages SOS en Italie ont réconforté et rassuré les enfants et les adolescents. Ils ont répondu à leurs questions sur la propagation du virus et leur ont rappelé que pour prévenir la contagion, il est essentiel de suivre les instructions qu’ils ont reçues. Les enfants et les adolescents ne quittent pas les Villages sauf pour des examens médicaux urgents et obligatoires.

 

SOS Villages d’Enfants Italie mène une campagne pour réconforter les enfants et les familles sur les médias sociaux. L’idée est de partager des dessins avec le symbole de l’arc-en-ciel et la mention « tutto andrà bene » (tout ira bien).

 

Dans 3 mois, Marion ne pourra
plus payer son loyer

Pour que majeur ne rime plus avec peur,
protégeons les jeunes de nos Villages SOS.

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